La dissuasion est la mission principale des chiens de défense-intervention, employés en appui de toute autre unité de police.
Courageux, imposant, solide, capable de calmer une situation par sa seule présence… il s’agit du chien de défense-intervention, appelé aussi « chien de patrouille ».
Au sein des brigades canines de la Police nationale, les conducteurs canins et leurs chiens défense-intervention sont employés en assistance aux effectifs des commissariats quand la situation le nécessite : rixes, contrôles d’identités avec individus perturbateurs, sécurité des policiers sur certaines missions, surveillance de lieux publics… Les policiers spécialisés se déplacent également de leur propre initiative pour soutenir leurs collègues lorsque les messages radios laissent entendre qu’une intervention est susceptible de dégénérer.
L’arrivée du binôme a une fonction dissuasive, l’animal étant capable de tenir en joue plusieurs personnes, de quoi permettre aux fonctionnaires de réaliser leur travail sans encombres et en sécurité.
Si la situation se dégrade avec des comportements agressifs ou violents, le conducteur canin peut intervenir avec son chien « en libre » dans certains cas particuliers, ou « en bout de laisse » : il prend l’animal au collier et celui-ci bondit frapper l’individu avec sa muselière au niveau du thorax. Enfin, seulement en état de légitime défense, c'est-à-dire si le groupe est en supériorité numérique, ou les individus sont menaçant et armés, le chien peut être envoyé démuselé, « au mordant ».
« Dans une brigade canine, nous intervenons en assistance aux fonctionnaires, ou en primo-intervenant si nous constatons un flagrant délit. Comme 90% des unités canines, nous agissons la nuit. L’ambiance est particulière, ce n’est pas la même catégorie de personne! Nous intervenons pour calmer et figer les situations, sur des bagarres, des contrôles de débits de boissons, des vérifications de caves dans les cités …et nous nous déplaçons toujours à deux binômes chiens et maître-chien.
Nos chiens, des malinois, Bergers allemands ou divers croisés, ne doivent pas avoir peur des coups de feux, ils doivent avoir du caractère et un bon gabarit : 35 kilos, c’est dissuasif ! Car notre rôle, c’est de la prévention, de la dissuasion, mais rarement de la répression. En 18 ans d’activités, je n’ai jamais utilisé mon chien démuselé !
À l’unité canine des Yvelines, nous avons sept chiens de patrouille, et contrairement aux chiens de recherche, ils ont chacun deux maîtres qui travaillent à tour de rôle avec le chien, selon les nuits et les repos. Tous les 15 jours, les conducteurs canins, un moniteur et un homme d’attaque entrainent leur chien au Centre régional de formation des unités canines (CRFUC) des Yvelines.
Être conducteur canin est un métier passionnant car travailler avec un chien, c’est un plus : on est heureux d’aller au service car on sait que notre chien nous attend, est content de nous voir et de travailler avec nous ! »
Floriane Boillot