Orly sous bonne garde

Orly sous bonne garde
14 juin 2016

Qui sont les femmes et les hommes qui pilotent les procédés de sécurité et de sûreté de l’aéroport d’Orly ? Quels sont leurs missions et défis ? Stéphane Selly, chef de la mission sûreté et sécurité de l’aéroport d’Orly (MO), nous éclaire sur le travail de son équipe et leurs partenaires.


La mission Orly

Rattachée au cabinet du préfet du Val-de-Marne, la MO s’occupe à la fois de la sûreté et de la sécurité du lieu, ainsi que de la police administrative spéciale, notamment la gestion des habilitations des agents de la plateforme aéroportuaire qui permet de disposer du fameux « badge rouge ». Elle gère essentiellement les recours gracieux et contentieux des personnes auxquelles on refuse ou suspend une habilitation.

Le « badge rouge », sésame des agents d’Orly

« Ce badge rouge est un titre de circulation aéroportuaire sans lequel les agents ne peuvent travailler. Pour l’obtenir il leur faut une habilitation ». Stéphane Selly nous explique que « la personne souhaitant travailler à Orly dépose un dossier auprès d’Aéroports de Paris (Adp), qui est transmis à la police aux frontières pour une enquête administrative et une demande de criblage à la DGSI  ». La PAF d’Orly peut ensuite accorder les habilitations grâce à une délégation du préfet. La MO traite les dossiers à antécédents judicaires, les profils connus des services de renseignement et les recours. Ce processus renouvelé tous les trois ans est précédé ’une formation sûreté. La dure tâche de la MO est de décider si certains profils constituent une menace.

« Nous avons notre propre grille d’analyse : les affaires de stupéfiants, d’outrage à une personne dépositaire d’autorité publique ou les profils connus des services de renseignement relèvent d’une sensibilité particulière. » Les délits moins graves concernent des vols à l’étalage minimes ou des faits commis quand les personnes étaient mineures. 

« Certains emplois sont aussi plus sensibles que d’autres, c’est le cas des bagagistes et des personnels accédant aux pistes et aux aéronefs ».

Le « réseau sûreté  » assure la cohésion entre les partenaires

Les partenaires de la MO sont des acteurs privés comme Adp et les opérateurs exerçant sur la plateforme mais aussi des services de l’État tels que la direction générale de l’aviation civile, la PAF, les douanes et la gendarmerie des transports aériens. Le réseau sûreté rassemble ces acteurs un mardi sur deux, en deux parties : le « réseau partenaire » qui inclut toutes ces entités, puis le « réseau restreint » réunissant les services de l’État et Adp. Cela permet aux partenaires de partager leurs difficultés et de demander des clarifications sur les réglementations.

« Pour l’épidémie d’Ébola les compagnies aériennes ont par exemple posé des questions sanitaires sur la viande de brousse que des passagers pouvaient transporter illégalement ».

Une vigilance renforcée avec le plan Vigipirate

Avec le passage du plan Vigipirate au niveau « Alerte attentats  », des mesures de sécurité supplémentaires ont été décidées pour les aérogares et les parkings. La surveillance et les enquêtes sont aussi plus poussées pour tous les personnels, augmentant le nombre de recours ce qui « intensifie nos tâches et celles de la PAF » commente Stéphane Selly. À la suite des attentats de novembre, la préfecture, la DGSI, la PAF et la GTA ont ainsi organisé une grande conférence de sensibilisation à la radicalisation à destination de tous les correspondants sûreté des entreprises œuvrant sur la plateforme.

Durant cet événement, la PAF et la GTA ont appris aux agents à repérer les signes de radicalisation afin d’écarter toute menace potentielle à l’aéroport d’Orly.

Aya Iskandarani