Dans le port de Boulogne-sur-Mer

31 mars 2015

Porte maritime de l’Europe du nord, Boulogne-sur-Mer est le premier port de pêche de France et une importante plateforme européenne de préparation, de transformation et de commercialisation des produits de la mer. Les services de l’État œuvrent au dynamisme de la filière pêche.


Pêche à Boulogne-sur-Mer © MI/SG/Dicom/E.Delelis

Point de rencontre entre les zones de pêche du nord de l’Europe et les marchés de consommation des pays du sud, le port régional de Boulogne-sur-Mer occupe une position stratégique, labellisée pôle de compétitivité national. Au sein du port, la zone d’activité Capécure regroupe toutes les activités de la filière pêche : de la capture des produits à leur distribution, de la formation aux métiers de la mer aux entreprises de recherche et développement ( avec notamment le centre IFREMER ).

La criée prend vie dès quatre heures du matin. Le circuit des acheteurs n’attend pas : à 11 heures la marchandise partira vers toute la France et le sud de l’Europe. Les cargaisons de rougets barbets, cabillauds, grondins perlons, roussettes, dorades grises, vives ou encore émissoles remplissent les caisses en plastique dans les halles à marée. Plus de 70 espèces différentes sont débarquées et vendues chaque jour. Gildas Dubois, chef de service de la criée, s’attarde sur la fraicheur du merlan, qu’il reconnait à son ouïe propre, son œil vif et brillant et sa « rigueur mortis » : « Le poisson est de qualité, car nous sommes à proximité des zones de pêche et à Boulogne-sur-Mer nous avons le savoir-faire ! » Les écoreurs, particularité historique boulonnaise, commercialisent le poisson pour le pécheur lors de la vente à la criée. Les transactions se font dans le plus grand silence depuis que le système de criée a été totalement informatisé en 2008. « Capécure, avec sa concentration d’entreprises consacrées au poisson, est une ville à part. À l’atelier de mareyage, nous traitons aussi d’autres poissons venant d’Europe avant leur commercialisation », témoigne Joël Pichon, président du syndicat des mareyeurs, pendant que les fileteurs, gestes précis et couteaux aiguisés, travaillent à la chaîne.

Un peu plus loin, les employés de l’entreprise familiale Corrue s’appliquent à saler le hareng de manière traditionnelle. Au détour d’un atelier, quelques pavés de saumon à la provençale prêts à être mis en barquette terminent d’être fumés à chaud.

Découpe de saumon © MI/SG/Dicom/E.Delelis

L’État mène une politique de contrôle et d’application des règlements de la filière pêche, par le biais de services déconcentrés : placées sous l’autorité du préfet de département, la direction départementale des territoires et de la mer met en œuvre les politiques publiques d’aménagement et de développement durable (politiques agricoles et développement des filières de qualité) et la direction départementale de la protection des populations est en charge du contrôle vétérinaire. Relevant de l’autorité du préfet de région et du préfet maritime, la direction interrégionale de la mer coordonne les politiques de régulation des activités exercées en mer. Elle conduit notamment les politiques de l’État relatives à la gestion des ressources marines et à la promotion du développement économique des activités liées à la pêche. L’État a également un rôle d’impulsion et d’échange.

Philippe Dieudonné, sous-préfet de Boulogne-sur-Mer, organise régulièrement des tables rondes sur les questions liées à la pêche, auxquelles participent les représentants des pêcheurs, mareyeurs, et services de l’État. « Il y a un gros challenge sur la stratégie d’organisation de la filière, explique Philippe Dieudonné. Tous les acteurs n’ont pas forcément des objectifs communs. On doit les conduire à discuter entre eux. Nous accompagnons les changements et les réglementations de beaucoup de pédagogie. Ces tables rondes nous permettent aussi de savoir ce qui est pêché et quand. C’est très important pour que l’administration puisse déterminer la consommation des quotas, les marchés... »

Depuis septembre 2014, la halle à marée de Boulogne-sur-Mer est la seule halle en France et en Europe à être partenaire du programme «Mr. Goodfish», porté en France par Nausicaa, le centre national de la mer, et œuvrant pour la consommation raisonnée des produits de la mer. « Maîtriser l’effort de pêche pour rendre les ressources durables » est une des ambitions du Pas-de-Calais.

« L’avenir de l’homme passera par l’océan » et par Boulogne-sur-Mer

Nausicaa, le plus grand complexe européen dédié à la connaissance de l’univers marin, est une autre façon de découvrir les poissons. Depuis son ouverture au public en 1991, ce centre de la mer cherche, à travers ses aquariums géants et ses expositions, à sensibiliser le grand public aux problématiques liées à l’océan, d’où sa devise « l’avenir de l’homme passera par l’océan ».

Nausicaa est désigné en 1999 centre d’excellence pour l’éducation à l’environnement marin par la commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO. Locomotive économique et touristique pour la région, il est une référence mondiale et accueille près de 700 000 visiteurs par an.

Le port de Boulogne-sur-Mer, c’est une flottille de près de 150 bateaux.

En 2013, 33 000 tonnes de pêche fraîche ont été enregistrées en halle à marée.

La criée s’étend sur 477 mètres de quais avec 9 000 m 2 de stockage.

Le pôle d’activité Capécure est centre leader européen des produits de la mer avec plus de 140 entreprises.

Floriane Boillot