Au cours du dernier trimestre, les indicateurs conjoncturels des crimes et délits relatifs aux violences contre des personnes ont augmenté par rapport au trimestre précédent. Les coups et blessures volontaires sont en nette hausse (+7 %) ainsi que les violences sexuelles (+6 %), tandis que les vols avec armes (+4 %) et les vols violents sans arme (+2 %) augmentent plus modérément. Les vols dans les véhicules sont également en légère hausse (+2 %) ainsi que les vols sans violence contre des personnes et les escroqueries (+1 %). À l'inverse, une baisse est enregistrée pour les cambriolages de logements (-3 %) et dans une moindre mesure pour les vols de véhicules, les vols d’accessoires sur véhicules et les destructions et dégradations volontaires (-1 %). Les homicides du dernier trimestre sont en augmentation par rapport au trimestre précédent.
Les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie ne recensent pas la totalité des infractions commises, notamment parce que toutes les victimes ne se font pas connaître. Les indicateurs contenus dans cette publication donnent une information sur l’évolution de la partie enregistrée de la délinquance subie.
93 faits d’homicides (y compris coups et blessures suivis de mort) ont été enregistrés en septembre 2019 après 75 en août et 101 en juillet. Le total du dernier trimestre (269 victimes) est plus élevé que celui du trimestre précédent (231 victimes).
Les vols avec armes, enregistrés par la police et la gendarmerie, sont en très légère baisse en septembre 2019, après une faible hausse au mois précédent. Le total du dernier trimestre est légèrement supérieur à celui du trimestre précédent (+4 %).
Après une baisse observée entre mai 2017 et mai 2018, suivie d'un rebond en juin 2018, les vols avec armes enregistrent de faibles fluctuations. On note une légère tendance à la hausse depuis mai 2019.
Les vols violents sans arme sont en légère hausse en septembre 2019, après une baisse en août. Le cumul sur le dernier trimestre augmente néanmoins légèrement, de 2 % par rapport au trimestre précédent.
Le nombre de vols violents sans arme était inscrit sur une tendance à la hausse entre novembre 2018 et février 2019, avec quelques fluctuations puis il s’est nettement replié jusqu’en mai. Malgré le net retournement à la hausse en juin 2019, le niveau du dernier trimestre reste inférieur de 3 % à la moyenne de 2018.
Le nombre de vols sans violence contre des personnes enregistrés a augmenté en septembre 2019, après une légère baisse en août. Le total du dernier trimestre est en très légère hausse par rapport au trimestre précédent.
Les vols sans violence contre des personnes avaient augmenté entre novembre 2018 et février 2019. Cette hausse a été plus que compensée par les nettes baisses des mois d’avril et mai 2019. Avec un rebond en juin, le niveau du dernier trimestre est légèrement supérieur à la moyenne de 2018 (+2 %).
Les coups et blessures volontaires sur les personnes de 15 ans ou plus (y compris les violences intrafamiliales), enregistrés par les forces de sécurité, sont encore en hausse en septembre, après une augmentation en août. Le cumul sur le dernier trimestre augmente nettement (+7 %).
Après avoir atteint un premier point haut en juillet 2018, le nombre de coups et blessures volontaires a enregistré des fluctuations avec une légère tendance à la baisse, puis il a rebondi en mars 2019 et s'inscrit depuis sur une tendance à la hausse. Le total du dernier trimestre se situe nettement au-dessus de la moyenne de 2018 (+11 %).
Les cambriolages de logement sont en très légère hausse en septembre 2019, après une stabilité en août. Le nombre de cambriolages du dernier trimestre baisse de 3 %.
Avant la hausse marquée de décembre 2018, les cambriolages de logements se situaient sur une tendance baissière depuis fin 2017, avec une pause au premier semestre 2018. Après une stabilisation sur les quatre premiers mois de 2019, le nombre de cambriolages diminue. Le cumul du dernier trimestre est légèrement inférieur à la moyenne de 2018 (-2 %).
Les vols de véhicules (automobiles ou deux roues motorisés), enregistrés par les forces de sécurité, diminuent très légèrement en septembre 2019, après une très faible augmentation au mois précédent. Le total du dernier trimestre est en très légère baisse (-1 %).
Après s'être stabilisé en 2018 à un niveau plus bas que les années précédentes, le nombre d'enregistrements de vols de véhicules avait connu une hausse en décembre largement compensée par une baisse en avril-mai 2019, suivie d'une stabilisation. Le niveau du dernier trimestre est inférieur à la moyenne de 2018 (-4 %).
Les vols dans les véhicules sont en hausse en septembre 2019, après une très légère baisse en août. Le cumul du dernier trimestre est en légère hausse (+2 %) par rapport au trimestre précédent.
Les vols dans les véhicules avaient fluctué durant l'année 2018 autour d'un niveau légèrement inférieur à celui de 2017. La forte hausse de décembre est plus que compensée par les baisses enregistrées entre avril et juin 2019. Malgré le léger rebond de juillet puis de septembre, le cumul sur le dernier trimestre est un peu inférieur à la moyenne de 2018 (-2 %).
Les vols d’accessoires sur véhicules augmentent modérément en septembre 2019, après une très légère baisse en août. Le total du dernier trimestre diminue très légèrement par rapport à celui du trimestre précédent.
Entre mars 2017 et février 2018, le nombre de vols d’accessoires sur véhicules avait baissé avec d'amples fluctuations, puis il s'est stabilisé. La baisse entre octobre 2018 et mai 2019 a été interrompue par le rebond de juin. Cependant, l'indicateur se situe sur le dernier trimestre nettement au-dessous (-6 %) de la moyenne de 2018.
Les violences sexuelles enregistrées ont nettement augmenté en septembre 2019, après un repli au mois précédent. Le total du dernier trimestre est nettement supérieur au trimestre précédent (+ 6 %).
Dans un contexte de libération de la parole et d'amélioration de l'accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie, le nombre de violences sexuelles enregistrées avait augmenté depuis fin 2017. Cette hausse s'était interrompue en août 2018 et avait été suivie d’un léger repli jusqu’à la fin 2018. La tendance est de nouveau à la hausse depuis le début 2019, avec d'amples fluctuations, et le cumul sur le dernier trimestre se situe nettement au-dessus (+36 %) de la moyenne de 2017 et de celle de 2018 (+14 %).
Les escroqueries enregistrées sont en très légère hausse en septembre 2019, après une baisse modérée en août. Le total du dernier trimestre augmente très légèrement par rapport au trimestre précédent.
Les escroqueries ont tendance à augmenter depuis la mi-2018, avec d'amples fluctuations. Le nombre d'escroqueries du dernier trimestre se situe nettement au-dessus de la moyenne de 2018 (+12 %).
Les destructions et dégradations volontaires (y compris contraventions) sont stables en septembre 2019, après une très légère diminution en août. Le total du dernier trimestre diminue très légèrement (-1 %).
Après une très forte hausse en décembre 2018, dans le contexte des mouvements sociaux, les dégradations ont reflué jusqu'en mai 2019. Malgré le rebond de juin, le nombre de dégradations enregistrées sur le dernier trimestre se situe en dessous de la moyenne de 2018 (-3 %).
Les séries conjoncturelles présentées dans cette publication portent sur les crimes et délits (1) enregistrés par la police et la gendarmerie. Ceux-ci sont comptabilisés au mois d’enregistrement, avec quelques cas particuliers (pour plus de détails voir les Interstats Méthode n°2
et 3
). Les requalifications des infractions, y compris suppressions, sont prises en compte jusqu’à la date à laquelle sont arrêtées les comptabilisations, c’est-à-dire, pour chaque mois, au début de mois suivant.
Deux éléments sont à prendre en compte dans l’interprétation du niveau et des évolutions de ces séries :
- le délai d’enregistrement, qui peut créer un décalage temporel entre le moment où les faits de délinquance se sont déroulés et le moment où ils sont comptabilisés dans ces séries;
- le taux de plainte, qui a un impact à la fois sur le niveau et, s’il n’est pas stable, sur l’évolution de la délinquance enregistrée. L’enquête Cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP-SSMSI) réalisée auprès de la population permet d’évaluer les taux de plainte. Ainsi par exemple selon cette enquête en moyenne sur la période 2011-2017 seule une victime sur huit de violences sexuelles hors ménage porte plainte, contre trois sur quatre pour les victimes de cambriolages.
Pour les résultats complets de l’enquête CVS voir : https://www.interieur.gouv.fr/Interstats/Actualites/Rapport-d-enquete-cadre-de-vie-et-securite-2018
Par rapport aux séries statistiques issues des enregistrements par la police et la gendarmerie, les données brutes de certaines séries ont fait l’objet de corrections portant sur la période de 2012 à 2015. L’ensemble de ces traitements est présenté en détail sur le site web Interstats dans le document Interstats Méthode N° 9 .
Le comptage des homicides fait l'objet de retraitements à partir de l'année de référence 2015 (cf encadré de la fiche "Homicides" - Insécurité et délinquance en 2018 : premier bilan statistique , janvier 2019, et Interstats Méthode N° 9 .
Des éléments descriptifs de la série des violences sexuelles ont été fournis dans la partie méthodologique de l'Interstats Conjoncture du mois d'avril 2019 ( N°43 ), ainsi que dans l' Interstats Méthode N°12 paru en juillet 2019. Des éléments descriptifs de la série des escroqueries et de celle des destructions et dégradations volontaires ont été fournis dans les parties méthodologiques respectivement des Interstats Conjoncture du mois de mai 2019 ( N°44 ) et du mois de juin 2019 ( N°45 ), et dans les Interstats Méthode N° 13 et 14 parus en septembre 2019.
La méthode de correction des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO), mise en place lors de la première publication de ces séries en octobre 2015 et présentée sur le site web Interstats dans les documents Interstats Méthode N° 5 et 7 , est modifiée depuis la note de juillet 2019, en prenant en compte les données connues jusqu’au mois de mai 2019, conformément à la pratique internationale recommandée d’une mise à jour annuelle des modèles. Les changements portent seulement sur quatre sous-séries de délits enregistrés par la gendarmerie : les vols violents sans arme, les vols sans violence contre des personnes, les cambriolages de logements et les vols de véhicules. L'incidence sur les séries concernées est marginale.
La périodicité mensuelle des indicateurs de la délinquance présente notamment l’intérêt de refléter l’incidence de certains évènements ponctuels, tels qu’un grand rassemblement populaire. Néanmoins, les séries mensuelles sont en partie soumises à des fluctuations qui peuvent s'inverser d'une période à l'autre, sans réelle signification. De plus, lorsque les séries sont très heurtées, le modèle de traitement statistique de désaisonnalisation peut présenter des problèmes de robustesse, avec des risques de révisions des données d’un mois sur l’autre. Aussi est-il recommandé d’attendre au moins deux observations mensuelles avant de juger d’un retournement d’évolution.
(1) La série des dégradations inclut également les contraventions.