Discours du ministre de l'Intérieur - Hommage national à M. Jacques Chirac

Discours du ministre de l'Intérieur - Hommage national à M. Jacques Chirac
30 septembre 2019

Allocution de M. Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur à l’occasion de la journée de deuil national en hommage à M. Jacques Chirac.


- Seul le prononcé fait foi -

Monsieur le secrétaire d’État, cher Laurent,

Mesdames et messieurs,

Chers tous,

Je crois que nous avons tous au moins un souvenir de Jacques Chirac : une image, un discours, une affiche, une phrase.

Pour certains, il a été cet homme politique infatigable qui a donné sa vie au service de la France, au service de la République.

Pour d’autres, il a été cet opposant farouche mais respecté, dont on pouvait ne pas partager les idées mais dont on reconnaissait l’énergie et l’amour pour chaque Français.

Aujourd’hui, nous sommes réunis quelques instants, ensemble, pour rendre hommage à Jacques Chirac.

Il a été haut-fonctionnaire, Premier ministre, maire de Paris, Président. Il a été ministre de l’Intérieur,
même, pendant quelques mois.

Il a été celui qui a dit non à la guerre, celui qui a reconnu la responsabilité de la France face à son histoire, celui qui a alerté sur les changements climatiques.

Il a été un ami des forces de l’ordre, un défenseur ardent de l’autorité de l’État.

Mais plus encore, il a été ce Français, qui incarnait notre pays dans toutes ces facettes.

Il a su tirer de la Corrèze, ce goût pour l’authenticité et la franchise. Tirer de Paris, un peu de sa vitalité et de son envie de vaincre.

Jacques Chirac aimait les Français. Il ne connaissait pas les différences et ne voyait que des femmes et des hommes, unis par un même destin, liés par la République.

Car avec Jacques Chirac, la France perd un grand républicain.

Il n’a jamais transigé avec les valeurs de notre pays, jamais accepté une entorse à notre devise nationale.

Il a refusé le populisme et combattu le repli communautaire.

Il a su rassembler autour de lui, unir autour de ce qui nous dépassait et nous rassemblait.

Il ne voyait la France qu’en grand. Il n’imaginait les Français qu’ensemble.

Il avait su créer avec eux, au fil des années, un lien fort, solide. Un lien qui ne se perdra pas.

Depuis jeudi, les témoignages d’affection et de peine se multiplient. Devant les grilles de Beauvau, vous avez vu l’attente de milliers d’anonymes pour signer le registre de condoléances au Palais de L’Élysée. Hier, les Invalides sont restées ouvertes toute la nuit pour que chacun, chaque anonyme, chaque Français qui le souhaite, puisse rendre un dernier hommage au président Chirac.

Je crois qu’il y a des gestes qui ne mentent pas – et cette émotion collective des Français en est un : Jacques Chirac était resté dans le cœur de tous les Français. Avec lui, c’est un peu de notre histoire, de notre histoire à chacun de nous qui s’en va.