Avec ses huit hectares situés en plein cœur du quartier Saint-Georges, l’école nationale de police de Périgueux est le troisième établissement de formation de la Police nationale de France, après Nîmes et Oissel.
C’est une ville dans une ville... et une véritable entreprise.
Logée depuis 1995 sur le site du 5e régiment de Chasseurs dissout en 1994, l’école nationale de Police de Périgueux accueille chaque année plusieurs centaines d’élèves, issus pour la plupart du grand quart sud-ouest de la France, et qui se sont engagés pour servir le pays à l’issue de leur formation aux métiers de la Police nationale.
« Depuis sa création, l’école a formé prés de 11 000 élèves en formation initiale ; par ailleurs, 33 000 stagiaires et intervenants extérieurs y ont été accueillis ces dix dernières années », se félicite le directeur de l’école, le commissaire de police Frédéric Ménard qui précise que 490 élèves se trouvent actuellement en formation. « Il s’agit de gardiens de la paix, d’adjoints de sécurité et de cadets de la République, pour lesquels nous assurons la formation initiale. Parallèlement, nous formons également, dans le cadre de la formation continue, les volontaires réservistes ex adjoints de sécurité qui ont décidé de s’engager pour leur pays. Nous avons aussi hébergé récemment 27 soldats de l’opération sentinelle dans le cadre de la sécurisation de la ville de Périgueux. Il convient d’ajouter à ces effectifs des pompiers et des CRS que l’école accueille pour des entraînements, ou encore des collégiens et des lycéens qui profitent de nos installations sportives et qui découvrent les différents métiers qu’offre la Police nationale », détaille le directeur de l’école.
Pour assurer l’encadrement de ces élèves et la logistique de l’établissement, l’ENP de Périgueux emploie 122 personnels, dont une quarantaine de formateurs, généralistes ou spécialisés en techniques de sécurité et d’intervention (TSI).
Côté infrastructures, l’école dispose d’un important plateau pédagogique et opérationnel : d’une capacité d’accueil de 509 lits, l’établissement abrite seize salles de cours, un stand de tir, quatre salles informatiques, un commissariat d’exercice, un amphithéâtre de 372 places, quatre dojos, un stade avec piste d’athlétisme, un gymnase, une salle de musculation et un parcours sportif, sans compter les espaces entre les différents bâtiments qui permettent d’effectuer des mises en situation et des exercices d’intervention grandeur nature en milieu urbain.
« L’établissement tourne à plein régime, souligne le commissaire Ménard. Sur ces deux dernières années, nous aurons ainsi formé, sur des cycles de six à dix mois, 1888 jeunes, gardiens de la paix, adjoints de sécurité et cadets, avec, au programme : pratique sportive, cours théoriques, entraînement au tir et mises en situation ». Très hiérarchisé, le fonctionnement est quasi miliaire au sein de l’établissement : « Le métier de policier est passionnant, mais il est exigeant », rappelle le directeur.
Dans un contexte de risque terroriste important, cette occupation intense du temps et de l’espace oblige les responsables de l’établissement à renforcer leurs dispositifs de sécurité comme leur enseignement : « Pour la première fois, au mois de septembre dernier, les gardiens de la paix ont suivi un module sur les tueries de masse. Il s’agit de leur apprendre à réagir s’ils sont primo-intervenants sur ce genre de scène, explique le directeur.
S’agissant de la sécurité de l’établissement, cela est devenu une priorité : nous avons mis en place des règles strictes de contrôle et sommes en train de renforcer au mieux nos équipements. C’est ainsi que des barrières ont été installées, mais aussi des caméras de vidéo-protection. Même si nous sommes en province, nous devons prendre en compte le risque terroriste, car nous pouvons être une cible ».
Pour autant, l’école de police de Périgueux reste ouverte sur l’extérieur. « Nous recevons régulièrement des scolaires, nous avons des partenariats importants avec toutes les forces de sécurité, la préfecture - nous avons accueilli l’année dernière un séminaire sur la radicalisation dans notre amphithéâtre -, la mairie de Périgueux, mais aussi des clubs sportifs. Cela nous permet de montrer une autre image de la police, moins fantasmée.
D’ailleurs, nous avons ouvert le 6 janvier un point information-carrières permettant de recevoir les jeunes intéressés par les métiers de la Police nationale et de les orienter », se réjouit Frédéric Ménard.
Jacques Prévot