La gendarmerie nationale va mettre en œuvre l’ensemble de ses composantes pour garantir la sécurité des supporters et des délégations, et faire de cet événement international un succès. Compétente sur 95 % du territoire, elle sera un des acteurs majeurs du bon déroulement de la compétition.
Plus spécifiquement, 30 000 gendarmes des différentes subdivisions d’armes et réservistes seront mobilisés à cette occasion pour assurer la sécurité des équipes et des camps de base, des stades et fan zones de Bordeaux/Toulouse, Saint-Étienne/Lyon et Paris, ainsi que les principaux axes de communication, aéroports et gares.
Les principales missions qui seront remplies seront celles de protection, d’escorte, de sécurisation de sites, de maintien de l’ordre et d’enquêtes judiciaires.
La gendarmerie doit assurer la protection de 12 équipes durant leur séjour sur le territoire national. Ce dispositif d’accompagnement de sécurité nécessite l’engagement du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), renforcé des Techniciens d’escorte d’autorité et de sécurisation de site (TEASS) et en lien avec les Team Security Liaison Officer (TSLO).
La charge de la sécurisation des 13 camps de base (dont 3 en zone de compétence partagée) relevant de la compétence de la gendarmerie nécessite une importante mobilisation des Groupements de gendarmerie départementale (GGD) et de leurs unités subordonnées (compagnies, EDSR).
Ces échelons territoriaux seront renforcés par des gendarmes de la réserve opérationnelle et, pour certains, par des escouades de cavaliers de la Garde républicaine. Durant toute la durée du séjour des équipes, une présence permanente et adaptée sera maintenue.
Un dispositif visant à prévenir et à maintenir l’ordre public sera mis en place en zone de compétence gendarmerie ainsi que sur les bassins géographiques de Lyon/Saint-Étienne, Bordeaux/Toulouse et sur la « plaque parisienne » (stades, fan zones).
Ce dispositif sera en capacité de faire face à tout type de menace (terrorisme, hooliganisme, supporters à risques, manifestations, etc ). L’armement et l’équipement des personnels seront adaptés en conséquence.
Articulés autour de trois Groupements opérationnels de maintien de l’ordre (GOMO) et de cinq Groupements tactiques gendarmerie (GTG), les 27 Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) engagés quotidiennement auront pour mission de maintenir de l’ordre public.
Afin d’assurer le contrôle, le filtrage et la gestion de la foule, les EGM seront renforcés par des moyens spéciaux nationaux, notamment des Véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG), et des dispositifs de retenue autonome de public (DRAP).
La Cellule nationale d’appui à la mobilité (CNAMO) sera présente afin de procéder à l’éventuel désentravement de toute personne s’étant enchaînée volontairement à des grilles, des voies de chemin de fer ou encore des véhicules.
Pour soutenir et appuyer les forces mobiles lors d’engagements au maintien de l’ordre, identifier les auteurs d’infractions, faire la preuve par l’image de la légalité de l’action des forces de l’ordre, la gendarmerie engagera la Cellule nationale observation, exploitation, imagerie légale (CNOEIL).
En appui du dispositif, la Cellule nationale nucléaire – radiologique – biologique – chimique (C2NRBC) de la gendarmerie nationale, placée sous l’autorité directe du Colonel commandant le Groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM) de Versailles-Satory, sera engagée.
Le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) et ses antennes seront également présents afin de faire face à d’éventuelles crises d’une gravité exceptionnelle, nécessitant un engagement du haut du spectre, une technicité de très haut niveau et des moyens d’action spécifiques.
La mission de contrôle des flux en zone gendarmerie concerne les axes routiers, les voies ferrées et les zones aéroportuaires Ainsi, les aéroports et gares par lesquels vont transiter les supporters et les axes de liaison du réseau routier entre ces aéroports et gares et les camps de base constituent une zone d’action qui nécessite la mobilisation de la Gendarmerie départementale (GGD), en particulier des Escadrons de sécurité routière (EDSR), et des unités spécialisées de transports aériens (GTA), et de forces aériennes (CFAG).
Les événements de grande ampleur comme l’Euro 2016 sont potentiellement générateurs d’infractions. Outre les infractions classiques attachées aux grands rassemblements (vols à la tire, violences), les enjeux financiers générés par l’organisation de cette compétition sont propices à la commission d’autres infractions parfois plus spécifiques : achats de billets d’avion par fraude à la carte bancaire, vente de faux billets d’entrée aux stades, vente d’objets contrefaits. Quelles qu’elles soient, les infractions peuvent être commises en tous lieux et en tous points.
En lien avec les différents partenaires, chacune des unités engagées contribuera à son niveau, à la lutte contre toutes les formes de délinquance.
En complément des moyens organiques (unités territoriales, brigades de recherches, peloton de surveillance et d’intervention) mis en œuvre par les échelons territoriaux (GGD), des personnels de l’Of ce central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), du Centre de lutte contre les criminalités numérique (C3N) apporteront chacun une expertise technique dans leur domaine de compétence.
Spécifiquement, la Gendarmerie des transports aériens (GTA) sera mobilisée sur le domaine aéroportuaire. La section de recherches GTA compétente au plan national pourra être saisie de tout fait commis sur ce domaine.
Pendant cet événement sportif majeur, les unités locales de la gendarmerie resteront bien évidemment mobilisées pour assurer la continuité du service et constater les infractions du quotidien.
L’espace aérien nécessite également un dispositif adapté. Afin de garantir la surveillance et la sécurité des zones de vol, le Groupement central des formations aériennes (GCFA) est chargé de la surveillance aérienne, ainsi que celle des axes de circulation et des zones sécurisées par le biais d’hélicoptères (type EC 135, EC 145 et Écureuil).
En outre, dans l’éventualité de survols non autorisés de drones, les unités pourront recevoir l’appui de la Gendarmerie des transports aériens (GTA) et de sa Cellule nationale d’investigation de drones (CNID).
L’ampleur nationale de la manœuvre engagée répond aux exigences d’un tel événement. Son impact ne se limite donc pas aux seuls groupements concernés par un camp de base ; elle implique également une mobilisation à des degrés divers dans toutes les régions zonales.
Pour coordonner et soutenir cet engagement, le Centre de planification et de gestion de crise (CPGC) de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) est le point de contact de l’Institution. Il planifie la manœuvre de la gendarmerie, en lien avec les services de la Direction et les échelons territoriaux et en liaison avec les autres partenaires (EURO SAS, DIGES).
Pendant l’Euro 2016, il assurera la circulation de l’information et la coordination nationale des moyens engagés. Des équipes de télécommunications, d’informatique et de logistique soutiendront le dispositif afin d’apporter aux militaires un support matériel et humain.