Située sur l’axe antique Méditerranée – Flandres, la Meuse est marquée par la permanence des influences italiennes, notamment celles du Quattrocento, dans son patrimoine architectural : un atout pour le développement économique et touristique du département.
Labellisée « Ville d’art et d’histoire », Bar-le-Duc renferme de précieux témoignages de l’architecture du XVIe siècle qui font de la ville-haute un des ensembles urbains Renaissance les plus remarquables de France. A quelques encablures, dans la vallée de la Saulx, les châteaux et les résidences secondaires des notables de l’ancien duché offrent un exemple tout aussi exceptionnel des influences méditerranéennes du Quattrocento sur l’architecture locale.
« Le département de la Meuse se trouve en effet sur les voies de commerce établies dès l’Antiquité entre le bassin méditerranéen et les Flandres, matérialisées aujourd’hui par les principaux axes routiers – l’A4 et la N4 - qui empruntent le tracé des anciennes voies romaines », explique l’architecte des bâtiments de France Thierry Mariage, chef de l’unité départementale de l’architecture et du patrimoine de la Meuse (UDAP 55) à la DRAC Grand-Est. « Ces échanges commerciaux, favorisés par l’activité des banquiers lombards, ont profondément marqué la manière locale de bâtir. C’est ainsi par exemple qu’on retrouve dans les constructions meusiennes ces petites fenêtres carrées qui caractérisent le dernier étage sous toit des immeubles : elles sont directement influencées par l’architecture italienne du XVe siècle qui trouvera ici son application un siècle plus tard, aussi bien dans le bâti rural traditionnel que dans les remarquables hôtels particuliers Renaissance du secteur sauvegardé de Barle-Duc ou de Saint-Mihiel ».
Ce patrimoine de grande qualité, aujourd’hui encore assez méconnu, offre donc un potentiel d’attractivité favorable au développement économique d’un département que la gare Meuse TGV met à une heure de Paris. « Dans sa mission de promotion d’un urbanisme et d’une architecture de qualité, les services de l’État conseillent les maîtres d’ouvrage publics dans l’élaboration et la réalisation de leurs projets de réhabilitation », se félicite Thierry Mariage, qui souligne l’important investissement collectif de l’État, du conseil régional et du conseil départemental dans le financement de nombreuses opérations de redécouverte et de mise en valeur du patrimoine protégé et non protégé de la Meuse. Pour la préfète Muriel Nguyen, « la richesse architecturale du département, au-delà de la réhabilitation et de la reconversion de son patrimoine militaire, est un argument pour la promotion de la grande qualité de vie et du « bon vivre » qui caractérisent ce territoire ».
J.P.