Le 100ème Tour de France se tiendra du 29 juin au 21 juillet, sur 21 étapes et 3360 km. Des autorisations administratives aux arrêtés locaux et de la sécurité du public à celle des coureurs, le ministère de l’Intérieur est un acteur central et incontournable de cet évènement, avec la mobilisation de près de vingt mille personnels.
Alors que le départ du Tour de France 2013 sera donné le 29 juin à Porto-Vecchio en Corse, le ministère de l’Intérieur travaille sur cet évènement depuis le mois d’octobre 2012. Dès la présentation du parcours de cette 100ème édition de la « Grande boucle » par les équipes d’Amaury Sport Association (ASO), une déclaration administrative était déposée place Beauvau par les organisateurs avec les détails de la course, les étapes, les itinéraires, les horaires prévus… Le ministère a alors délivré au niveau national l’autorisation administrative d’organiser l’épreuve. Au niveau local, chaque préfet des départements traversés prenait un arrêté pour déterminer sur le territoire de sa compétence les conditions de passage de la course, permettant notamment la privatisation de la chaussée le temps du passage du Tour.
Le ministère de l’Intérieur apporte un soutien considérable au Tour en mobilisant près de 19 000 personnels (13000 gendarmes et 5800 policiers), notamment pour assurer la sécurité des coureurs et des spectateurs présents tout au long du parcours. L’une des missions essentielles est d’assurer le jalonnement de la course. L’intégralité du parcours bénéficiant de la priorité de passage, il s’agit de déployer des moyens matériels et humains pour éviter toute interaction susceptible de gêner le déplacement de la course. Dans les villes de départ ou d’arrivée, un considérable service d’ordre est également mis en place quotidiennement par la gendarmerie (gendarmeries départementale, mobile, élèves gendarmes et réservistes) ou la police locales (unités de sécurité publique, CRS), sans compter la gestion des flux de circulation aux abords de l’évènement. Les hélicoptères de la gendarmerie sont également mobilisés pour assurer au quotidien des missions de sécurité aéronautiques et d’appui au dispositif au sol.
La sécurité civile fait également partie intégrante du Tour. De par leurs missions habituelles de primo-intervenants, les sapeurs pompiers sont déployés sur les nombreux points stratégiques du parcours pour porter secours aux millions de spectateurs présents, aux coureurs ou autres participants de la caravane du Tour. Les SDIS sont également en charge d’assurer la distribution classique des secours sur l’ensemble des départements traversés, en tenant compte des contraintes liées au tracé de la course.
Les hélicoptères de la sécurité civile sont placés en alerte et prêts à décoller pour intervenir en urgence, acheminer rapidement des équipes médicales ou transférer des personnes en détresse.
Le ministère est également très actif « au cœur » du Tour et de sa caravane. L’escadron motocycliste de la Garde Républicaine, qui fête cette année son 60e anniversaire, est ainsi en charge depuis 1953 de la sécurité des coureurs, de la caravane publicitaire et de l’intégralité des véhicules suiveurs. Quarante-cinq gendarmes seront ainsi présents sur l’édition 2013 pour former la « bulle » du Tour de France, à l’avant et à l’arrière de la course, récupérer les coureurs en détresse, ouvrir la route au peloton, escorter des ambulances, effectuer des contrôles de vitesse et d’alcoolémie au sein de la caravane, prévenir les coureurs des éventuels dangers présents sur la chaussée…
Surnommés « les Anges gardiens » par le peloton, ces gendarmes gèrent ainsi la sécurité d’un évènement en perpétuel mouvement durant trois semaines. Un officier de la DGGN est également présent en permanence au sein du Tour afin de conseiller les organisateurs pour toutes les questions de sécurité et coordonner l’ensemble des acteurs en liaison avec les unités territoriales.
Du côté de la Police nationale, le chef de la mission police, assure également ce rôle de conseiller technique « police » auprès des organisateurs. Il effectue ainsi l’interface entre les organisateurs et les responsables locaux des services d’ordre ou assure encore le recueil quotidien des renseignements opérationnels pouvant impacter le déroulement de l’épreuve. Il anime et coordonne l’équipe de onze policiers, dont un officier hollandais, placée sous son autorité, et dont le travail de régulation de la caravane publicitaire consiste à veiller au respect des règles essentielles de sécurité routière par les véhicules suiveurs.
Enfin, implanté à proximité de la salle de presse à chaque ville d’arrivée, le commissariat mobile, qui permet aux membres de la caravane du Tour de porter plainte ou signaler tout incident majeur, constitue un centre d’accueil du public et se révèle un lieu de convergence des différents services de police et administrations susceptibles d’être présentes.
Richard WAWRZYNIAK
« Un travail de confiance avec les préfets et le ministère »
Pierre-Yves Thouault est directeur adjoint du Tour de France chez Amaury Sport Organisation (ASO), partenaire incontournable du ministère de l’Intérieur pour la sécurité de l’épreuve, de ses acteurs et des spectateurs.
Evrard Rothe est commissaire, chef du SOPSR (service d’ordre public et de sécurité routière) au Havre. Durant le Tour de France, il dirige, avec une équipe de 12 personnes, la mission « police » au sein de la caravane.
L’escadron motocycliste de la Garde Républicaine est un partenaire incontournable du Tour de France. Depuis 1953, ces gendarmes assurent la sécurité de la « bulle » du Tour. Plongée au cœur du peloton pour une mission atypique de la Gendarmerie nationale…
Le Tour de France se déroule sur les routes du territoire, immense stade ouvert, aux côtés de centaines de véhicules et de millions de spectateurs. Sur cet espace délimité cohabitent de nombreux piétons, cyclistes, véhicules légers, motos… Le fonctionnement de la « bulle privative » est donc particulièrement codifié pour la sécurité de chacun.
Pour la première fois, la Corse accueillera le Tour de France, lors de trois étapes du 29 juin au 1er juillet prochain. Un véritable défi pour les services de l’Etat locaux.