Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, a répondu à une question du député du Nord, Christian Vanneste sur les agressions commises à l'encontre des pompiers, lors de la séance de questions d'actualité au gouvernement du mercredi 15 décembre 2010.
Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à Monsieur le ministre de l'Intérieur et porte sur les agressions dont sont victimes les sapeurs-pompiers.
Il y a en France deux cent cinquante mille sapeurs-pompiers, cinquante mille professionnels et militaires et deux cent mille volontaires. Ils effectuent quatre millions d'interventions tous les ans.
Je crois que nous pouvons être fiers de ces hommes, de ces femmes qui exposent souvent leur vie pour sauver celle des autres. Aussi est-il particulièrement consternant de voir que dans certains quartiers de notre pays, la délinquance prend la forme d'agressions à l'encontre des sapeurs-pompiers. Récemment, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales publiait un rapport dans lequel on découvrait que l'année dernière, en 2009, mille quatre-vingts sapeurs-pompiers avaient été agressés. Des événements plus récents, malheureusement, le confirment : dans le quartier de la Villeneuve à Grenoble le 12 novembre, on a tiré sur des pompiers !
Un pompier a été blessé par balle ! Dans la région parisienne, il y a également eu des attaques de casernes de pompiers.
C'est vrai, par exemple, à Chanteloup-les-Vignes, c'est vrai à Clichy-sous-Bois et on se rend compte que dans un certain nombre de villes (je pense à Auxerre, je pense à Orléans, je pense à un certain nombre de villes de la région Nord-Pas-de-Calais), eh bien cela se produit aussi. C'est la raison pour laquelle, afin que les secours ne soient pas entravés, afin que les volontaires ne soient pas découragés, afin que la République soit protégée, nous devons faire face à ce problème et je m'adresse à vous, Monsieur le ministre, pour savoir quel sens vous donnez à ces agressions et quelle réponse vous allez pouvoir leur donner afin qu'elles cessent.
Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le député Christian VANNESTE, oui, vous avez parfaitement raison, les pompiers sont trop souvent les victimes de violences et d'incivilités qui sont totalement inacceptables.
Inacceptables parce qu'elles s'adressent aux dépositaires de l'autorité publique, c'est-à-dire qu'elles mettent en cause l'ordre même de notre société.
Elles sont inacceptables parce qu'elles sont dirigées précisément contre ceux qui ont pour mission de secourir nos concitoyens et elles sont inacceptables enfin parce qu'elles mettent en danger la pérennité de notre système de protection civile qui repose à 80 % sur l'action des volontaires. Donc face à cela, plusieurs mesures doivent être prises et sont prises.
Première mesure d'abord, c'est de mettre hors d'état de nuire les auteurs de ces actes de délinquance. Vous venez de citer à juste titre l'exemple de Grenoble où il y a eu des tirs contre ses pompiers. Vous le savez sans doute, vous le savez certainement, les auteurs de ces tirs ont été identifiés et ils sont arrêtés.
Deuxième mesure, nous devons systématiser, chaque fois que c'est nécessaire, comme c'est le cas d'ailleurs en Seine-Saint-Denis, comme c'est le cas dans l'Isère, l'escorte des forces de sécurité civile par les forces de sécurité et enfin, je vous précise que j'ai demandé au directeur de la sécurité civile de créer un module de formation qui serait un module de formation spécifique dès 2011 pour les futurs cadres de la sécurité civile au sein de l'école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers. Un module de formation spécifique pour les secteurs sensibles.
Donc c'est vrai, Monsieur le député Vanneste, les pompiers exercent une mission difficile et, vous avez raison, ils méritent notre soutien le plus total.