Réunion des directeurs de l’Administration Centrale et des Préfets

Réunion des directeurs de l’Administration Centrale et des Préfets
14 mai 2018

Discours du ministre d’État, ministre de l'Intérieur, à l’occasion du premier anniversaire du Gouvernement.


Hôtel de Beauvau, lundi 14 mai 2018

- Seul le prononcé fait foi -

Madame la Ministre, chère Jacqueline,

Mesdames et Messieurs les directeurs généraux,

Mesdames et Messieurs les préfets,

Mesdames et Messieurs les directeurs et sous-directeurs,

Mesdames et Messieurs,

Il y a un an, un nouveau Gouvernement voyait le jour.

A cette occasion, je souhaitais vous réunir, vous qui constituez les forces vives de ce Ministère de l’Intérieur que j’ai l’honneur de diriger.

Un Ministère qui, avec ses 290 000 agents, constitue assurément la colonne vertébrale de notre pays, sur le long terme mais particulièrement quand les temps sont un peu difficiles.

Un an après, on peut évidemment porter le jugement que l’on souhaite sur la politique menée.

Ce qu’on ne peut pas contester, c’est qu’en un an, les choses ont beaucoup bougé.

Et pour ma part, j’étais persuadé qu’il fallait qu’elles bougent.

Dans mes fonctions précédentes, je ne pouvais que constater combien, en l’espace d’une décennie voire même un peu plus, nous avions perdu du terrain.

Notre économie régressait. En dix ans, nous avions perdu 700 000 emplois industriels.

Le chômage ne cessait d’augmenter. 3,5 millions de personnes au plus haut de la courbe.

Oui, il fallait rompre avec un vent de pessimisme qui semblait gagner toute la France.

Pour cela, il fallait oser.

Oser une réforme du code du travail, de la fiscalité qui redonnerait de la compétitivité à nos entreprises. Et je constate que, douze mois après, notre pays a retrouvé des couleurs :

  • la croissance dépasse les 2%,
  • l’investissement des entreprises est à son plus haut depuis dix ans,
  • on crée, pour la première fois depuis bien longtemps, plus d’entreprises industrielles qu’il ne s’en ferme,
  • en un an, 277 000 emplois salariés privés ont été créés, ce qui permet de faire reculer le chômage au point même d’ailleurs qu’aujourd’hui un des problèmes qui est devant nous est que certains secteurs économiques n’arrivent plus à trouver des salariés dont la formation correspond à leurs besoins.

Parallèlement, il y a la réforme en cours de l’école, des universités, indispensables car il n’y a pas d’avenir dans l’économie de la connaissance sans une population correctement formée.

Certes, tout cela ne s’est pas fait sans difficultés. Et j’ai conscience de ce qu’il a fallu de pédagogie, d’explications de la part des équipes préfectorales sur le terrain.

En même temps, nos forces de l’ordre ont plus qu’à leur tour été sollicitées, pas pour faire face à l’expression d’opinions ou d’oppositions qui, dans une démocratie, sont légitimes, mais pour faire face à la violence d’individus qui n’ont d’autres projet que d’abattre toute forme de société.

Il a donc fallu, comme c’est souvent le cas, concilier deux principes : l’ordre et le mouvement. C’est ce que, sous l’impulsion du Président de la République, ce Gouvernement a engagé. Et vous y avez largement contribué, parce qu’en assurant, dans ce Ministère, la stabilité, vous avez permis que, dans notre pays, se concrétise un mouvement qui était profondément nécessaire si l’on voulait que la France reparte de l’avant.

Et nous voyons qu’à nouveau, partout dans le monde, l’image de notre Nation a retrouvé tout son prestige.

Je tiens donc à vous remercier, Mesdames et Messieurs, de votre action au cours de ces douze mois.

***

Cette période n’a pas été des plus faciles. Parce que notre environnement n’est pas des plus faciles.

Il y a bien sûr ce défi du terrorisme dont nous venons hier encore de voir hélas la terrible illustration. Et s’il n’y avait pas eu l’action exemplaire de nos forces de l’ordre, de jeunes gardiens de la paix, le nombre de victimes aurait sans doute été bien plus élevé.

Il y a eu aussi, au cours de ces derniers mois, la nécessité du maintien de l’ordre. Et je sais ce qu’il faut de force de caractère et de sang froid pour maîtriser une situation comme celle que nous avons connue lors du 1er mai. Avec un déchaînement de violence inouï mais avec au total une opération dont je pense que celles et ceux qui l’ont mis en œuvre peuvent avoir une légitime fierté : seulement trois blessés dans les forces de l’ordre et un seul parmi les manifestants.

Certes, les images ont frappé l’esprit de nos concitoyens. Mais les black blocks n’ont réussi à progresser que sur quelques deux cents mètres, bien loin d’atteindre le but qui était le leur : semer la dévastation dans toute une série de quartiers.

Je pense aussi aux opérations de rétablissement de l’ordre républicain menées par la Gendarmerie Nationale à Bure, à Notre Dame des Landes, par la Police Nationale dans les facultés de Paris et de province.

Il y a eu à gérer ces problématiques de protection de l’ordre public. Mais nous avons aussi dû faire face, sur le plan de la sécurité civile, à des épisodes particulièrement aigus.

Ce fut d’abord cette période - comme nous n’en n’avions pas connu depuis 2003 - des feux de forêt dans le sud de la France.

A peine en avions nous fini qu’il nous fallait gérer le long épisode cyclonique dans les Antilles.

Et je veux remercier la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des crises, la Gendarmerie et la Police nationales, les sapeurs-pompiers, les équipes préfectorales pour avoir d’abord su mettre à l’abri les populations, secourir les victimes, et faire face à l’ensemble des catastrophes naturelles que nous avons connues cette année.

Et je pourrais y rajouter l’épisode des crues.

Oui, Mesdames et Messieurs, c’est tout cela, la force du ministère de l’Intérieur. Faire face. Faire face, dans une capacité à assurer la continuité de l’État en toutes circonstances.

A montrer un pouvoir de résilience que beaucoup de pays nous envient.

Cela est possible parce que, en un an je l’ai appris, lorsque l’essentiel est en cause, vous êtes toujours là, jour et nuit, prêts à vous mobiliser, à mobiliser vos personnels sur le terrain. Et pour cela, je tiens à vous exprimer la gratitude de la Nation toute entière.

***

Durant l’année qui vient de s’écouler, il y a donc eu ces crises à gérer, et je tenais à commencer par le rappeler parce que ce sont évidemment des moments qui marquent.

Mais le rôle de ce Ministère, c’est aussi bien sûr de savoir préparer l’avenir.

Et de ce point de vue-là, je crois pouvoir dire qu’en un an, nous avons, ensemble, posé quelques bases qui doivent nous permettre de mieux relever les défis qui sont forcément les nôtres.

Sur le plan de la lutte anti-terroriste, je crois que, dès le début, nous avons acté ensemble le caractère durable de la menace.

Nous l’avons d’abord fait en faisant entrer dans notre droit commun, par la loi SILT (sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme), les mesures indispensables pour protéger les Français. Vous le savez, ce ne fut pas facile. Et que de critiques, d’accusations, de tuer les libertés j’ai entendu lors des débats précédant l’adoption de cette loi !

Dans les circonstances que nous connaissons aujourd’hui, qui pourrait dire qu’elle n’était pas nécessaire et qu’il ne fallait pas s’armer pour lutter contre le terrorisme ?

Dans la même perspective, qui ne partage aujourd’hui l’objectif qui était le nôtre d’augmenter le budget de la DGSI (+17% en 2018), qui pourrait soutenir aujourd’hui qu’il n’était pas nécessaire de programmer le recrutement de 1 900 agents dans le renseignement d’ici la fin du quinquennat ?

Pour lutter contre le terrorisme, il fallait, dès le départ, faire les bons choix et, je crois que nous les avons faits.

Nous avons fait des choix aussi, dans un autre champ qui va permettre à nos policiers et gendarmes de mieux protéger nos compatriotes : je veux parler de la sécurité du Quotidien.

Durant la campagne électorale, le Président de la République avait pris l’engagement de créer une Police de Sécurité du Quotidien. D’aucuns avaient pensé alors que c’était là un effet d’annonce, qui se traduirait soit par un retour à la police de proximité du tournant des années 2000 soit par la création d’une nouvelle force spécialisée. Chacun voit bien aujourd’hui qu’il n’en n’est rien. Qu’avec la PSQ, nous sommes en train de repenser totalement la manière dont les policiers et les gendarmes exercent leurs missions pour anticiper l’évolution de ces métiers, non pas à un ou deux ans, mais pour les décennies à venir.

Pour ce faire, nous avons souhaité, vous le savez, partir du terrain, en consultant largement à la base. Nous avons fait ce qui n’avait jamais été fait en envoyant, grâce au volontarisme de la Direction Générale de la Police Nationale, de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale et de la Préfecture de Police, un questionnaire à l’ensemble de nos policiers et de nos gendarmes. 70 000 d’entre-eux ont répondu, qui ont manifesté des attentes très claires en matière de simplification des procédures, de montée en gamme du matériel, de suppression de certaines tâches indues, de volonté de retrouver le sens de leur métier.

Le projet que j’ai présenté le 8 février dernier et qui se déploiera sur la totalité du quinquennat répond – je crois - à toutes ces attentes.

Oui, il y aura renforcement des moyens matériels et en particulier l’achat d’équipement numériques.

Oui, il y aura simplification et même dématérialisation de la procédure pénale.

Oui, il y aura suppression des tâches indues.

La Police de Sécurité du Quotidien au fond, c’est une « réforme » au sens étymologique du terme : le retour à la forme initiale. Son ambition est en effet de renouer avec l’essence du métier de policier ou de gendarme : l’enquête, la présence sur la voie publique, la connaissance de son terrain. En cela, oui, il s’agit d’une petite révolution, qui a été rendue possible parce que nous avons su changer nos méthodes de travail, parce que nous avons su associer à la verticalité des décisions, l’horizontalité de la concertation.

Et quand demain sera adoptée la réforme de la procédure pénale, alors on pourra constater que, pour la première fois depuis longtemps, le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de la Justice ont su travailler de concert. Et cela changera la vie quotidienne de nos policiers, de nos gendarmes, de nos enquêteurs.

Mesdames et Messieurs,

Il est un autre domaine où il fallait prendre quelques décisions courageuses, c’est celui des politiques à mener en matière d’asile et d’immigration.

Soyons-francs : quand je suis arrivé place Beauvau, je ne mesurais pas à quel point nous étions loin des attentes des Français. Pas par la faute des fonctionnaires de la DGEF, des préfectures et de l’OFII, qui sont tous très engagés, très mobilisés, très professionnels. Mais parce que, depuis des années, il n’y a pas eu de majorité politique forte pour porter un sujet dont on sait qu’il est sensible, qu’il vous expose à la critique mais dont je pense qu’il est essentiel pour l’avenir de notre pays de pouvoir le maîtriser.

Les premiers résultats, vous pouvez commencer à les voir.

Lorsque j’ai pris mes fonctions, il fallait en moyenne 14 mois pour instruire une demande d’asile, appel compris, nous en sommes aujourd’hui à 11 mois. Il fallait 21 jours en moyenne pour accéder à un premier accueil, il en faut aujourd’hui 7. Tout cela dans la perspective qui est l’objectif de la prochaine loi : pouvoir décider en six mois, accueillir plus vite ceux qui peuvent bénéficier d’une protection, mais aussi être à même de reconduire ceux qui ne peuvent bénéficier du statut de réfugié. Cela demandera que nous soyons capables de faire exécuter les décisions d’éloignement. Et aujourd’hui encore, nous en sommes loin puisqu’en 2017, sur les 90 000 OQTF prononcées, seules 15 000 ont fait l’objet d’un éloignement forcé.

Il est peu de domaines où la loi de la République est aussi peu appliquée ! Il était donc urgent d’agir, et c’est ce à quoi nous nous sommes employés.

En portant d’abord, avec le Président de la République, une action forte au niveau international pour lutter contre les réseaux de passeurs et maîtriser les flux – et je tiens à remercier les équipes de la DCI pour leur implication à chaque fois que nous nous sommes déplacés en Afrique bien sûr, mais aussi dans des pays comme l'Albanie où ils nous permettent une coopération nécessaire avec les autorités locales. Et puis, nous sommes en train d’adopter un certain nombre de dispositions législatives pour nous permettre d’améliorer la situation.

Nous avons fait voter la proposition de loi WARSMANN qui doit nous permet d’accélérer les transferts de personnes relevant de la procédure Dublin.

Et vous savez qu’après des dizaines d’heures de débat, la loi pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie a été adoptée en première lecture par l’Assemblée Nationale.

Ma conviction est simple : sur ce sujet dont toutes les enquêtes d’opinion montrent qu’il est déterminant pour les Français, il faut reprendre la main, ne pas nous laisser guider par les seules circonstances. C’est la condition pour que, dans notre pays, les populismes ne prospèrent pas.

En un an, nous nous sommes donné les moyens de mieux lutter contre le terrorisme, de mieux assurer la sécurité du quotidien, de maîtriser l’immigration.

Nous avons aussi, Monsieur le Directeur Général des Collectivités Locales, souhaité établir de nouvelles relations entre l’État et les collectivités locales.

J’ai pour ma part toujours pensé que la France d’aujourd’hui ne correspondait plus à un modèle institutionnel resté longtemps figé. Qu’elle était devenue diverse, qu’il fallait acter cette diversité et que c’était même, à partir de sa prise en compte, que l’on pourrait réduire des fractures qui, chacun le voit bien, se sont accentuées dans les quinze dernières années.

Il y a d’abord cette fracture qu’on voudrait croire définitive entre métropoles et monde rural.

Moi je pense qu’il faut à la France de grandes métropoles, capables de porter la compétitivité économique de notre pays, mais qu’il faut savoir les rendre inclusives, c'est-à-dire faire en sorte qu’elles diffusent la richesse dans les territoires qui les environnent, y faire naître une « économie résidentielle », une agriculture nouvelle portée par la qualité des produits et non pas leur massification.

Il y a ensuite, au sein même de nos grandes agglomérations, des ruptures entre territoires riches et cités ou quartiers paupérisés, voire ghettoïsés.

Cette fracture-là est mortelle. Au Ministère de l’Intérieur et, grâce à l’action de nos préfets, il nous faut participer à la réduire. Car à force de vivre côte à côte, je ne voudrais pas que demain, l’on vive face à face.

Pour aborder tous ces défis, je pense qu’il est indispensable qu’émerge partout sur le territoire, des collectivités fortes mais qui aient comme interlocuteur des préfets forts.

J’ai donc souhaité que soit renforcé le rôle des préfets.

C’est pour cela que j’ai pris le décret du 29 décembre 2017 qui permet aux préfets des régions de Pays de la Loire, de Bourgogne-Franche-Comté et de Mayotte, des départements du Lot, du Bas-Rhin, du Haut-Rhin de déroger à la norme réglementaire dans des domaines comme l’aménagement du territoire, l’environnement, l’urbanisme ou encore la culture. Nous évaluerons cette expérimentation d’ici un an.

Si, comme nous l’espérons, elle permet de libérer les initiatives, de simplifier la concrétisation d’un certain nombre de projets, elle sera généralisée. C’est pour cela aussi que j’ai souhaité que la répartition des dotations d’investissement de l’État (DSIL, DETR) puisse être réalisée par les préfets, dans un dialogue avec les collectivités locales.

Préfets forts, mais aussi collectivités fortes.

Dans les dernières années, la baisse des dotations aux collectivités locales avait fait baisser massivement leur investissement (-20% entre 2014 et 2017) qui constitue pourtant 70% de l’investissement public.

On ne pouvait continuer comme cela. Mais dans le même temps, il fallait prendre en compte la nécessité de maîtriser la dépense publique.

Nous avons donc fait le choix de leur proposer de maîtriser la hausse de leurs dépenses de fonctionnement sans limiter pour autant leurs capacités d’investissement dans la mesure où elles étaient capables de maintenir un autofinancement élevé. Les équipes préfectorales sont en train de négocier les contrats de maîtrise de dépenses. Je sais que les discussions comment toujours par être rudes. Mais j’ai confiance dans la validité de ce nouveau système.

La suppression de la taxe d’habitation va, comme vous le savez, bénéficier à 80% des Français. Elle ne doit pas pour autant se traduire par des pertes de recettes pour les collectivités locales. Et nous devrons veiller, avec la Direction Générale des Collectivités Locales, à préserver une fiscalité locale qui permette à nos collectivités de continuer à se développer.

Mesdames et Messieurs,

Je ne peux évidemment évoquer l’ensemble des transformations que nous avons engagées – elles sont détaillées dans leur exhaustivité au sein du document des un an que nous publions cette semaine.

Il y a tout ce que nous réalisons en matière de sécurité civile, avec le lancement de la mission volontariat, celle sur les secours à la personne, ainsi que la mise en place progressive d’un système d’information commun à l’ensemble des SDIS, toutes réformes indispensables pour garantir la pérennité du modèle français de sécurité civile.

Il y a un champ comme la cybercriminalité où notre responsabilité est d’anticiper pour être en capacité de répondre à une criminalité et une délinquance qui, chaque jour un peu plus, se numérisent.

Il y a le grand chantier de l’identité numérique, qui doit permettre d’ici la fin du quinquennat aux Français d’accéder à un compte citoyen sécurisé, porte ouverte sur un bouquet de services publics dématérialisés.

Il y a, enfin, les projets de transformation du Ministère, destinés à renforcer son unité, à nous rendre plus forts. Je veux parler ici des chantiers que j’ai confié au Secrétaire général, dans le domaine des mutualisations, dans les achats, dans le numérique. Un grand ministère tel que le nôtre doit être le fer de lance de la réforme de l’État. Monsieur le secrétaire général, j’attends maintenant vos propositions pour avancer.

Oui, en un an seulement, nous avons lancé nombre de chantiers d’ampleur. Mon Directeur de Cabinet me disait même que plus de la moitié des engagements pris dans notre Feuille de route étaient d’ores et déjà tenus, qu’un tiers étaient en passe de l’être et que les quelques engagements restants avaient fait l’objet d’inflexion.

Nous pouvons collectivement être fiers de ce résultat. Car c’est en tenant ces engagements que nos concitoyens retrouveront confiance en la politique, en l’État, et finalement en la France.

***

Nous pouvons être fiers de ce que nous avons engagé. Mais je sais que la réalité de l’intention, c’est l’acte. Et qu’il faudra que tout ceci se traduise en réalités concrètes, ce qui demande une vigilance de tous les instants.

Tout l’enjeu des prochains mois, des prochaines années, sera donc de faire en sorte que les réformes s’appliquent, que les promesses soient tenues. Et de ce point votre rôle, le rôle de l’administration centrale, est tout à fait déterminant. Vous devez en effet vous mettre en capacité de suivre de manière détaillée, dans vos domaines de compétence, la mise en œuvre effective de toutes les réformes que je viens d’évoquer.

Au fond, la logique qui doit prévaloir dans ce Ministère, c’est celle qui prévaut dans les collectivités locales, c’est-à-dire celle d’un plan de mandat où les arbitrages sont clairement effectués, où ils sont actualisés chaque année, et où, chaque mois, chaque trimestre, on vérifie que les objectifs sont tenus.

Il nous faut pour les mois à venir généraliser cette pratique à tous nos domaines d’action. Sans quoi, nous ne pourrons réussir.

***

J’arrête là mon propos car je veux conserver un peu de temps pour dialoguer avec vous. Pour être fidèle à ma marque de fabrique, vous me permettrez de terminer en citant un auteur antique.

C’est Aristote qui écrit : « la Politique – et il emploie ce terme au sens noble, la vie de la cité - a pour but non la connaissance, mais l’action ». Sans vouloir corriger Aristote, je dirais qu’elle doit avoir pour but, la connaissance qui permet l’action. C’est comme cela que ce Ministère sera grand. Et je sais ce que je peux attendre de vous pour les mois et les années qui viennent.

Vive l’Administration Centrale !

Vive le Ministère de l’Intérieur !

Vive la République !

Vive la France !

Je vous remercie.