Des fêtes de Bayonne bien encadrées

« Il s’agit de l’un des plus grands événements organisés en France, souligne Pierre-André Durand, le préfet des Pyrénées-Atlantiques, et accueillir pendant cinq jours autant de personnes dans un espace aussi contraint qu’est le centre-ville de Bayonne constitue forcément un défi pour la mairie, organisateur de l’événement, et les services de l’État ». En cas de grand rassemblement, le maire est compétent pour prendre l’ensemble des mesures entrant dans le cadre des ses pouvoirs de police municipale (dont les dispositifs de secours) à l’exception, dans une commune à régime de police d’Etat, de la prévention des atteintes à la tranquillité publique (hors troubles de voisinage). En cas d’évènement majeur impliquant de nombreuses victimes, le préfet assure seul la direction des opérations de secours.

Un tel événement se prépare évidement bien en amont. Dès le printemps, la sous-préfecture, la mairie et les différents services de l’État enchainent les réunions pour parfaire le dispositif. « La sécurité et l’ordre public constituent bien entendu l’un des volets essentiels de ces journées, sachant que la problématique n’est pas la même le jour et la nuit, précise Catherine Seguin, la sous-préfète de Bayonne. Si l’ambiance est plutôt familiale en journée, à partir de 21h00 les festayres investissent les peñas , les bodegas et les rues de la ville.

Il s’agit d’un public plutôt jeune qui a tendance à consommer beaucoup d’alcool, trop pour certains. Cela requiert de notre part une vigilance particulière ». Et les risques sont évidemment plus importants quand des centaines de milliers de personnes investissent le centre historique d’une ville qui ne compte que 48 000 habitants : mouvements de foules, rixes, agressions, dégradations et vols divers sont toujours à craindre.

« Parce que nous mobilisons des moyens importants, nous n’avons pas connu de problèmes majeurs, ces dernières années, lors de ces fêtes, confie Eddie Pujol, commissaire adjoint au CSP de Bayonne, mais nous ne nous contentons pas de reconduire un dispositif qui a fait ses preuves par le passé, nous essayons de l’améliorer en permanence, en tirant à chaque fois les leçons des précédentes fêtes ».

Comme chaque année, les fêtes mobiliseront l’ensemble des forces vives de la sécurité publique de Bayonne, « mais nous nous appuyons également sur de nombreux renforts extérieurs : sécurité publique, CRS –quatre compagnies- et PAF. Des renforts judiciaires sont également prévus, car le nombre de faits constatés est multiplié par quatre lors de ces journées ». La gendarmerie est elle aussi sur le pont, chargée tout particulièrement de la sécurisation routière : « De très nombreux contrôles d’alcoolémie sont effectués dans le département mais également dans Les Landes .»

La municipalité s’appuie quant à elle sur la police municipale et sur une société de sécurité privée pour sécuriser le cœur des festivités. SDIS, SAMU, Croix Rouge et association départementale de protection civile sont bien entendu de la partie pour le secours aux personnes. Chaque nuit de 21H00 à 5H00, un centre opérationnel est mis en place à la maison des associations de Bayonne. Il regroupe le PC sécurité dirigé par la sous-préfète et un PC communal sous l’autorité du maire de Bayonne. « L’ensemble des services de sécurité et de secours y sont représentés, précise Catherine Seguin, pour adopter immédiatement les mesures qui s’imposent en cas de problème sérieux ».

FC

Festayre signifie fêtard en gascon. La peña désigne une société festive et amicale, mais également le lieu où se rassemblent ces sociétés, les plus emblématiques dans des caves nichées au sein des remparts.