… et en mer

… et en mer
18 janvier 2017

Autre mission dévolue aux services de l’État : prêter leur concours en mer à l’organisateur pour permettre le départ des 29 bateaux dans les meilleures conditions. A partir de 9h, les concurrents empruntaient à tour de rôle le chenal du port pour se rendre sur la ligne de départ située au large des Sables-d’Olonne. Un arrêté du préfet maritime définissait notamment des zones limitées, interdites à tout navire, établissait l’interdiction de navigation sur le port d’Olonna à des horaires précis, prévoyait la fermeture de ports voisins et dessinait un itinéraire strict à suivre pour se rendre à proximité des Imocas (les bateaux engagés dans la course sont appelés Imocas, des monocoques de 60 pieds (18,28 mètres)). « Le Vendée Globe se compare à une course de Formule 1, illustre Hugues V., directeur départemental adjoint des territoires et de la mer. A la différence que la ligne de départ est ouverte aux berlines privées. Après, il faut gérer le trafic, veiller au respect des règles maritimes. C’est à l’organisateur de s’assurer de la sécurité de son événement, les services de l’État se plaçant en complément pour faire respecter l’arrêté du préfet maritime. »

Dans le port et le long du chenal, la circulation des bateaux était régulée et encadrée par 14 maîtres nageurs sauveteurs CRS, répartis sur cinq embarcations. « Sous la responsabilité de la capitainerie des Sables, nous avons régulé la circulation de plusieurs centaines de bateaux en fonction des horaires établis par le préfet maritime, explique Jérôme Le Stradic, responsable adjoint du centre motonautique de Saint-Herblin. Nous avions également pour mission d’éviter tout incident dans le chenal et de faire du sauvetage le cas échéant. »

Une fois sortis du port, les 29 bolides des mers étaient encadrés par les onze navires de la gendarmerie maritime, des affaires maritimes, et des Douanes, présents pour faire respecter les zones établies, les étanchéifier pour permettre aux bateaux engagés dans la course de se présenter sur la ligne de départ sans être gênés par les spectateurs.

Enfin, pour parer à toute éventualité, une équipe judiciaire était également sur le pont, tant en mer qu’au PCO. « Le procureur des Sables-d’Olonne était prépositionné en mer pour superviser tout le dispositif, j’étais pour ma part au PCO avec le vice-procureur des Sables pour agir immédiatement en cas de crise majeure, annonce Hervé Lollic, procureur de la République de la Roche-sur-Yon. Notre présence permet d’associer l’aspect judiciaire au plus vite en cas d’attentat, de préserver des scènes de crime et d’établir une relation directe avec le parquet de Paris, compétent en la matière. »

Une fois les navigateurs au large et la ville évacuée de ses visiteurs passionnés, le préfet de Vendée a tenu à saluer le travail des services mobilisés et l’implication de chacun. Et de confier : « La fête était belle, les sirènes maniées avec allégresse, et un énorme public était présent pour un au-revoir aux marins. Cet Everest des mers méritait un investissement sans faille de nos services. » Le record du Vendée Globe étant de 78 jours, le retour aux Sables-d’Olonne du vainqueur est attendu pour la fin janvier 2017.

Les moyens en chiffres

  • Activation d’un poste de commandement opérationnel de 5h du matin à 22h le jour du départ.
  • 3 hélicoptères (Dragon 17, Gendarmerie nationale et Marine nationale).
  • 2 patrouilleurs et 7 vedettes pour la police du plan d’eau et 3 semi-rigides.
  • 4 vedettes et 7 semi-rigides pour le secours à personnes (SDIS et SNSM).
  • 1 groupe feu de navire.
  • 10 équipes médicales (3 SAMU et 7 SDIS).
  • 7 postes de secours médicalisés.
  • Pré-positionnement de 2 unités de décontamination NRBC.
  • 2 groupes d’intervention et de sauvetage.
  • 1 groupe d’appui logistique.
Départ Vendée Globe

Le point de vue de l’organisateur

Jacques Caraes, directeur de course du Vendée Globe : « Il était indispensable que la direction de course et les services de l’État travaillent de concert. C’est le cas depuis de longs mois tant pour la mise en place du départ que pour les moyens CROSS durant la course (les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS) appartiennent au réseau international des Centres de coordination de sauvetage maritime institués par la convention internationale sur la recherche et le sauvetage (SAR), et constituent à ce titre des Maritime Rescue Coordination Centres (MRCC). Ils assurent les missions de recherche et de sauvetage en mer).

Le départ a été un réel succès populaire et a rassemblé en un même lieu une foule très importante tant sur terre que sur mer. La coordination avec le PCO était donc  indispensable pour assurer la sécurité de chaque spectateur, mais aussi pour nous accompagner dans la manoeuvre du départ, d’où la mise en place de zones de sûreté, de fermetures de ports voisins, d’une mobilisation importante d’effectifs et de moyens de l’État. Une cellule de direction de course est activée 24h/24 et le demeurera jusqu’au retour du dernier concurrent. On sait que le Vendée Globe est une épreuve très difficile, avec beaucoup de problèmes techniques ou humains.

Si un navigateur se retrouvait en difficulté, nous serions alors amenés, comme cela a déjà été le cas lors des éditions précédentes, à dérouter d’autres participants pour lui porter assistance. Le CROSS serait immédiatement mis à contribution en parallèle. Cette course est devenue mythique pour le public, qui se réunit massivement jusqu’au retour du dernier au classement. Ces 29 marins, de 10 nationalités différentes, sont peut-être les derniers héros qui font encore rêver. »