À la préfecture de la Dordogne et dans les sous-préfectures du département, 50 agents ont joué le jeu de l’opération « Vis ma vie », une démarche de management qui associe de façon originale les personnels à la mise en œuvre du plan préfectures nouvelle génération.
Vingt-cinq agents de la préfecture et des sous-préfectures de la Dordogne sont directement impactés par la fermeture des guichets de délivrance des titres dans le cadre du plan préfectures nouvelle génération (PPNG).
Pour mener à bien cette réforme importante la préfète Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, s’est inspirée de son précédent poste dans les Hautes-Pyrénées et a proposé d’associer l’ensemble des personnels à la mise en œuvre de cette réorganisation. Une opération d’échange d’expériences entre agents a été organisée afin d’observer et de mieux connaître les métiers exercés par les uns et par les autres dans les différents services de l’État.
« Cette opération « Vis ma vie » a été montée en concertation avec tous les acteurs concernés, se félicite Jean-Marc Bassaget, secrétaire général de la préfecture, en charge de la mise en œuvre du PPNG dans le département. Nous avons ainsi organisé des groupes de travail et une assemblée générale au cours desquels il est apparu indispensable, pour vaincre les appréhensions et pour que la réforme puisse s’appliquer le plus efficacement possible, que chacun sache « qui fait quoi » au sein des différents services ».
La démarche étant basée sur le volontariat, les agents intéressés pouvaient s’inscrire avec l’assurance de pouvoir découvrir tous les services sans restriction. « En préfecture, les agents sont souvent spécialisés dans des tâches assez répétitives, et, à tort, certains ne se croient pas capables d’évoluer, déplore le secrétaire général. Or, ces agents, à qui l’on demande souvent beaucoup, dans un contexte de plus en plus contraint, présentent de grandes compétences professionnelles, d’expertise, mais aussi personnelles – sens du contact, rigueur, etc. – qui peuvent être valorisées ». D’où le souhait d’ouvrir également cette expérimentation aux agents non concernés directement par la réforme.
« C’est ainsi que 50 agents en tout se sont pris au jeu de l’opération « Vis ma vie » rien que pour la préfecture et les sous-préfectures », précise le secrétaire général ; un succès qui l’a incité à élargir encore le périmètre de l’exercice aux services publics extérieurs à la préfecture comme le conseil départemental, le Trésor public, l’hôpital ou encore la ville de Périgueux. « Même si ces administrations paraissent moins attractives pour nos agents, habitués à la culture préfectorale, tout ce qui peut contribuer à valoriser leurs compétences, à leur donner des perspectives, à mieux connaître l’ensemble des métiers de la fonction publique, doit être encouragé et développé », affirme Jean-Marc Bassaget.
Brigitte H. est agent administratif au pôle titres de la direction de la règlementation et des libertés publiques à la préfecture de Périgueux.
« Ce que j’apprécie au guichet de délivrance des cartes grises, c’est le contact avec la population. Mon souhait est donc de trouver un poste dans lequel je ne serai pas enfermée, un poste en relation avec le public ou avec d’autres agents. L’opération « Vis ma vie » m’a permis de découvrir des services - comme les ressources humaines ou le service interministériel de défense et de protection civile - où il y a plus de mouvements, plus de contacts que je ne l’aurais pensé.
J’observe aussi que ces échanges entre services ont permis à plusieurs collègues de porter un jugement différent sur des domaines qu’ils abordaient pourtant avec appréhension, comme le service des titres de séjour : au-delà de la découverte de nouveaux métiers, ils ont également changé leur regard sur d’autres personnes. En définitive, mieux se connaître, c’est mieux s’accepter ».
Jacques Prévot