Montmédy, ville frontière

Montmédy, ville frontière
6 février 2017

Si la frontière entre le département de la Meuse et la Belgique ne court que sur une  dizaine de kilomètres, la gendarmerie de Montmédy procède en permanence à de nombreux contrôles de véhicules dans la bande des vingt kilomètres.


Il est 15h30 ce mercredi d’octobre à Montmédy, petite ville du nord de la Meuse, proche de la frontière belge. Quatre gendarmes procèdent à des contrôles de véhicules. L’endroit n’a pas été choisi au hasard. « Il s’agit d’un axe important de la ville sur lequel circule de nombreux automobilistes, en provenance notamment de la Belgique, et il nous arrive parfois de tomber sur des individus transportant des produits stupéfiants », explique l’adjudant Robert R. Certes, les quantités de marchandises récupérées ici par les gendarmes sont loin de celles saisies dans d’autres départements frontaliers, mais ces contrôles, contribuent à exercer une pression sur les petits revendeurs et à contenir le trafic.

Autre objectif, et non des moindres, de ces nombreux contrôles : la participation à la  lutte contre le terrorisme.

Après les attentats de 2015, le ministre de l’Intérieur avait souligné l’importance du travail de proximité des forces de sécurité en tout point du territoire, et  particulièrement près des frontières. « La majorité des auteurs des attentats de novembre 2015 venait de Belgique. Si pour rejoindre Paris, ils avaient emprunté les grands axes passant par le département du Nord, personne n’a la certitude que des individus ayant l’intention de commettre de nouveaux attentats n’empruntent pas des axes secondaires pour éviter les dispositifs très resserrés mis en place sur les grandes voies d’accès du Nord » indique le lieutenant-colonel André G., commandant le groupement de gendarmerie de la Meuse.

Depuis l’été, les gendarmes sont régulièrement accompagnés de militaires dans le cadre de l’opération Sentinelle. « Un groupe de combat est mis à notre disposition. Cela permet de créer une véritable bulle de sécurité autour des gendarmes et de renforcer ainsi nos capacités de contrôle. En effet, pour des raisons de sécurité, deux personnels au minimum sont nécessaires pour procéder à un contrôle, l’un chargé de sécuriser le périmètre et  l’autre procédant aux vérifications ».

Gendarmes et militaires resteront une heure sur ce carrefour avant d’aller établir un nouveau poste de contrôle sur un autre site. « Il est indispensable de changer régulièrement de poste afin de créer de l’incertitude, précise l’adjudant Robert R. Au bout d’une heure en effet, un poste de contrôle perd de son efficacité ».

Frank Canton

Contrôle des flux traversants

Dans la Meuse, les gendarmes ont, parmi leurs missions principales, le contrôle des trois axes majeurs du département : deux voies routières et une voie ferrée qui traverse le territoire d’est en ouest. Parmi celles-ci, la nationale 4 au sud, empruntée par de   nombreux véhicules en provenance des Pays-Bas et d’Allemagne. « Il s’agit de l’un des axes principaux du territoire en matière de délinquance itinérante, précise Le lieutenant-colonel André G., commandant le groupement de gendarmerie de la Meuse. Nous tombons régulièrement sur des ressortissants des pays de l’Est qui utilisent cette route pour rapatrier chez eux le fruit de leur larcin. Nous trouvons de tout : des bijoux aux moteurs de bateaux en passant par du matériel agricole ».

L’autoroute A4, plus au nord, fait également l’objet d’une étroite surveillance. « La situation est un peu différente sur cet axe. Nous y rencontrons davantage d’étrangers en situation irrégulière, surtout depuis le développement des bus low-cost. »