Services publics, attractivité économique, mobilité et jeunesse : l’État se mobilise en Dordogne pour créer une nouvelle dynamique en faveur de la ruralité.
En installant un comité interministériel aux ruralités en 2015, le Gouvernement a engagé une action résolue sous forme de 67 mesures nationales en faveur des campagnes, afin de mieux répondre aux attentes des habitants et d’optimiser l’organisation des territoires ruraux. Sur le terrain, il revient au représentant de l’État d’assurer la mise en œuvre effective de ces mesures, en constituant un comité de suivi en lien avec tous les acteurs concernés.
« En Dordogne, ces actions se déclinent en trois axes principaux, explique la préfète Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc : la garantie de l’accès pour tous aux services publics, l’attractivité économique, la mobilité et la jeunesse. Notre mission est donc d’informer et de sensibiliser les acteurs locaux, notamment les élus, sur ces différentes mesures. Pour ce faire, les sous-préfets d’arrondissement sont chargés d’inciter les collectivités à s’en saisir, et d’accompagner les porteurs de projets en favorisant les initiatives dans ces domaines spécifiques ».
Dans l’arrondissement de Bergerac par exemple, la sous-préfète Dominique Laurent est à la manœuvre pour adapter le réseau scolaire aux particularités du milieu rural. « La Dordogne connaît une forte baisse démographique et, aujourd’hui, la moitié des écoles de nos campagnes ne dispose plus que d’une ou deux classes, constate la sous-préfète. Il convient donc de se mobiliser, avec l’inspection d’académie et les maires, pour favoriser le regroupement et la mise en réseau des écoles, afin de garantir à tous les enfants un lieu de réussite éducative et citoyenne ». Si cela passe par la fermeture inévitable de quelques classes, obtenue de façon concertée, c’est aussi l’occasion d’optimiser le réseau éducatif par un rééquilibrage et une meilleure répartition territoriale.
« Au-delà du soutien des communes rurales dans leurs projets éducatifs territoriaux, c’est aussi la possibilité de conserver, dans les villages où des écoles doivent fermer, des centres d’activités et de vitalité à travers des reconversions en salles associatives ou en espaces dédiés au sport », se réjouit Dominique Laurent.
A Nontron, ce sont les contrats de ruralité, la mobilité et la jeunesse, qui sont au cœur des préoccupations du sous-préfet d’arrondissement. « En zone rurale, les collectivités territoriales ne disposent que très rarement des ressources nécessaires en termes d’ingénierie financière, contractuelle et juridique, observe le sous-préfet Hervé Bournoville. Nous proposons donc de définir et de promouvoir, avec les élus, les investissements publics à l’échelle de plusieurs communes, voire de l’arrondissement tout entier, afin de doter ce territoire d’équipements structurants nécessaires à son attractivité et à son développement. Dans ces projets, le rôle du sous-préfet est avant tout fédérateur : nous essayons de faire adhérer tous les élus locaux à ces politiques publiques, en les impliquant pleinement dans leur mise en œuvre et dans leur déploiement ». En matière d’accompagnement des collectivités territoriales, l’État déploie ainsi d’importants moyens, notamment financiers, pour leurs projets d’investissement.
Cette dynamique rurale s’est concrétisée le 9 décembre dernier par la signature, à Nontron, du premier contrat de ruralité de Dordogne et de Nouvelle-Aquitaine. « Il permet de coordonner les moyens humains, techniques et financiers pour accompagner les grands projets de territoire que sont le renforcement de l’accès aux services publics et aux soins, le développement de l’attractivité économique, et la création d’une plate-forme des mobilités permettant d’aider les personnes, et notamment les jeunes, à acquérir une autonomie dans leurs déplacements, mais aussi dans leur développement social et culturel », se félicite le sous-préfet de Nontron.
Jacques Prévot