Celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas

Celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas
22 mars 2018

300 fonctionnaires de police assurent la sécurité de leurs circonscriptions dans les Côtes-d’Armor, département caractérisé par les excès de vitesse et la conduite en état d’ébriété sur la RN12.


Lannion et Saint-Brieuc sont les deux agglomérations des Côtes-d’Armor sous la compétence de la Police nationale. Le département est confronté à une problématique majeure, celle de l’alcool au volant. « Il y a dans la région une tradition d’arroser fortement tous les événements possibles, ce qui donne lieu à des conduites folles et hasardeuses ! », témoigne Laurent Dufour, directeur de la sécurité publique (DDSP) des Côtes-d’Armor.

Conduite à contresens sur la RN12, récidive, conduite sans permis... les conséquences sont nombreuses, comme le souligne Yves Le Breton, préfet des Côtes-d’Armor : « Les forces de l’ordre sont confrontées à des personnes en état d’ébriété violentes, sur la voie publique ou lors de contrôles routiers, et nous constatons une augmentation du nombre de refus d’obtempérer.

Beaucoup de raves-parties sont organisées dans le département, comme partout en Bretagne, avec presque deux ou trois rassemblements par week-end ». Si la fête a souvent lieu en zone gendarmerie, les consommateurs de produits stupéfiants se font pourtant contrôler sur leur retour par les policiers. La dernière rave ayant eu lieu à Saint-Brieuc a rassemblé 13 000 personnes en novembre 2016.

Des opérations ciblées

La direction départementale de la sécurité publique (DDSP) organise de grandes opérations de contrôles,  parfois conjointement avec la gendarmerie, misant sur la « prévention par la répression », et l’impact pédagogique de chacun des contrôles. « Nous choisissons un endroit stratégique et une tranche horaire, souvent de fin de soirée, et contrôlons tous les véhicules qui empruntent la RN12 », explique le DDSP. Les fonctionnaires de la sécurité publique, des équipages de l’unité motocycliste, du groupe de sécurité de proximité et de l’unité d’ordre public et de sécurité routière, font alors souffler dans le ballon et vérifient les coffres (avec la réquisition du procureur de la République), parfois accompagnés d’un chien de recherche de stupéfiants.

« Bien que tous équipés de matériel lourd de protection, nous restons prudents si l’on tombe sur un individu armé et malintentionné », précise le DDSP. Des séances de sensibilisation sur des thématiques « piétons », « vélos » ou « deux-roues » sont également mises en place avec le centre de loisirs jeunesse, et la sécurité publique est associée à des actions de prévention routière.

Outre la sécurité routière, le département bénéficie d’une situation globale de sécurité favorable, avec des phénomènes de vols et de cambriolage, mais sans problèmes notoires de violences urbaines. « Il y a, à Saint-Brieuc, des quartiers classés politique de la ville, mais ici la police se sent bien partout, témoigne le préfet. Nous mettons l’accent sur une politique de rénovation urbaine fondée sur l’immobilier et nous nous efforçons de maintenir cette situation. » Enfin, les effectifs de la Police nationale sont mobilisés sur le festival Art Rock de Saint-Brieuc, qui reçoit chaque année, au début du mois de juin, 70 000 amateurs de musique, de danse et d’art de la rue. Le festival des chants marins de Paimpol est également l’une des plus importantes fréquentations de l’été et nécessite, en plus du service d’ordre public, un détachement Sentinelle pour assurer sa sécurité.

Floriane Boillot