Gérard Gaudron, Député UMP (Seine-Saint-Denis)

Monsieur le Président, ma question à laquelle j'associe mes collègues Eric Raoult et Patrice Camejane s'adresse à monsieur Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur.

Monsieur le ministre, hier dans ma circonscription à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, s'est dérouléun braquage d'une extrême gravité.

Comme vous le savez, des malfaiteurs lourdement armés ont attaqué une banque après avoir mis le feu à un véhicule pour en bloquer l'accès. Une importante charge d'explosifs a alors été utilisée pour faire sauter la porte du distributeur automatique et dans l'explosion un employé a été gravement blessé à la tête. La BAC, arrivée rapidement sur place, a elle-même subi des tirs nourris de kalachnikov.

Ce matin, un autre braquage à la voiture bélier a eu lieu à Dugny, dans ce même département. Ces faits sont inadmissibles et méritent des sanctions exemplaires. Monsieur le ministre, je sais qu'avec le préfet Lambert vous effectuez au quotidien un travail difficile de terrain qui porte ses fruits et qui dérange les délinquants qui désormais n'hésitent plus à faire usage d'armes de guerre contre les forces de l'ordre.

La polémique lancée comme une litanie par les élus de gauche uniquement sur le manque d'effectifs n'est plus acceptable car ce département mérite une mobilisation de tous contre cette nouvelle forme de délinquance de plus en plus violente. Parler du ministre comme d'un "touriste des catastrophes" est proprement scandaleux. Il faut plutôt rendre hommage et soutenir les policiers qui effectuent une mission courageuse au quotidien et associer à ce travail les policiers municipaux.

Monsieur le ministre, vous connaissez particulièrement bien ce département pour vous y rendre très souvent, nous avons en particulier inauguré ensemble à Aulnay le poste de police municipale et sa vidéosurveillance, méconnaissable et inexploitable aujourd'hui par manque d'entretien du fait de l'actuelle majorité municipale, ce qui est regrettable. Après vous être rendu hier soir une nouvelle fois à Aulnay pour soutenir les policiers et à Dugny ce matin pour les mêmes raisons, pouvez-vous rappeler à nos concitoyens ce que vous comptez faire ?

Brice Hortefeux, Ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le député Gérard Gaudron.

Effectivement, hier à l'occasion de cette attaque d'un établissement bancaire, deux employés ont été blessés dont l'un grièvement, heureusement hors de danger ce matin, et parallèlement pour couvrir leur fuite ces délinquants n'ont pas hésité à tirer sur la voiture de police.Je me suis rendu immédiatement sur place pour soutenir les policiers, tous les moyens sont mobilisés naturellement pour identifier les auteurs.

Ce matin même, un autre   braquage a été tenté à Dugny, il a échoué, échoué totalement grâce au dispositif de sécurité qui a été mis en place. Nous menons un combat acharné contre cette forme de délinquance qui est violente, qui est agressive, qui est traumatisante pour les victimes. Et ce combat porte ses fruits, l'année dernière, sur un an, il y a eu 60 attaques de DAB ; cette année, il y en a eu 37, c'est 37 de trop mais c'est une véritable diminution.Et parallèlement dans 70% des cas de ces attaques béliers, cela aboutit à un échec compte tenu des mesures de protection qui sont prises.

Alors simplement je vous précise, Monsieur Gaudron, que dès lundi j'ai demandé au préfet d'activer ce qu'on appelle le plan anti-hold-up pendant ces périodes bien particulières de fêtes avec la multiplication des patrouilles aux abords des établissements bancaires et des principaux centres commerciaux et simultanément je réunirai dans les heures qui viennent les représentants des fédérations bancaires, des agents des DAB et des forces de sécurité afin d'examiner comment nous pouvons à la fois améliorer et surtout étendre les dispositifs existants qui sont d'ores et déjà extrêmement dissuasifs comme les résultats le montrent.

Donc, tout ceci pour vous dire, Monsieur Gaudron, que nous sommes à l'offensive face à ces braqueurs qui sont sans limite.