Le SRIJ de Toulouse

Le SRIJ de Toulouse

La science au service de l’enquête


Au sein du service régional de police judiciaire de Toulouse, l’identité judiciaire tient une place prépondérante dans l’aide à l’enquête. De l’intervention sur une scène de crime à l’utilisation du fichier automatisé des empreintes digitales (FAED), en passant par la recherche et l’analyse des traces, ces « experts » ont plus d’une corde à leur arc.

Attentats, homicides, assassinats, stupéfiants, extorsions de fonds, vols à main armée, cambriolages, proxénétisme... « Dans chaque affaire criminelle, le recours à l’identité judiciaire est systématique. Son travail est primordial. C’est un service d’aide à l’enquête qui contribue à l’élucidation des affaires par la mise en œuvre de tous les moyens techniques à disposition. » José M., commissaire divisionnaire et directeur du SRPJ de Toulouse, le reconnaît, son service régional d’identité judiciaire (SRIJ) est incontournable. Généralement, dans le quart d’heure suivant la constatation d’une infraction, notamment criminelle, les « ijistes » sont appelés, et « s’y transportent sans désemparer », selon la formule consacrée.

Trois grandes unités composent le SRIJ de Toulouse : l’intervention, qui se rend sur les lieux pour réaliser notamment les relevés de traces et les prises de clichés de la scène 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ; la criminalistique, qui, au sein du tout nouveau laboratoire, révèle, analyse et identifie les traces prélevées ; et le FAED, sur lequel transitent toutes les traces papillaires relevées, digitales ou palmaires, à des fins d’identification et de croisement avec des empreintes enregistrées.

Particularité du SRIJ toulousain, il se compose de treize personnels de police technique et scientifique pour un seul brigadier chef de police. « Mais tous ont acquis l’expérience du terrain et les réflexes policiers », précise Yves Le H., commandant à l’emploi fonctionnel, chef de la division de police technique de Toulouse.

Un laboratoire pour une traçabilité complète

L’approche scientifique en IJ se matérialise par le nouveau laboratoire de révélations de traces papillaires du service, livré fin 2015. Un laboratoire qui résulte d’un plan national mis en place en 2013 par la DGPN, avec un budget de l’ordre de 36 millions d’euros sur six ans, pour remettre à flot la majorité des laboratoires de la Police nationale, en police judiciaire comme en sécurité publique. « Ceci facilite la mise en place de la démarche qualité qui préside désormais de manière encore plus stricte à l’exécution des missions du SRIJ dans ce domaine, continue le directeur du SRPJ. Cette démarche est un élément incontestable, notamment devant une cour d’assises. Et dans un environnement de plus en plus exigeant, il est devenu primordial que les services de PTS puissent garantir un haut niveau de compétence reconnue et incontestable dans le réalisation des travaux qui leur sont confiés par les autorités de police et de justice. »

Au sein de la division de la PTS, l’identité judiciaire est complémentaire d’un autre service : le laboratoire de police scientifique (LPS). Celui-ci, placé sous l’autorité de l’INPS, se concentre sur la recherche et l’analyse de traces ADN, alimente le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), réalise des analyses toxicologiques ou travaille, par exemple, sur les explosifs. De son côté, l’IJ, dépendante du service central de l’identité judiciaire d’Écully, a développé d’autres spécialités : portraits-robots, intervention en milieu toxique, ou encore identification de victimes de catastrophes.

« Tous les membres du service partagent une même mission : l’intervention sur des scènes de crime, le contact direct avec l’officier de police judiciaire en charge de l’enquête sur le terrain, explique Claude Y., ingénieur et chef du SRIJ. Se rendre sur les lieux, figer la scène, collecter les traces, reste la base commune de notre métier. Nous avons ensuite des spécialités qui dépendent des formations suivies au SCIJ tout au long de notre parcours professionnel. Ce sont des passionnés ! »

Des séries télé aux clichés tenaces

Elles font florès sur le petit écran et font entrer criminels et policiers de PTS dans tous les foyers. Les séries télé, et plus particulièrement venant d’outre-Atlantique, ne retranscrivent que partiellement le travail des intervenants sur une scène de crime. Pire, elles peuvent être source d’inspiration. « Toutes ces séries entrent dans un tel luxe de détails qu’elles fournissent de bonnes recettes aux malfaiteurs, appuie José M., directeur du SRPJ de Toulouse. Elles posent même de plus en plus de problèmes car on observe très régulièrement des changements dans les modes opératoires. Le braqueur ne mettait pas de gants auparavant, alors qu’aujourd’hui, même le petit délinquant va chercher à se protéger avant le passage à l’acte. On en voit même maintenant qui se munissent d’une combinaison, de masques, de manière à laisser le moins de traces possible, alors que l’enquête s’appuie sur les faiblesses et sur les moindres détails laissés par l’auteur des faits. Fort heureusement, les techniques évoluent régulièrement pour continuer à obtenir de bons prélèvements sur le terrain. »

Un avis partagé par Claude Y. : « Bien sûr que nous ne sommes pas à la télé ! Les personnels du service ne sont pas omniscients comme ces séries le laissent imaginer. On ne peut pas tout connaître ! » À titre d’exemple, la série américaine « Les Experts » laisse croire au téléspectateur que l’enquête est faite par les personnels de la PTS, ce qui n’est évidemment pas le cas...

Reportage : Richard Wawrzyniak
Photos : Yves Malenfer


L'IJ sur une scène de crime

Tour d’horizon d’un service de police pas tout à fait comme les autres, à travers une enquête – fictive - qui a mobilisé tous les savoir-faire du SRIJ de Toulouse...



« Les traces papillaires n'ont pas dit leur dernier mot ! »

Le nouveau laboratoire du SRIJ, livré en octobre 2015, permet de respecter toutes les règles d’hygiène, de sécurité et de traçabilité dans le traitement des scellés, pour en révéler et analyser les traces papillaires. Le service toulousain entre également dans une démarche qualité qui révolutionne ses méthodes de travail.



À la recherche des douze points

Partagé et alimenté par tous les SRIJ de France et l’IRCGN, le fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) est incontournable et d’une efficacité indiscutable dans la résolution d’enquêtes judiciaires. La saisie, l’identification et la recherche de traces dans cette base requièrent un certain savoir-faire.