Le système d’alerte Artemis permet de disposer d’outils innovants et performants pour l’aide aux interventions ainsi que pour la gestion des effectifs.
Le SDIS 24 a doté depuis quatre ans les véhicules de secours et d’assistance aux victimes de terminaux informatiques embarqués sous forme de tablettes graphiques. Elle offre au secouriste une plus grande réactivité dans la prise en charge des victimes, et permet d’accélérer la transmission des bilans médicaux au médecin régulateur et au SAMU. Ce nouvel outil de terrain, résistant aux intempéries, dispose aussi d’une cartographie, de la géolocalisation, de modules de traduction en plusieurs langues, ainsi que d’une aide à la détermination de la pathologie, notamment avec des schémas où indiquer les zones douloureuses de la victime.
En cas de déclenchement du plan nombreuses victimes (accident de car, tuerie de masse), la tablette permet d’associer à chaque victime « une fiche bilan connectée ».
Le système Artemis est également un véritable atout pour les opérateurs des centres de traitement des appels qui peuvent gérer en temps réel la disponibilité de tous les sapeurs-pompiers volontaires (SPV) et professionnels (SPP) : « Chaque SPV porte un bip sur lequel il déclare sa disponibilité et indique s’il est en mesure d’assurer la mission. Plusieurs niveaux de disponibilités peuvent être indiqués par le SPV », explique le colonel François Colomes, directeur départemental. Cela nous permet de gérer qualitativement et quantitativement la réponse aux interventions ». Une aide précieuse qui confirme le credo du directeur départemental : « La valeur de votre engagement passe par la capacité que vous avez à déclarer votre disponibilité ! ».
La promotion du volontariat, principale ressource chez les sapeurs-pompiers périgourdins, est l’un des plans phares soutenus par le service départemental d’incendie et de secours.
En Dordogne, ce sont 1508 SPV et 230 SPP repartis dans 41 casernes qui secourent chaque année plus de 14 000 personnes.
Et 75 % des missions sont assurées par les SPV. Alors, stimulation, promotion, convention, tout est mis en œuvre pour encourager chacun à s’engager. « Nous stimulons le volontariat par le biais de plusieurs axes, explique Valérie Dautriat, chef du service volontariat : les jeunes, et les partenariats avec les entreprises. »
Quinze sections de jeunes sapeurs-pompiers (JSP) existent en Dordogne, « cela nous permet d’avoir un vivier de jeunes que nous formons », souligne Valérie Dautriat. Le département expérimente aussi les « pompiers juniors » au collège, ce qui correspond aux cadets de la Sécurité civile, pour sensibiliser les collégiens à ce métier. « Cette initiative rencontre un franc succès, et fait changer les mentalités vis-à-vis du corps enseignant », affirme la chef de service. Les jeunes reçoivent également des modules « prévention routière » en classes de 4e , 3e et terminale.
Pour les entreprises, des conventions nationales officialisant les droits des sapeurs-pompiers existent notamment avec l’Éducation nationale, le Medef, la SNCF ou encore La Poste, et peuvent être déclinées en conventions locales. « Nous informons les employeurs de ce que font leurs collaborateurs engagés comme volontaires. On essaie de leur prouver que la sollicitation des SPV est compatible avec la charge de travail », soutient le colonel François Colomes, directeur départemental.
427 conventions sont déjà signées en Dordogne, dans le secteur public et privé. Un tiers de l’effectif des volontaires est conventionné. « Le conventionnement permet une traçabilité de l’engagement du pompier », souligne Jean-Luc Perusun, adjoint de la chef du service volontariat, ancien vice-président de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSP) et conseiller technique d’Éric Faure, le président de la FNSP, avant d’ajouter : « Nous souhaitons créer du lien avec les chefs d’entreprises, par exemple en les associant au « Trophée de la disponibilité du volontariat ». Cela les valorise et leur fait prendre conscience que le volontariat apporte une valeur ajoutée à l’entreprise. »
Floriane Boillot