Des travaux de rénovation sur le bâtiment partagé par la préfecture et le conseil départemental des Côtes-d’Armor, à Saint-Brieuc, seront lancés en 2018.
Le projet, attendu depuis de nombreuses années, permettra à la fois un gain énergétique et une simplification du site sur le plan architectural.
« Ce bâtiment à l’apparence moderne, avec une architecture des années 1970 et une conception légère, a plutôt mal vieilli et s’avère être une véritable passoire énergétique, explique Gérard Derouin, secrétaire général de la préfecture.
Un dossier de rénovations importantes a donc été établi conjointement avec le conseil départemental il y a plus de six ans. Trois préfets se sont successivement occupés de ce projet, qui aboutit enfin aujourd’hui. » Huisseries à changer, présence de pont thermique avec de simples vitrages aux fenêtres, murs peu ou très mal isolés, le chantier qui sera lancé en mai 2018 représente un coût de près de 7 millions d’euros, répartis entre l’État pour 60 % (4,2 millions) et le conseil départemental pour 40 % (3 millions). Les gains attendus sur le plan énergétique sont très conséquents : « Nous créerons une « double peau » sur la façade extérieure et passerons d’un chauffage au fuel à un chauffage au gaz, ce qui engendrera un gain énergétique de 23 %. L’installation de parois dans les parkings apportera un gain supplémentaire de 9 %, et 8 % pour les réfections des terrasses. Quand on additionne le tout, c’est une très grosse économie et au final un meilleur confort pour les personnels ».
Ces travaux seront également l’occasion de redéfinir les espaces dans la préfecture et de les redistribuer entre les différents services : « Au fil des réformes successives, les services évoluent, les directions changent, continue le secrétaire général. Cette opération tombe au meilleur moment, car la préfecture cessera au 6 novembre sa mission de délivrance de titres, ce qui nous permettra de libérer tous les espaces de guichets, de repenser l’organisation interne des services en les regroupant et en les rationalisant ». Le projet, réalisé par un architecte local, s’organisera en « opérations tiroirs » et impactera des services durant les deux ans de travaux : certains devront déménager plusieurs fois dans le bâtiment, d’autres seront hébergés temporairement par le conseil départemental, « mais nous n’avons pas d’autre solution. Le personnel et les instances consultatives ont été régulièrement tenus informés de l’évolution du projet et celui-ci fait l’unanimité ».
Plus globalement, c’est un projet managérial qui participe à la dynamique des services. Le projet est piloté administrativement par le conseil départemental et suivi par un comité de pilotage commun aux deux entités administratives et par un comité technique.
Enfin, cette rénovation des circuits et des espaces s’avère indispensable pour une question de sécurité. Ce bâtiment en U, aux dédales de couloirs compliqués, possède des salles de réunion mal placées et difficiles d’accès, « ce qui nécessite de contrôler les entrées et d’accompagner les visiteurs pour éviter qu’ils ne se perdent. Les travaux faciliteront le cheminement et permettront une meilleure accessibilité à ces salles ». Pour le préfet des Côtes-d’Armor, Yves Le Breton, « ce dossier complexe va enfin aboutir. Passées les nuisances et les contraintes pour les personnels durant les travaux, ce bâtiment fera peau neuve pour de nombreuses années avec un confort amélioré pour tous, agents et usagers. »
Le préfet des Côtes-d’Armor, Yves Le Breton, a inauguré en juillet dernier la nouvelle salle de crise de la préfecture qui permettra de réunir en un lieu unique l’ensemble des acteurs concernés. Table de réunion avec écrans intégrés, écrans interactifs et numériques pour travailler directement sur des cartes, moyens de communication dernier cri... « cet outil majeur pour la préfecture est appelé à servir pour toutes les catégories de crises pouvant survenir dans le département, comme les crises naturelles (tempête, inondations...) ou les crises d’ordre public (manifestations agricoles, terrorisme...), apprécie le préfet.
Pour gérer une crise à cinétique longue, il est indispensable de pouvoir tenir dans le temps et de s’appuyer sur ce genre d’outil top niveau ». Baptisée « salle de crise Saïd Yeddou » sur proposition du personnel de la préfecture, elle porte le nom d’un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, de l’Indochine et de l’Algérie, cité onze fois dans sa carrière et décoré par trois présidents de la République différents. Décédé en 2002, Saïd Yeddou avait connu une deuxième carrière professionnelle en intégrant le service de sécurité civile de la préfecture de Saint-Brieuc.
Il est décédé en 2002, alors commandeur de la Légion d’honneur. Cette inauguration émouvante s’est notamment tenue en présence de son fils, Raymond Yeddou, actuel administrateur des îles du Vent en Polynésie française.
Richard Wawrzyniak