Les gendarmes de nos vacances

Les gendarmes de nos vacances
22 mars 2018

Pour faire face à l’afflux de touristes dans les Côtes-d’Armor, un dispositif estival de protection des populations est mis en place par la gendarmerie dans le département.


Des réservistes opérationnels, aux côtés des gendarmes, renforcent ainsi une dizaine d’unités particulièrement exposées et arment cinq postes provisoires sur le littoral.

« Cette période sensible nécessite un ajustement dans notre organisation, explique Philippe F., commandant du groupement de gendarmerie départemental. Nous recevons donc un renfort de 53 réservistes opérationnels, de 40 gendarmes mobiles et de moyens supplémentaires. Des renforts indispensables, car complémentaires des brigades territoriales et aussi en permanence au contact de la population pour être visibles et répondre aux sollicitations. »

Trois exemples de l’implication des gendarmes sur des postes provisoires de l’été

Perros-Guirec : un poste à cheval reconnu

À Perros-Guirec, c’est à cheval que les gendarmes sont visible pour la population. De début juillet à fin août, six chevaux et deux cavaliers de la Garde républicaine, renforcés par deux gendarmes d’active et deux réservistes, apportent une plus-value indéniable pour sécuriser cette station balnéaire réputée. « Notre présence se justifie pleinement d’un point de vue opérationnel, appuie le maréchal des logis-chef B., affectée à la gendarmerie de Châteauneuf-du-Faou dans le Finistère.
Nous voyons le danger arriver plus vite et sommes parfaitement visibles de la population. Le cheval impressionne, permet de surveiller un site à forte présence touristique, de prévenir les vols à la roulotte, de surveiller les parkings et les résidences pour lutter contre les cambriolages. Nous nous rendons sur toutes les routes et chemins inaccessibles aux véhicules. »

Une présence appréciée de la population qui n’hésite pas à aller au contact de ces gendarmes perchés à trois mètres de haut. « Ces postes provisoires nous permettent d’accomplir des missions différentes du quotidien, commente le garde républicain Dechaud. L’ambiance est vraiment particulière, elle fait à la fois du bien aux chevaux et permet d’offrir un autre rapport à la population. »

Lannion : un hélicoptère salutaire

Du 13 juillet au 15 août, quatre pilotes de la gendarmerie se relaient tous les dix jours pour prendre les manettes de l’Écureuil, dépendant de la section aérienne de la gendarmerie de Rennes, basé temporairement dans les Côtes-d’Armor pour offrir une réactivité d’intervention décisive. Voué à assurer les missions de la gendarmerie (recherche de personnes, recherche administrative, de malfaiteurs...), l’hélicoptère travaille également au profit du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage pour assurer des missions de secours côtiers. Un gendarme plongeur de la brigade nautique de Lézardrieux accompagne systématiquement à bord le pilote et le mécanicien pour secourir, le cas échéant, des personnes en difficulté.

En juillet dernier, le trio a ainsi sauvé des eaux deux kayakistes en grande difficulté. « Notre action est déterminante et apporte une indéniable plus-value, souligne le chef G., pilote sur le détachement estival. Le gain de temps obtenu avec l’appareil permet d’être sur les lieux en quelques minutes et de sauver des vies. »

Trébeurden : un poste provisoire attendu

Chaque été, la commune de Trébeurden passe en moyenne de 3 700 habitants à près de 14 000. C’est dire si le poste provisoire de la gendarmerie est attendu par la population locale et particulièrement par son maire, Alain Faivre : « Il est indispensable de compter sur nos gendarmes pour assurer la sécurité de la commune. Ici, nous avons la seule discothèque du secteur, amenant une vie nocturne importante qui peut vite être perturbante ». Le major de réserve Le Thomas, à la retraite depuis trois ans après 35 ans de gendarmerie, appuie : « Nous sommes généralement sollicités pour deux grandes missions de prévention : la sécurité routière et la sécurisation de points sensibles.

Nous nous prépositionnons donc à des endroits et à des heures stratégiques pour être visibles et tenir le terrain ». Les six gendarmes composant ce poste estival présentent des profils représentatifs de la diversité de la gendarmerie : un jeune réserviste de 18 ans qui effectue sa première mission de terrain, trois anciens de l’Arme, volontaires pour renforcer ponctuellement les rangs, mais aussi deux autres réservistes issus du privé, banquier pour l’un, comptable pour l’autre, qui enfilent la tenue le temps de congés ou de week-ends, soit une moyenne de 40 à 50 jours par an. Pour le commandant de la compagnie de Lannion, le chef d’escadron Le T., dont dépend la
commune de Trébeurden, ces réservistes « permettent de soulager la brigade territoriale qui se recentre alors sur des infractions nécessitant un traitement d’enquête. Dès qu’une affaire devient plus complexe ou nécessite une garde à vue, c’est la brigade territoriale qui prend alors le relais du poste provisoire ».

Richard Wawrzyniak

Les sauveteurs améliorent leur sécurité

Avec une moyenne de plus de 200 sorties en mer assurées chaque année par les sapeurs-pompiers des Côtes-d’Armor, les risques encourus les exposent en permanence. Le SDIS 22 a développé avec une entreprise locale un système autonome de géolocalisation des sauveteurs, des plongeurs et des vecteurs nautiques. Le principe est simple, mais terriblement efficace : équiper les gilets de sauvetage des pompiers intervenant en mer d’une balise, transmettant par VHF leur position exacte à un personnel muni d’une valise et positionné à terre, un « moderato ». Pour Walter Julian, du centre de secours de Paimpol, « la plus-value est déterminante. La personne à terre possède ainsi un regard sur le lieu du sinistre sur cartographie et la visualisation directe des embarcations permettant la mise en place de plans de projection des effectifs pour organiser des recherches. En cas de détresse d’une embarcation ou d’un personnel, le dispositif permet de visualiser le dernier point géographique enregistré et de lui porter secours efficacement ». Sept balises de ce type étaient expérimentées cet été par les sapeurs-pompiers du département.

R.W.

La SNSM grande cause nationale 2017

Sur le port de Saint-Quay-Portrieux, 40 hommes et femmes, navigants et administratifs, se relaient 7 jours sur 7 et 24 h sur 24 pour sauver des vies en mer et sur le littoral, former au sauvetage et prévenir les risques en mer. Ils sont chefs de cabine chez Air France, mécaniciens, médecins, agents EDF, ou encore artisans... et bénévoles pour la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). Denis Lévèque est le président de la station SNSM de Saint-Quay-Portrieux : « Notre station est activée entre 30 et 50 fois par an pour des sorties d’urgence, et nous effectuons près de 150 sorties par an incluant les entraînements et démonstrations. »

Dans les Côtes-d’Armor, dix stations SNSM permanentes et cinq saisonnières sont armées par 240 bénévoles et sept vedettes. Un centre de formation aux interventions et au sauvetage se situe également à Trégastel. L’ensemble est géré par le délégué départemental de la SNSM des Côtes-d’Armor William Abbest et par Sylvie Ozaneaux, son assistante. Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) assure la coordination des opérations de sauvetage et la gestion des moyens d’interventions quand il y a une alerte.

En 2017, la SNSM est déclarée grande cause nationale. Cette association loi 1901, reconnue d’utilité publique depuis 1970, est financée principalement par la générosité du public. En France, 7 700 personnes sont sauvées chaque année grâce aux 7 000 sauveteurs bénévoles opérationnels et volontaires.

F.B.