L’échelon infradépartemental est destiné à être un maillon important des politiques publiques régionales. Explications avec le sous-préfet d’Argentan.
« Pour un arrondissement comme celui d’Argentan et plus globalement pour l’Orne, l’un des enjeux majeurs est de trouver sa place dans la réorganisation de l’État déconcentré normand et d’en retirer une plus-value en s’appuyant sur les atouts et les richesses du territoire », explique Pascal Vion, sous-préfet d’Argentan.
Pour le département le moins peuplé de la nouvelle Normandie, le défi est de taille et il y a lieu de s’interroger sur sa visibilité suite au changement de dimension régionale. « Il suffit de considérer les chiffres pour comprendre la réalité de ce territoire : Dans une région de 3,3 millions d’habitants, l’arrondissement d’Argentan ne compte que 121 000 habitants, et l’Orne 300 000 ».
Le sous-préfet d’Argentan reste néanmoins optimiste : « L’échelon infradépartemental et départemental permettra, j’en suis convaincu, de faire valoir l’ensemble du potentiel normand et de participer à l’essor régional. En matière de tourisme par exemple, chaque territoire possède des atouts extraordinaires et complémentaires, avec une diversité qui doit profiter à toute la région ».
L’arrondissement d’Argentan abrite par exemple le haras national du Pin, un site de renommée internationale qui contribue à l’attractivité de la région. Surnommé le « Versailles du Cheval » et situé au cœur d’un domaine de verdure de 1000 hectares, le haras national du Pin est géré depuis 2015 par un établissement public administratif associant l’État, la Région et le Département. « Dans ce dossier d’importance majeure, l’État est représenté au sein du conseil d’administration par Nicole Klein, préfète de Région et par Isabelle David, préfète de l’Orne, qui assure la fonction de commissaire du Gouvernement. »
Pour Pascal Vion, les sous-préfets établissent un lien indispensable entre leur territoire et l’échelon régional : « Nous sommes des détecteurs et des facilitateurs de projets qui, pour certains, dépassent le cadre de l’arrondissement. Isabelle David m’a confié des missions départementales telles le développement des énergies renouvelables comme la méthanisation, l’éolien ou la filière bois, pour lesquelles je suis amené à travailler avec l’échelon régional, SGAR ou directions régionales. Ce lien est appelé à s’accentuer avec la mise en œuvre du PPNG en 2017 et le développement de la mission "ingénierie territoriale" des sous-préfectures ».
« Si nous n’associons pas le sous-préfet à la politique régionale, confirme Nicole Klein, nous lui ôtons une grande partie de ses pouvoirs et de sa capacité d’action, puisque la majorité des projets s’inscrivent désormais dans un cadre régional ».
F.C.