La police en nombre pour tranquilliser les citoyens

La police en nombre pour tranquilliser les citoyens
1 avril 2016

500 fonctionnaires de police œuvrent pour les 210 000 habitants des trois circonscriptions de police du département du Doubs. Si leurs activités étaient déjà renforcées dans le cadre du plan Vigipirate, l’application de l’état d’urgence a nécessité une réorganisation et une redéfinition des missions.


Présence policière accrue, déploiement sur les zones commerciales et zones touristiques, multiplication des contrôles... pour protéger et tranquilliser les concitoyens, la sécurité publique du Doubs mise sur la visibilité et la diversité des intervenants. « Nous effectuons des patrouilles mixtes avec d’autres unités, pas seulement du personnel d’intervention mais des groupes spécialisés comme les équipes cynophiles, développe le commissaire divisionnaire Desferet, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) du Doubs.

De plus ces patrouilles ne se font plus par binôme mais trinôme, dont l’un des policiers est porteur du pistolet mitrailleur ». L’appel en renfort des réservistes de la police nationale (une quinzaine sur le département) ne suffit pas à combler le besoin en effectifs supplémentaires.

La DDSP a ainsi décidé de déployer le maximum  d’adjoints de sécurité sur la voie publique, et de recruter des jeunes en service civique pour les remplacer dans les missions d’accueil ou les CIC (centre d’information et de commandement).

« On essaie de trouver des solutions tout en veillant à gérer la fatigue, l’humain. Sans quoi on ne tiendra pas dans la durée. J’observe une forte disponibilité de la part des policiers, ils se sentent concernés  », ajoute le commissaire. Pour les perquisitions administratives autorisées par l’état d’urgence, l’effectif est également renforcé avec la contribution systématique de personnels « aguerris  ». « Mais si l’on a une cible particulièrement dangereuse, nous pouvons faire appel à l’antenne Raid de Strasbourg  », précise le commissaire Desferet. Lorsque l’on doit intervenir au domicile d’un individu qui se radicalise et qui est susceptible de détenir des armes chez lui, il est important de bien « environner  » la personne pour agir en sécurité  : « On s’appuie beaucoup sur le service de renseignement territorial qui propose des cibles avec des éléments précis, ainsi que sur la direction  générale de la sécurité intérieure  ». Cependant, le bouche à oreille rend les résultats des perquisitions administratives moins positifs que les premières semaines de leur mise en place.

Les retours de la plateforme  nationale de signalement de radicalisation sont analysés, vérifiés, confortés par les services de renseignement. L’association d’aide aux victimes est associée pour apporter un soutien à l’environnement familial. Un point est effectué sur ces sujets chaque mois lors de l’état major de sécurité.

Co-présidé par le préfet et le procureur de la république de Besançon, il réunit les services d’enquêtes, de police judicaire, de douane, d’aide aux victimes, et d’autres personnes ressources comme un représentant e l’éducation nationale pour un meilleur partage d’information optimum.

Floriane Boillot