Espèce protégée et emblématique du massif pyrénéen, le vautour-fauve, animal nécrophage, a récemment donné lieu à une controverse : il est accusé de se transformer en prédateur en s’attaquant à des animaux vivants et de modifier son rapport à l’homme.
« Beaucoup ont oublié quel était le rôle de cet animal et son fonctionnement, explique Samuel Bouju, sous-préfet d’Oloron-Sainte-Marie et en charge du comité interdépartemental. Les anciens disent toujours que lorsqu’ils partaient en estive avec leurs troupeaux, ils laissaient derrière eux les animaux malades et appelaient ça « la part du vautour ». C’est donc un acteur majeur en termes sanitaires mais aussi dans le modèle économique de l’agro pastoralisme en estive. »
Le sous préfet coordonne donc un plan départemental élaboré avec la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), en lien avec la Chambre d’agriculture départementale et avec les voisins espagnols, afin de mieux maîtriser l’alimentation des vautours-fauves en développant des placettes d’équarrissage naturel, autorisées et contrôlées, et limiter les interactions négatives entre le vautour-fauve et le bétail vulnérable par l’expérimentation de mesures préventives. L’objectif est de récréer un équilibre entre la population de cette espèce et la nourriture disponible du fait de la mortalité naturelle dans les élevages de montagne et de restituer l’image du vautour-fauve, auxiliaire de l’éleveur en zone de montagne.
R.W