La direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crise (DGSCGC) travaille depuis cinq ans sur l’emploi des drones dans les missions de sécurité.
C’est à partir de 2010 que la Sécurité civile a envisagé la possibilité d’utiliser des drones pour les opérations de sécurité civile. « Le directeur général avait commandé une étude sur leur utilisation à l’horizon 2020, explique le lieutenant-colonel des sapeurs-sauveteurs Michel Cros, chef de la division prospective à la sous-direction des moyens nationaux. La sécurité civile avait très vite compris le bénéfice que ses formations militaires et les SDIS pouvaient tirer de ces nouveaux moyens aériens, notamment pour la reconnaissance sur des théâtres d’opération dangereux, difficiles d’accès ou très vastes ».
En 2014, sous l’impulsion de la DGSCGC, un groupe de travail est créé afin d’étudier la possibilité d’améliorer la reconnaissance aérienne des services chargés du secours. « Pendant un an, chercheurs et « opérationnels » ont étudié l’ensemble des vecteurs possibles : drones, avions ou ballons ».
Sur la base de ces travaux, le directeur général a demandé en mai dernier à la sous-direction des moyens nationaux de réaliser pour l’été un document sur l’intérêt d’utiliser des drones dans les missions de sécurité civile. « Ce rapport que j’ai remis au directeur en juillet dresse un tableau complet de leur utilisation en France tant dans le privé que dans le secteur public, notamment à la Défense et à l’Intérieur. Il revient bien évidemment sur les initiatives officielles menées par les unités concourant à la sécurité civile : l’UIISC de Nogent-le-Rotrou qui s’est dotée de deux drones en 2010 pour l’observation du terrain en intervention, le SDIS des Landes qui en a acquis deux pour intervenir sur les feux de forêt, et le SDIS des Bouches-du-Rhône qui emploie ses deux drones sur les incendies, le sauvetage en milieu périlleux, les inondations ou les pollutions aquatiques ».
Le rapport recense également les potentialités des drones. « Comme me le définissait un ingénieur, le drone permet de projeter ses senseurs à des kilomètres. Il peut bien sûr être équipé de caméras de prises de vue mais aussi de toutes sortes de capteurs permettant de procéder à de multiples prélèvements, comme la température, la pression et la détection de gaz ou de radioactivité, et renforçant ainsi la sécurité des personnels d’intervention ».
Depuis cet été, un groupe de travail national, regroupant entre autres les SDIS 13 et 40, les unités militaires de la sécurité civile et l’école d’application de la sécurité civile, est chargé de plancher sur l’utilisation des drones dans les missions de sécurité civile, et notamment sur la réglementation, la formation ou l’utilisation des fréquences. « Il s’agira de définir une doctrine d’emploi nationale pour tous les services qui utiliseront les drones. »
Frank Canton