Mardi 7 septembre 2010, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, a participé au dîner de rupture du jeûne organisé par le conseil français du culte musulman.
A cette occasion, si le ministre chargé des relations avec les cultes a rappelé que "chaque communauté a sa place dans notre République laïque", il a aussi mis l'accent sur son refus du communautarisme.
Pour Brice Hortefeux, en tant que républicains, "nous ne réduisons pas chacun à son appartenance à telle ou telle communauté. Nous ne voulons pas que les différentes communautés qui composent notre pays s'ignorent les unes les autres ou se replient sur elles-mêmes dans une France balkanisée. Car nous savons que, au-delà des communautés, il y a la communauté unique des citoyens qui forment la République".
Parce que "notre société est fragile" et "notre nation n'existe que dans l'adhésion sans cesse renouvelée de chacun de ses membres à ses valeurs fondamentales", le ministre a souligné que "nous devons lutter avec constance contre tous ceux qui, par leur refus de la loi, mettent en péril le ''pacte républicain''". Et d'insister : "en défendant les valeurs républicaines et le respect des lois et en refusant le communautarisme et toutes les formes d'extrémisme, le Gouvernement défend et protège tous ceux qui, quelles que soient leurs opinions religieuses, prônent le respect et l'équilibre".
Brice Hortefeux a ensuite abordé la nécessité de "réussir ensemble le dialogue institutionnel" entre les autorités de l'Etat et les représentants des cultes, tout en notant que "les pouvoirs publics et les autorités religieuses sont distincts, que les uns et les autres ont leurs propres responsabilités et que de cette distinction fondamentale naît un dialogue nécessaire".
Après s'être réjoui que "jamais le dialogue entre la République et la communauté musulmane n'a été aussi dense et approfondi", le ministre a affirmé sa volonté de poursuivre les discussions entamées en collaboration avec le conseil français du culte musulman (CFCM) ; notamment pour les questions relatives à l'amélioration du statut et de la formation des aumôniers et des cadres religieux musulmans.
Enfin, Brice Hortefeux a réaffirmé sa totale détermination à lutter contre les actes antimusulmans en France, rappelant qu'en 2009, 314 actes de violence concernant tout particulièrement nos compatriotes musulmans et 6 actions violentes visant leurs mosquées ou leurs lieux de culte ont été recensées. Le ministre a évoqué notamment " les actes ignobles qui ont frappé la communauté musulmane à Istres et à Tarascon ". Parmi les nouveaux outils permettant de mieux cerner ces menaces et de mieux lutter contre ces actes de violence et de délinquance racistes, le ministre a cité la mise en œuvre d'un suivi statistique et opérationnel des actes hostiles aux musulmans de France grâce à la signature, le 17 juin dernier, d'une convention-cadre avec le président du CFCM .
Avant de lire un message du Président de la République, Brice Hortefeux a rappelé qu' "il n'y a pas de place en France pour les extrémismes quels qu'ils soient", qu'il s'agisse de racisme, d'intégrisme ou de fanatisme, avant de marteler : "contre les radicaux, contre les exploiteurs de misère ou contre les marchands de haine, je n'hésiterai jamais à faire peser toute la puissance de l'État". Soulignant que "l'islam de France est un islam de paix", le ministre a tenu à témoigner son "entière détermination", aux côtés du CFCM et des CRCM, pour qu'il ait, toujours, "les moyens de s'exercer dans la sécurité et dans la sérénité".