Ils se sont fait la belle

Ils se sont fait la belle
14 mars 2019

Quelques exemples de fugitifs...


Celui qui s'est rendu

2011, l’attaque d’un centre-fort à Orly entraîne le décès d’un convoyeur de fond après l’explosion d’une charge sur un mur. Le groupe de braqueurs, «  les vulcanos  », spécialisé dans les centres-forts et fourgons blindés, est interpellé. Mais l’un d’eux manque à l’appel  : David Gras. Il devient le fugitif majeur de la BNRF et apparaît dans la liste des criminels les plus recherchés d’Europol. Coup de théâtre, le 2 août 2018, David Gras se rend à la maison d’arrêt de Douai. «  Nous avons travaillé des années sur lui, sans savoir où il était, témoigne Christophe F. Sept ans de cavale, c’est incroyable, il avait coupé les ponts avec tout le monde. Nous ne savons pas encore pourquoi il s’est rendu ».

Celui qui est fan du Jocker

Karim Ouali est contrôleur aérien, diplômé de l’École nationale de l’aviation civile. Le 27 avril 2011, il tue son collègue de travail à la hache dans une tour de contrôle de l’aéroport international Bâle-Mulhouse. À la fois « fou et intelligent  », comme le décrivent les enquêteurs, il laisse de faux indices aux policiers (des écrits et une carte du Joker, son personnage fétiche, retrouvée dans une voiture). Il est actuellement toujours en cavale.

Celui qui n'aurait pas du quitter Dubaï

Le 31 juillet 2013, sur fond de trafic de drogue, deux frères sont mitraillés dans leur voiture garée sur le parking d’une discothèque désaffectée en Loire-Atlantique. L’un d’eux succombe à ses blessures. Les soupçons se tournent vers Pierre Tan, trafiquant international de stupéfiants, qui s’enfuit par la fenêtre de son appartement lorsque la police judiciaire débarque. «  Nous avons fait un an d’enquête, 10 millions de lignes téléphoniques ont été exploitées, raconte Christophe F. Les enquêteurs ont obtenu sa fausse identité, découvert une planque à Dubaï, et fini par le cueillir à la sortie de l’avion à Roissy lors d’un séjour en
France.»

Celui dont on ne connaîtra jamais le mobile

Jean-Pierre Treiber est l’unique accusé du double assassinat de Katia Lherbier et Géraldine Giraud, la fille du comédien Roland Giraud, en novembre 2004. Incarcéré à Auxerre, il réalise une évasion rocambolesque : profitant de son activité d’emballage en carton au sein d’un atelier de la prison, il se fait enfermer dans une palette, transférer dans le camion venant les récupérer, et sort du carton lors d’une pause sur un parking. Sa cavale dure deux mois : surveillance physique, technique, géolocalisation... « On se rend compte que Jean-Pierre Treiber communiquait avec sa compagne par des messages écrits cachés dans une petite boite dissimulée dans une souche d’arbre », raconte Vincent, l’un des chefs de groupe. Il y a aussi des rendez-vous programmés entre des intermédiaires et des journalistes, « car les grands bandits aiment bien faire des interviews ou des livres, pour financer leur cavale  ». Le fugitif est finalement ciblé et interpellé le 20 novembre 2009, puis se suicide en prison quelques mois avant son procès.

Celui qui avait des goûts de luxe

Marseille, quartier de l’opéra. Une fusillade a lieu, les auteurs s’éparpillent, puis une voiture réapparaît et arrose à la kalachnikov la devanture d’un bar. Un vigile décède. La crim’ de Marseille identifie les protagonistes, dont un fugitif, et fait appel à la BNRF. « On travaille sur sa femme et ses trois enfants  », témoigne Anthony, l’un des enquêteurs. Un jour la femme évoque lors d’une conversation téléphonique la garde de ses enfants. Et quelques jours plus tard, elle monte à bord d’une voiture qui la conduit jusqu’à Saint-Cyr-sur-Mer, devant un grand hôtel de luxe. Les enquêteurs, qui ont tout suivi, apprennent que le malfaiteur a loué la plus grande suite de l’hôtel décident de l’interpeller avec la BRB de Marseille.