Dans le contexte exceptionnel de la crise sanitaire liée au covid-19, la majorité des indicateurs conjoncturels des crimes et délits enregistrent des hausses ou sont stables en octobre 2021. Les hausses les plus nettes sont observées pour les violences sexuelles (+5 %) et les vols d’accessoires sur véhicules (+4 %). A l’inverse, la baisse la plus marquée est constatée pour les vols violents sans arme (-4 %). À l’exception des escroqueries, des coups et blessures volontaires et des violences sexuelles, tous les indicateurs restent toutefois inférieurs à leur niveau d’avant le premier confinement. Sur les trois derniers mois (août à octobre 2021), tous les indicateurs enregistrent des hausses, pour la plupart assez marquées par rapport aux trois mois précédents (mai à juillet 2021), en particulier les vols dans les véhicules (+14 %), les vols sans violence contre les personnes (+13 %) et les vols d’accessoires sur véhicules (+12 %). Les homicides des trois derniers mois diminuent par rapport aux trois mois précédents.
Les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie ne recensent pas la totalité des infractions commises, notamment parce que toutes les victimes ne se font pas connaître. Les indicateurs contenus dans cette publication donnent une information sur l’évolution de la partie enregistrée de la délinquance subie.
dans le contexte de la crise sanitaire liée au Covid-19, ayant donné lieu notamment à des mesures exceptionnelles (France métropolitaine : confinement de la population à partir du 17 mars 2020, sortie progressive du confinement à partir du 11 mai 2020, mesures locales de couvre-feu en octobre, reconfinement national du 30 octobre au 14 décembre suivi de mesures de couvre-feu et de confinements localisés, et mesures nationales renforcées entre le 3 avril 2021 et le 2 mai 2021), les indicateurs de la délinquance présentent des évolutions très atypiques depuis mars 2020, dont l’interprétation s’avère très complexe pour plusieurs raisons. Le confinement a fortement influencé les conditions de dépôt de plainte, pour les victimes et les forces de sécurité. De plus, certaines formes de délinquance ne peuvent pas s’exercer dans le contexte de confinement ou de couvre-feu, tandis que d’autres sont renforcées. Un premier éclairage sur le bilan de la délinquance pendant le premier confinement est paru le 3 juillet 2020 ( Interstats Analyse n°28 ) et a été complété par l’ Interstats Méthode n°17 sur la délinquance commise pendant le premier confinement et le dépôt de plainte paru le 8 juillet 2020, ainsi que par l’Encadré 2 dans l’ Interstats Analyse n°32 (Insécurité et délinquance en 2020 : une première photographie), paru le 28 janvier 2021, et par le bilan annuel 2020 complet publié le 29 avril 2021.
93 faits d’homicides (y compris coups et blessures suivis de mort) ont été enregistrés en octobre 2021 après 87 en septembre et 79 en août. Le total des trois derniers mois (259 victimes) diminue par rapport aux trois mois précédents (275 victimes).
Les coups et blessures volontaires sur les personnes de 15 ans ou plus (y compris les violences intrafamiliales) enregistrés par les forces de sécurité sont stables en octobre 2021 après une légère hausse au mois précédent (+2 %). Le total des trois derniers mois augmente nettement par rapport aux trois mois précédents (+6 %). Parmi ces coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus, la part des violences intrafamiliales enregistrées s’était accrue pendant le premier confinement avec un pic en avril 2020. Après un retour lors de l’été 2020 à son niveau d’avant confinement, cette part a légèrement augmenté pendant le deuxième confinement et fluctue depuis autour de 50 %.
Le nombre de coups et blessures volontaires enregistrés s’inscrivait avant la crise sanitaire sur une tendance très marquée à la hausse depuis le début 2019.
En octobre 2021, le nombre de coups et blessures volontaires enregistrés est supérieur au niveau d’avant le premier confinement.
Les violences sexuelles enregistrées par la police et la gendarmerie augmentent nettement (+5 %) en octobre 2021 après une hausse marquée (+7 %) au mois précédent. Le total des trois derniers mois augmente nettement par rapport aux trois mois précédents (+7 %).
Dans un contexte de libération de la parole et d'amélioration de l'accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie, le nombre de violences sexuelles enregistrées augmentait depuis fin 2017. La tendance à la hausse était marquée sur la période précédant la crise sanitaire.
En octobre 2021, le nombre de violences sexuelles enregistrées est très supérieur au niveau d’avant le premier confinement.
Les vols avec armes enregistrés par la police et la gendarmerie sont quasiment stables (+1 %) en octobre 2021 après une légère augmentation (+2 %) au mois précédent. Le total des trois derniers mois augmente par rapport aux trois mois précédents (+5 %).
Avant la crise sanitaire, les vols avec armes enregistraient une légère tendance à la hausse depuis mai 2019, après une stabilisation au deuxième semestre 2018 à un niveau plus faible que les années précédentes.
En octobre 2021, le nombre de vols avec armes reste nettement inférieur au niveau d’avant le premier confinement.
Les vols violents sans arme enregistrés par la police et la gendarmerie diminuent (-4 %) en octobre 2021 après une stabilité au mois précédent. Le total des trois derniers mois augmente toutefois par rapport aux trois mois précédents (+3 %).
Le nombre de vols violents sans arme fluctuait avant la crise sanitaire autour d’une tendance globalement stable depuis la mi-2019.
En octobre 2021, le nombre de vols violents sans arme enregistrés reste nettement inférieur au niveau d’avant le premier confinement.
Le nombre de vols sans violence contre des personnes enregistrés par la police et la gendarmerie est stable en octobre 2021 après une nette augmentation (+6 %) au mois précédent. Le total des trois derniers mois augmente fortement par rapport aux trois mois précédents (+13 %).
Avant la crise sanitaire, les vols sans violence contre des personnes étaient sur une tendance à la hausse depuis juin 2019.
En octobre 2021, le nombre de vols sans violence contre des personnes enregistrés reste inférieur au niveau d’avant le premier confinement.
Les cambriolages de logements enregistrés par les forces de sécurité diminuent très légèrement (-1 %) en octobre 2021 après une baisse au mois précédent (-3 %). Le total des trois derniers mois est toutefois plus élevé que celui des trois mois précédents (+ 4 %).
Avant la crise sanitaire, les cambriolages de logements étaient globalement stables depuis septembre 2019 avec quelques fluctuations.
En octobre 2021, le nombre de cambriolages de logements enregistrés reste inférieur au niveau d’avant le premier confinement.
Les vols de véhicules (automobiles ou deux roues motorisés) enregistrés par les forces de sécurité augmentent très légèrement (+1 %) en octobre 2021 après une légère baisse au mois précédent (-2 %). Le total des trois derniers mois est toutefois nettement plus élevé que celui des trois mois précédents (+7 %).
Après avoir atteint un point bas en septembre 2019, les vols de véhicules enregistrés étaient repartis à la hausse depuis le dernier trimestre 2019, jusqu’à la crise sanitaire.
En octobre 2021, le nombre de vols de véhicules enregistrés reste inférieur au niveau d’avant le premier confinement.
Les vols dans les véhicules enregistrés par les forces de sécurité augmentent très légèrement (+1 %) en octobre 2021 après une légère baisse (-2 %) au mois précédent. Le total des trois derniers mois est toutefois en forte hausse par rapport aux trois mois précédents (+14 %).
Avant la crise sanitaire, les vols dans les véhicules s’inscrivaient sur une tendance marquée à la hausse depuis juillet 2019.
En octobre 2021, le nombre de vols dans les véhicules enregistrés reste nettement inférieur au niveau d’avant le premier confinement.
Les vols d’accessoires sur véhicules enregistrés par les forces de sécurité augmentent (+4 %) en octobre 2021 après une légère baisse (-2 %) au mois précédent. Le total des trois derniers mois augmente fortement par rapport aux trois mois précédents (+12 %).
Après avoir atteint mi-2019 un point bas par rapport aux années précédentes, le nombre de vols d’accessoires sur véhicules repartait à la hausse fin 2019, jusqu’à la crise sanitaire.
En octobre 2021, le nombre de vols d’accessoires sur véhicules enregistrés reste inférieur au niveau d’avant le premier confinement.
Les destructions et dégradations volontaires (y compris contraventions) enregistrées par les forces de sécurité sont stables en octobre 2021 après une très légère baisse (-1 %) au mois précédent. Le total des trois derniers mois est toutefois plus élevé que celui des trois mois précédents (+4 %).
Les dégradations enregistraient depuis mai 2019 des fluctuations autour d’une tendance quasiment stable avant de repartir à la hausse en fin d’année 2019, jusqu’à la crise sanitaire.
En octobre 2021, le nombre de destructions et dégradations volontaires enregistrées reste inférieur au niveau d’avant le premier confinement.
Les escroqueries enregistrées diminuent légèrement (-2 %) en octobre 2021 après une très légère hausse (+1 %) au mois précédent. Le total des trois derniers mois augmente par rapport aux trois mois précédents (+3 %).
Les escroqueries s’étaient stabilisées sur le premier semestre 2019 après la forte augmentation de janvier avant de repartir à la hausse jusqu’à la crise sanitaire.
En octobre 2021, le nombre d’escroqueries enregistrées est au-dessus de son niveau d’avant le premier confinement.
Les séries conjoncturelles présentées dans cette publication portent sur les crimes et délits (1) enregistrés par la police et la gendarmerie. Ceux-ci sont comptabilisés au mois d’enregistrement, avec quelques cas particuliers (pour plus de détails voir les Interstats Méthode n°2
et 3
). Les requalifications des infractions, y compris suppressions, sont prises en compte jusqu’à la date à laquelle sont arrêtées les comptabilisations, c’est-à-dire, pour chaque mois, au début de mois suivant.
Deux éléments sont à prendre en compte dans l’interprétation du niveau et des évolutions de ces séries :
- le délai d’enregistrement, qui peut créer un décalage temporel entre le moment où les faits de délinquance se sont déroulés et le moment où ils sont comptabilisés dans ces séries;
- le taux de plainte, qui a un impact à la fois sur le niveau et, s’il n’est pas stable, sur l’évolution de la délinquance enregistrée. L’enquête Cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP-SSMSI) réalisée auprès de la population permet d’évaluer les taux de plainte. Ainsi par exemple selon cette enquête en moyenne sur la période 2011-2018 seules 12 % des victimes de violences sexuelles hors ménage portent plainte, contre 74 % pour les victimes de cambriolages.
Pour les résultats complets de l’enquête CVS voir : https://www.interieur.gouv.fr/Interstats/L-enquete-Cadre-de-vie-et-securite-CVS
Par rapport aux séries statistiques issues des enregistrements par la police et la gendarmerie, les données brutes de certaines séries ont fait l’objet de corrections portant sur la période de 2012 à 2015. L’ensemble de ces traitements est présenté en détail sur le site web Interstats dans le document Interstats Méthode N° 9 .
Le comptage des homicides fait l'objet de retraitements à partir de l'année de référence 2015 (cf encadré de la fiche "Homicides" - Insécurité et délinquance en 2018 : premier bilan statistique , janvier 2019, et Interstats Méthode N° 9 .
Des éléments descriptifs de la série des violences sexuelles ont été fournis dans la partie méthodologique de l'Interstats Conjoncture du mois d'avril 2019 ( N°43 ), ainsi que dans l' Interstats Méthode N°12 paru en juillet 2019. Des éléments descriptifs de la série des escroqueries et de celle des destructions et dégradations volontaires ont été fournis dans les parties méthodologiques respectivement des Interstats Conjoncture du mois de mai 2019 ( N°44 ) et du mois de juin 2019 ( N°45 ), et dans les Interstats Méthode N° 13 et 14 parus en septembre 2019.
La méthode de correction des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO), mise en place lors de la première publication de ces séries en octobre 2015 et présentée sur le site web Interstats dans les documents Interstats Méthode N° 5 et 7 , est modifiée depuis la note de juillet 2019, en prenant en compte les données connues jusqu’au mois de mai 2019, conformément à la pratique internationale recommandée d’une mise à jour annuelle des modèles. Les changements portent seulement sur quatre sous-séries de délits enregistrés par la gendarmerie : les vols violents sans arme, les vols sans violence contre des personnes, les cambriolages de logements et les vols de véhicules. L'incidence sur les séries concernées est marginale.
La périodicité mensuelle des indicateurs de la délinquance présente notamment l'intérêt de refléter l'incidence de certains évènements ponctuels (grands rassemblements populaires, manifestations massives liés à des mouvements sociaux, ou plus récemment confinements de la population en lien avec la crise sanitaire). Néanmoins, les séries mensuelles sont en partie soumises à des fluctuations qui peuvent s'inverser d'une période à l'autre, sans réelle signification. De plus, lorsque les séries sont très heurtées, le modèle de traitement statistique de désaisonnalisation peut présenter des problèmes de robustesse, avec des risques de révisions des données d’un mois sur l’autre. Aussi est-il recommandé d’attendre au moins deux observations mensuelles avant de juger d’un retournement d’évolution.
(1) La série des dégradations inclut également les contraventions.