Durant l'année 2000, 3.771.849 faits de délinquance ont été constatés en France métropolitaine par l'ensemble des services de police et de gendarmerie.
Par rapport à 1999 (3.567.864 faits), les chiffres de l'année 2000 sont donc marqués par une progression de 5,7% (4,5% pour la Police Nationale et 9,4% pour la Gendarmerie Nationale).
La criminalité globale ainsi constatée se situe, en volume, à un niveau sensiblement égal à celui qui était le sien pour l'année 1991 (3.744.112 faits constatés ) et inférieur à celui des années 1993 (3.881.894) et 1994 (3.919.008).
Il faut néanmoins noter qu'au cours de la dernière décennie (1991-2000), sa progression en volume est restée faible, et plus précisément de + 0,74 %, alors que la population française s'est accrue dans le même temps de + 3,26 %.
Avec 352.164 faits constatés en 2000 (contre 295.734 en 1999), la catégorie des infractions économiques et financières connaît une hausse de + 19,08 %, et participe à près de 28 % à la progression globale et près de 48 % de la hausse des faits constatés par la seule police nationale.
Cette catégorie est fortement influencée par la hausse des escroqueries, faux et contrefaçons (+ 22,74 %) : les abus de confiance et escroqueries, notamment dans le domaine du commerce électronique (utilisations frauduleuses des numéros de cartes bancaires lors d'achats téléphoniques ou sur Internet) progressent fortement (+ 49,39 %), tout comme les falsifications et usages de cartes de crédit (+ 25,23 %) et de chèques volés (+ 5,31 %).
Les vols réels, ou déclarés comme tels, de téléphones portables - 21 millions de ces moyens de communication sont en circulation - auront également eu une incidence certaine sur l'évolution de la délinquance acquisitive (+ 3,65 % globalement, + 1,32 % dans les zones urbaines). Ainsi, en petite couronne parisienne, ces faits représentent jusqu'à 28 % des vols commis avec violence,
15 % des vols simples, 8 % des vols à la roulotte.
La part de la délinquance de voie publique est en recul : elle représente 51,37 % (contre 53,23 % en 1999) du total des crimes et délits enregistrés par les services de police et de gendarmerie en France métropolitaine et régresse (- 0,51 %) en zone urbaine.
L'évolution de cette délinquance, la plus difficilement supportable pour la population, évolue favorablement dans les grandes agglomérations, où la police de proximité se met en place :
La violence, qui se traduit depuis près de trois décennies par une hausse continue des atteintes volontaires contre les personnes a également marqué l'année 2000. Ces faits ont globalement progressé de 9,14 % (254.514 faits).
Ils font l'objet dans les 63 sites de police de proximité, d'un recueil, comme d'un traitement beaucoup plus systématique que par le passé. Les constatations en flagrance y sont en effet à la fois plus nombreuses et les signalements par la population se généralisent, augurant favorablement de l'instauration d'une meilleure sécurité publique.
Pour la Police Nationale, le nombre de faits élucidés a progressé de + 3,34 % (625.670 faits en 1999, 646.592 en 2000); celui de la gendarmerie nationale de + 0,58 % (360.287 faits en 1999, 362.368 en 2000).