Evolution de l'activité des services de la police et de la gendarmerie nationales en 2000

1 juin 2001

Durant l'année 2000, 3.771.849 faits de délinquance ont été constatés en France métropolitaine par l'ensemble des services de police et de gendarmerie.


Par rapport à 1999 (3.567.864 faits), les chiffres de l'année 2000 sont donc marqués par une progression de 5,7% (4,5% pour la Police Nationale et 9,4% pour la Gendarmerie Nationale).

La criminalité globale ainsi constatée se situe, en volume, à un niveau sensiblement égal à celui qui était le sien pour l'année 1991 (3.744.112 faits constatés ) et inférieur à celui des années 1993 (3.881.894) et 1994 (3.919.008).

Il faut néanmoins noter qu'au cours de la dernière décennie (1991-2000), sa progression en volume est restée faible, et plus précisément de + 0,74 %, alors que la population française s'est accrue dans le même temps de + 3,26 %.

Une progression pénalisante de la délinquance économique et financière

Avec 352.164 faits constatés en 2000 (contre 295.734 en 1999), la catégorie des infractions économiques et financières connaît une hausse de + 19,08 %, et participe à près de 28 % à la progression globale et près de 48 % de la hausse des faits constatés par la seule police nationale.

Cette catégorie est fortement influencée par la hausse des escroqueries, faux et contrefaçons (+ 22,74 %) : les abus de confiance et escroqueries, notamment dans le domaine du commerce électronique (utilisations frauduleuses des numéros de cartes bancaires lors d'achats téléphoniques ou sur Internet) progressent fortement (+ 49,39 %), tout comme les falsifications et usages de cartes de crédit (+ 25,23 %) et de chèques volés (+ 5,31 %).

Les vols réels, ou déclarés comme tels, de téléphones portables - 21 millions de ces moyens de communication sont en circulation - auront également eu une incidence certaine sur l'évolution de la délinquance acquisitive (+ 3,65 % globalement, + 1,32 % dans les zones urbaines). Ainsi, en petite couronne parisienne, ces faits représentent jusqu'à 28 % des vols commis avec violence,
15 % des vols simples, 8 % des vols à la roulotte.

Une délinquance de voie publique stabilisée dans les zones urbaines

La part de la délinquance de voie publique est en recul : elle représente 51,37 % (contre 53,23 % en 1999) du total des crimes et délits enregistrés par les services de police et de gendarmerie en France métropolitaine et régresse (- 0,51 %) en zone urbaine.

L'évolution de cette délinquance, la plus difficilement supportable pour la population, évolue favorablement dans les grandes agglomérations, où la police de proximité se met en place :

  • 10,39 % à Bordeaux,
  • 8,29 % à Toulouse,
  • -5,08 % à Lyon,
  • mais également –6,66 % à Nîmes,
  • 18,95 % aux Ulis,
  • -22,39 % à Beauvais.

Une violence contre les personnes persistante mais mieux traitée par la police de proximité

 La violence, qui se traduit depuis près de trois décennies par une hausse continue des atteintes volontaires contre les personnes a également marqué l'année 2000. Ces faits ont globalement progressé de 9,14 % (254.514 faits).

 Ils font l'objet dans les 63 sites de police de proximité, d'un recueil, comme d'un traitement beaucoup plus systématique que par le passé. Les constatations en flagrance y sont en effet à la fois plus nombreuses et les signalements par la population se généralisent, augurant favorablement de l'instauration d'une meilleure sécurité publique.

Des indicateurs d'activité des services bien orientés

  • Le nombre des élucidations par l'ensemble des services de police et de gendarmerie s'établit ainsi à 1.008.960 faits. Il a progressé de + 2,33 % (soit + 23.003 faits par rapport à 1999).

Pour la Police Nationale, le nombre de faits élucidés a progressé de + 3,34 % (625.670 faits en 1999, 646.592 en 2000); celui de la gendarmerie nationale de + 0,58 % (360.287 faits en 1999, 362.368 en 2000).

  • le nombre de mises en cause a augmenté de + 4,45 % par rapport à 1999, avec 834.549 personnes en 2000. Le nombre des gardes à vue réalisées par la Police Nationale a progressé de 6,12 %.
  • le nombre de personnes écrouées est également en hausse : + 6,63 % (soit au total 53.806 personnes).
  • enfin, les infractions révélées par l'action d'initiative des services (dites proactives) progressent également : les infractions en matière de stupéfiants de + 1,86 %, les faux documents d'identité de + 22,71 % et les ports et détentions d'armes prohibées de + 2,93 %.