La sécurité des loisirs nautiques dans les Côtes-d’Armor constitue une priorité des pouvoirs publics. Les services de l’État compétents en mer effectuent des contrôles fréquents des embarcations, organisent des campagnes de sensibilisation et des journées pédagogiques consacrées à la prévention.
Durant la période estivale, les 350 kilomètres de côte du département connaissent une concentration massive de la population. Bateaux de plaisance à voile ou à moteur, pêche en mer, pêche à pied... les activités maritimes sont nombreuses et finement contrôlées par l’État pour garantir le respect de la loi et prévenir les accidents. Chaque année, du 1 er juin au 30 septembre, des campagnes de prévention et de sensibilisation des loisirs nautiques ont lieu dans les Côtes-d’Armor. Elles regroupent les différents services de l’État agissant en mer : la gendarmerie maritime, la gendarmerie nautique départementale et l’unité littorale des affaires maritimes, sous l’autorité du secrétaire général de la mer et du préfet maritime de l’Atlantique, le vice-amiral d’escadre Emmanuel de Oliveira. Des actions interministérielles pédagogiques d’une journée, appelées « opérations sécurité mer », sont également menées, sous la responsabilité de la direction départementale du territoire et de la mer (DDTM).
Dans la baie de Saint-Quay-Portrieux, les gendarmes de la brigade nautique de Lézardrieux embarquent en Zodiac aux côtés de la vedette des Affaires maritimes, et s’apprêtent à procéder aux contrôles des navigations dans le cadre de la journée « opération sécurité en mer ». Kristen Le Bourhis, cheffe du service des activités maritimes à la DDTM explique : « Nous allons au contact des plaisanciers pour les sensibiliser à la nécessité d’être vigilant, de connaître la mer, les horaires de marées, les balisages et limitations de vitesse, et nous nous assurons que leur matériel n’est pas périmé. Si l’on constate une infraction, nous optons pour une logique de régularisation et de prévention, en les invitant à se présenter avec le matériel ». L’équipement obligatoire des navires - équipement individuel de flottabilité, dispositif lumineux, dispositif de remorquage, etc. - varie selon la navigation pratiquée, déterminée par la distance entre le navire et le point le plus proche où il est possible d’accoster. On distingue ainsi les navires basiques, côtiers, semi-hauturiers ou hauturiers.
Les eaux des Côtes-d’Armor sont caractérisées par de nombreuses zones rocheuses qui favorisent les risques d’échouement, et le fort marnage (différence entre la haute et la basse mer) susceptible de surprendre des bateaux non avisés. La gendarmerie nautique, renforcée l’été par des réservistes, exerce ses contrôles au large de Paimpol, Plouha, ou encore du cap Fréhel : « Nous contrôlons également la pêche à pied lors des grandes marées, les quotas de coques, crevettes, palourdes, étrilles...et la taille de ces crustacés grâce à une réglette ». Une araignée de moins de 12 cm ou un homard n’atteignant pas les 8,7 cm doivent être rejetés à l’eau !
Gendarmerie et Affaires maritimes n’hésitent pas à rappeler aux navigants le numéro d’urgence du centre régional d’opération de surveillance et de secours en mer : le 196, et la nécessité d’utiliser le canal 16 de la radio VHF en cas d’incident en mer. Et lorsque les gendarmes évoquent l’importance du gilet de sauvetage, certains vacanciers ne lésinent pas sur les bonnes excuses : « Je le porte quand je sors du port pour éviter vos contrôles, puis je l’enlève pour ne pas avoir de marques de bronzage ! » Le port de cet équipement n’est pas obligatoire mais vivement conseillé, comme le rappelle Eamon Mangnan, directeur adjoint à la DDTM : « Il y a quelques mois, un petit navire de plaisance a coulé en cinq minutes au rocher de Saint-Quay, pour une avarie navire. Trois personnes sont restées à l’eau pendant une heure, et ont été sauvées grâce à leur vêtement à flottabilité intégrée ».
Floriane Boillot
Les caps d’Erquy et Fréhel dans les Côtes-d’Armor sont deux sites somptueux, mondialement réputés, qui attirent près d’un million de visiteurs chaque année. En 2012, le syndicat mixte « Grand site cap Fréhel-cap d’Erquy » (qui réunit les communes, les communautés de commune et le conseil départemental concernés), en association avec l’État, a sollicité auprès du ministère de l’Écologie la labellisation « grand site de France » du territoire allant du cap Fréhel jusqu’au cap d’Erquy, soit 696 hectares. Cette démarche implique la mise en œuvre d’un projet pérenne de préservation - qui doit permettre un accueil satisfaisant des visiteurs tout en garantissant une protection du paysage et des milieux naturels -, de gestion et de mise en valeur du site répondant aux principes de développement durable.
Institué dès 1976, ce label « grand site de France » a reçu un fondement juridique avec la loi du 12 juillet 2010, dite loi Grenelle 2. Seize sites, dont le paysage est considéré comme remarquable, emblématique et de forte notoriété, sont actuellement labellisés Grands sites, comme le pont du Gard, les îles sanguinaires en Corse ou encore la baie de la Somme. « Ce label est très qualitatif et extrêmement sélectif, analyse le préfet des Côtes-d’Armor. Ce projet, très mobilisateur pour le département, nous fait entrer dans une démarche d’excellence. »
Le dossier est suivi par le sous-préfet de Dinan, Michel Laborie, qui détaille la plus-value de cette labellisation : « Les voitures, garées actuellement à proximité, seront déportées bien en amont pour protéger le site. Nous rendrons ainsi le cap à son environnement, préservant à la fois le paysage, la biodiversité, l’environnement, tout en valorisant le site et en apportant une plus-value socio-économique, sans perdre le cadre de vie et l’esprit littoral ». Après un diagnostic et de nombreuses réunions, un programme de 22 actions fixant les priorités du site a été établi et approuvé en 2016 par la commission nationale des sites. La démarche devrait aboutir en 2018.
R.W.