Depuis 1995, seuls des escadrons de gendarmerie mobile (EGM) sont déployés outre-mer.
Sur chaque territoire un volume d’EGM est prépositionné, pour que les citoyens ultramarins puissent bénéficier d’un retour rapide à la tranquillité publique sans attendre l’acheminement des forces depuis la métropole, et éviter ainsi dans l’intervalle une aggravation des troubles. Dans ces territoires tout particulièrement exposés à une violence endémique et à des taux de délinquance particulièrement élevés, les EGM présents sur place sont employés à la fois pour maintenir l’ordre et contribuer à la sécurité publique.
Actuellement 21 escadrons de gendarmerie mobile et un peloton d’intervention de la Garde Républicaine, soit 1/3 des unités constituant la ressource nationale EGM disponible quotidiennement, sont déployés Outre-Mer. Cela représente 1615 gendarmes mobiles.
La projection depuis la métropole se heurte à des contraintes logistiques incompressibles en matière de transport, qui peuvent imposer des délais pouvant aller jusqu’à une semaine avant de pouvoir projeter une unité en renfort. S’agissant des moyens lourds (véhicules blindés ou aéronefs notamment), ces délais sont de plusieurs mois.
Le niveau de violence et de délinquance, qui se traduit dans certains territoires, par des prises à partie régulières des forces de l’ordre et par des tirs d’armes à feu, nécessitent la présence de moyens blindés.
Au cours des derniers mois, les forces de la gendarmerie mobile ont été fortement mobilisées sur plusieurs territoires ultra-marins, tels que :
Des moyens d’une ampleur exceptionnelle en forces de secours et forces mobiles ont été déployés entre fin août et fin septembre 2017, pour porter secours aux populations et garantir l’ordre public ainsi qu’un retour à la sécurité le plus rapide possible.
Cette crise a été marquée par son ampleur exceptionnelle et sa complexité en raison notamment de l’insularité et des distances d’acheminement. Surtout, elle a rapidement évolué d’une opération de secours à une crise multiple, marquée par une dimension sécuritaire dès la médiatisation des premiers troubles à l’ordre public.
500 gendarmes mobiles ont rapidement été déployés sur place, renforcés fin septembre par une compagnie de réserve territoriale (CRT) composée de 73 militaires, puis une seconde déployée à partir du 26 octobre.
Des militaires de la gendarmerie spécialisés dans les systèmes d’information et de communication (SIC) ont pu rétablir les communications, mettre en œuvre avec la métropole un pont de visioconférence et procéder en quelques jours à la reconstruction du réseau radio local.
Les conditions d’emploi des militaires de la gendarmerie ont été particulièrement rustiques tant pour l’alimentation (rations de combat en l'absence de produits frais), que pour l'hygiène (toilette individuelle à l'eau de pluie, impossibilité de laver les tenues portées) et l’hébergement (vie sous tentes, dans des bâtiments sinistrés, avec peu ou pas de blocs WC/sanitaires fonctionnels). En outre, l'engagement des hélicoptères et des blindés de la gendarmerie sur le théâtre a confirmé
toute l'importance de disposer de ces capacités dans un contexte dégradé.
Depuis plusieurs années, la situation de sécurité et d’ordre public à Mayotte est affectée par deux principaux facteurs : la pression migratoire massive en provenance des Comores et l’essor préoccupant de la délinquance violente. Il en résulte à la fois des violences, notamment liées à l’espace scolaire, et des tensions communautaires.
En matière d’immigration, la position géographique de Mayotte (70 kilomètres des côtes de l’Union des Comores) et son attractivité économique (PIB par habitant 13 fois plus élevé que celui des Comores), favorisent l’immigration illégale. Plus de 80 000 personnes seraient ainsi en situation irrégulière, sur une population de 256 518 habitants (INSEE – 2017).
Au plan sécuritaire, la délinquance est particulièrement violente. Ainsi, le phénomène de bandes de jeunes se rassemblant par « villages » ou « quartiers » est préoccupant. Ces groupes se trouvent régulièrement au cœur d’affrontements violents. Les abords des établissements et transports scolaires constituent des lieux fréquents de confrontation. Ces phénomènes alimentent ainsi le sentiment d’insécurité au sein de la population, certains n’hésitant pas à viser les étrangers en situation irrégulière, en leur attribuant tous les maux et dysfonctionnements de Mayotte.
Les forces de gendarmerie mobile sont déployées en renfort en mer comme à terre, dans le cadre de la lutte contre l’immigration irrégulière. Ils contribuent de manière décisive à la protection des populations à travers leur contribution aux missions de sécurité publique. Ils sont engagés chaque fois que nécessaire en unités constituées pour prévenir et réprimer les troubles à l’ordre public. Le dispositif local de la gendarmerie est ainsi renforcé en ce moment par 3 EGM + 1 GTG (groupement tactique gendarmerie) + 4 VBRG (véhicule blindé à roues de la gendarmerie) + 2 DRAP (dispositif de retenue autonome du public). Cette présence avait atteint 5 EGM lors de la période de crise qu’avait traversée l’île en début d’année.
Des groupes de jeunes désœuvrés, principalement issus des tribus de Saint-Louis et de Bangou, échappent de plus en plus au contrôle des autorités coutumières locales et se laissent entraîner dans des actions de guérilla contre les services de l’État (plusieurs dizaines de tirs d’armes de gros calibre sur les forces de gendarmerie recensés depuis octobre 2016, ayant causé 20 blessés dans ses rangs). Le risque d’escalade de la violence entre ces groupes hostiles et les forces de sécurité est permanent, dans une collectivité où des dizaines de milliers d’armes de grande chasse circulent, de manière légale ou illégale.
Suite à ces troubles et dans la perspective du référendum d’autodétermination, qui aura lieu le 4 novembre 2018, les moyens locaux de la gendarmerie ont été spécialement renforcés : 5 escadrons de gendarmerie mobile (EGM) ; 25 véhicules blindés dont 14 VBRG - véhicules blindés à roues de la gendarmerie – et 11 véhicules 4X4 blindés et 4 DRAP - dispositif de retenue autonome du public.
Cette montée en puissance se poursuivra au cours de l’été 2018 pour garantir le bon déroulement des opérations électorales.
La délinquance violente constitue la principale problématique de ce département, qui est le plus criminogène de l’outre-mer s’agissant des vols avec violences ou avec armes et des homicides. L’orpaillage illégal sévit et génère également de la criminalité (meurtres, prostitution, etc.), ainsi que l’immigration clandestine qui y est souvent associée. Le mouvement de grève généralisée qui a paralysé la Guyane du 16 mars au 22 avril 2017 s’est terminé après la signature des accords entre l’État et les collectifs guyanais. Quelques conflits d’entreprises sporadiques persistent (EDF, hôpitaux, Le Port, approvisionnement en carburant de l’aéroport).
Les forces mobiles interviennent en renfort pour la protection de la population contre la délinquance violente, l’orpaillage illégal, et l’immigration clandestine. Le commandement de la gendarmerie de Guyane bénéficie du renfort permanent de 7 EGM + 1 Groupement tactique (GTG) permanent à Cayenne + 1 GTG tournant à Saint-Laurent-du-Maroni + 4 VBRG et 2 DRAP.