Le commissariat de Bergerac occupe de nouveaux bâtiments spacieux, permettant notamment d’intégrer un laboratoire de police technique et scientifique et une « salle Mélanie »
Le 27 juillet dernier, les policiers de Bergerac ont troqué leur commissariat vieillissant pour 2100 m2 de locaux refaits à neuf. Une opportunité offerte par le déménagement du lycée des métiers, et accompagnée par le co-financement de la région Nouvelle-Aquitaine.
Alain Andrieux, chef de la circonscription de sécurité publique de Bergerac (couvrant les communes de Creysse, Bergerac, Saint-Laurent-des-Vignes et Cours-de-Pile) apprécie les capacités qu’offre cet espace : « Le volume disponible permet de bonnes conditions de travail, ce qui apaise les personnels. Chaque fonctionnaire dédié aux plaintes possède même son propre bureau afin de recevoir les gens individuellement. » Le travail du SGAMI de Bordeaux est apprécié : les 80 effectifs policiers et administratifs du commissariat sont satisfaits des couloirs spacieux, des parking, des vitres blindées du rez-de-chaussée, de l’accès handicapés, sans oublier des cellules de garde à vue aménagées - et repeintes de couleurs vives ! -, ainsi que des locaux prévus pour le médecin, l’avocat, et de la salle de signalisation.
L’une des fiertés du commissariat est son laboratoire dédié à la révélation de traces papillaires par procédé physico-chimique, dont les installations répondent à la nouvelle norme Européenne ISO /17025. En effet, le plan de modernisation et d’accréditation qualité des plates-formes PTS de la police nationale prévoit de nouvelles contraintes, liées à la déclinaison de la démarche qualité dans les services.
Le plan de modernisation concernera 84 sites d’ici 2018. Le commissariat de Bergerac fait partie de la première vague de 51 sites qui ont déjà fait l’objet des travaux de remise aux normes. L’aménagement a couté 250 000 d’euros pour le commissariat de Bergerac.
Deux agents de la police technique et scientifique y ont ainsi en charge de la révélation de traces sur supports lisses ou poreux, à l’aide de deux techniques différentes : le cyanoacrylate et la ninhydrine. À partir de 2017, les policiers sont obligés de passer par ces laboratoires internes pour la révélation de traces papillaires.
Le commissariat de police de Bergerac est le premier à avoir installé une « salle Mélanie ». C’est une pièce dédiée aux auditions de mineurs victimes de violences sexuelles ou physiques.
Jouets, poupées, peluches, canapé et décoration d’enfant permettent de faciliter l’accueil et la confiance pour écouter les témoignages. Une grande vitre sans tain donne sur une pièce où un autre enquêteur peut analyser tous les faits et gestes du jeune auditionné grâce à un système vidéo.
Les salles Mélanie sont une initiative de l’association « La Mouette », fondée en 1984 par Annie Gourgue après la disparition et l’assassinat dans le Lot-et-Garonne de Magali Forabosco, âgée de 7 ans. L’association a pour buts la protection de l’enfant, le soutien aux familles des victimes, la lutte contre la cybercriminalité pédophile et la recherche d’enfants disparus comme Marion Wagon il y a 20 ans, une affaire fortement médiatisée et restée non élucidée. C’est en application de la loi du 17 juin 1998, qui prévoit l’audition filmée des mineurs victimes de violences sexuelles, que la Mouette met en place des salles Mélanie, d’abord en gendarmerie depuis 2009.
Elles sont financées par les dommages et intérêts obtenus lors de procès impliquant des mineurs pour lesquels l’association La Mouette se constitue partie civile.
Floriane Boillot