Deux frontières internationales délimitent la Haute-Savoie : la frontière suisse au nord, dont une partie lacustre traverse le lac Léman, et la frontière italienne qui passe en plein cœur du massif du Mont-Blanc, au sud-est du territoire.
La police aux frontières mise sur une étroite coordination avec tous les services de sécurité intérieure.
Implantés à Gaillard pour la frontière suisse et à Chamonix du côté italien, les services de la police aux frontières (PAF) de la Haute-Savoie utilisent des modes opératoires distincts en fonction de problématiques propres. « À la frontière italienne, nous sommes majoritairement confrontés à une immigration de transit venant des Balkans, d’Albanie et du Kosovo, et un flux entrant de migrants arrivant sur les côtes italiennes », souligne Stéphane G., directeur interdépartemental adjoint de la PAF de Prévessin. Un bureau de contrôle national juxtaposé (BCNJ) mobilise 24 heures/24 les forces de la police aux frontières françaises et italiennes sur une zone de contrôle unique située sur le territoire italien. En 2016, plus de 1 200 personnes ont été refoulées par les policiers du BCNJ ; « Ce mode de contrôle est plus efficace et économique que les contrôles aléatoires », précise Stéphane G.
La zone frontalière du canton de Genève, avec une agglomération de plus de 500 000 habitants et la présence d’un aéroport international, génère des problématiques liées à l’immigration irrégulière d’installation, et un haut niveau de délinquance et de criminalité transfrontalières.
La PAF exerce ses contrôles en mobilité sur les points de passage frontaliers, en complémentarité avec les services des douanes. Des contrôles « en deuxième rideau » sur des axes stratégiques à l’intérieur des terres, sont déployés, en coordination avec l’ensemble des forces de sécurité intérieure du département.
Depuis la réintroduction temporaire du contrôle aux frontières intérieures, suites aux attentats de 2015, la coordination est renforcée entre la PAF et la sécurité publique, la gendarmerie, les douanes et les policiers suisses, pour une organisation conjointe plus fiable et plus rigide. « Nous communiquons nos actions d’engagement à l’avance, nous nous répartissons des points ou réalisons des actions communes », explique le directeur interdépartemental adjoint.
Depuis décembre dernier, les militaires de l’opération Sentinelle sont également déployés sur la frontière suisse au bénéfice de la PAF pour encadrer les opérations de contrôle. « La présence de huit militaires avec les fonctionnaires de la PAF nous donne une force de frappe supérieure. Le dispositif est alors plus solide, dissuasif et sécurisé, indique Stéphane G. Ce gage de sécurité est important car nous pouvons être amenés à traiter des individus dangereux qui se mêlent au flux migratoire courant ».
La PAF travaille également en étroite collaboration avec la DGSI et le SDRT. L’action de la PAF dépasse les limites du département depuis la création d’une structure interdépartementale le 1er décembre dernier. L’Ain et la Haute-Savoie font partie d’une même direction installée à Prévessin dans l’Ain. Cette nouvelle complémentarité offre un maillage plus dense et une plus grande efficacité dans la collecte, l’échange et le traitement des renseignements.
Floriane Boillot