Les forces de sécurité mobiles, ou forces mobiles, constituent une réserve gouvernementale d’unités spécialisées dans le maintien et le rétablissement de l’ordre public, projetables sur l’ensemble du territoire national afin de faire face à tous les types de troubles à l’ordre public.Ces forces interviennent en renfort des unités territoriales selon les besoins et non selon une zone de rattachement géographique. Une unité nationale de coordination (UCFM), rattachée aux directeurs de la police et de la gendarmerie, effectue la répartition des unités en fonction des missions.
Les forces mobiles sont composées pour la gendarmerie par des Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) et pour la police nationale des Compagnies républicaines de sécurité (CRS).
Ce sont des unités capables d’effectuer, sur l’ensemble du territoire national, les missions suivantes :
12 801 militaires, répartis dans 109 escadrons (1 escadron = 110 gendarmes), regroupés en 18 groupements de gendarmerie mobile dont un groupement blindé.
Les forces de gendarmerie mobile sont les seules à intervenir en renforts en outre-mer et sur les théâtres d’opérations extérieures.
Certaines unités disposent de compétences particulières : Groupement blindé de la gendarmerie mobile de Satory (7 EGM), 10 EGM spécialisés « montagne » et 5 EGM spécialisés « escorte nucléaire ».
La gendarmerie mobile dispose de moyens spécialisés lui permettant d’intervenir pour du maintien et du rétablissement de l’ordre jusqu’aux situations les plus dégradées (émeutes urbaines, évacuation de ZAD, insurrection armée, etc.) comme par exemple :
Depuis 2015, la gendarmerie mobile est ouverte aux militaires féminins : 200 femmes servent dans les rangs de la Gendarmerie mobile, dont 11 officiers et 189 sous-officiers.
13.100 fonctionnaires de police répartis en 7 directions zonales, 60 compagnies (1 compagnie = 130 policiers) de service général, 2 compagnies montagne (Alpes et Pyrénées), 9 compagnies autoroutières, 6 unités motocyclistes zonales, et 1 unité mise à la disposition du service de la protection (SDLP).
Les CRS disposent de moyens spéciaux :
Déjà présentes dans les unités autoroutières depuis une dizaine d’année, 157 femmes sont actuellement affectées dans les unités CRS, dont 146 gradées et gardiennes et 11 officières.
La spécificité de ces forces étant d’intervenir en renfort des unités territoriales selon les besoins ponctuels, les effectifs engagés dans ces unités sont sans cesse en déplacement loin de leur domicile : 216 jours en déplacement en 2016 et 200 jours en 2017.
Chaque jour depuis le début de l’année, ce sont 108 unités de forces mobiles qui sont engagées.
Chaque année, les forces mobiles paient un lourd tribut à la montée de la violence à laquelle elles sont confrontées dans le cadre de leurs interventions. Ainsi, en 2018, 34 policiers ont d’ores et déjà été blessés au maintien de l’ordre et, s’agissant des gendarmes, rien qu’à Notre-Dame-des-Landes, 108 gendarmes ont été blessés par des jets d’acide, de projectiles en acier, de cocktails Molotov, d’explosifs divers, etc.
Les blessés parmi les forces mobiles, dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre :
gendarmes mobiles | CRS | CRS & gendarmes mobiles | |
2015 | 50 | 140 | 190 |
2016 | 99 | 326 | 425 |
2017 | 32 | 52 | 84 |
2018 | 118 | 34 | 152 |
soit de 2015 à 2018 | 299 | 552 | 851 |
La répartition des forces mobiles au 6 juin 2018 :
Chaque gendarme mobile et CRS se voit dispenser une instruction relative au maintien de l’ordre au cours de sa formation initiale.
Les commandants de CRS et les commandants d’EGM nouvellement affectés bénéficient d’un dispositif de formation adapté avec un stage de 4 semaines précédant leur affectation pour les CRS et un stage au Centre national de formation de la gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier pour la gendarmerie mobile.
Dans les deux forces, la formation initiale est complétée par des formations et entraînements couvrant tout le spectre du maintien et du rétablissement de l’ordre public, jusqu’à la haute intensité.
Ces formations visent à maintenir et développer des capacités opérationnelles des forces mais également l’entretien des compétences transverses indispensables comme le secourisme par exemple.
La formation continue s’articule en trois blocs :
La police nationale et la gendarmerie nationale ont ainsi pour mission d'assurer la défense des institutions et des intérêts nationaux, le respect des lois, le maintien de la paix et de l'ordre publics, la protection des personnes et des biens. Au service des institutions républicaines et de la population, policiers et gendarmes doivent exercer leurs fonctions avec loyauté, sens de l'honneur et dévouement.
Codifiés par le Code de sécurité intérieure, les principes déontologiques fondamentaux sont notamment : neutralité, respect de la dignité des personnes, l’assistance aux personnes en danger, le respect du principe hiérarchique, la probité, le discernement, l’impartialité, le respect de la dignité de sa fonction, la courtoisie.
À titre d’exemple, dans le cadre de la préparation des opérations à Notre-Dame-des-Landes, une journée entière a été dédiée à une formation spécifique.