Accompagner les familles dans leur deuil
Une cellule médico-psychologique a été rapidement installée dans un gymnase en contrebas du village de Seyne-les-Alpes.
Médecins, psychologues, Croix-Rouge, Protection Civile, SAMU, associations allemandes et espagnoles, traducteurs, unités militaires de sécurité civile, sapeurs-pompiers, préfecture : tous sont mobilisés pour l’accueil bienveillant des familles des victimes.
Patricia Willaert, préfète des Alpes-de-Haute-Provence, souligne : « Je demande aux médias de préserver ces familles qui ont fait preuve d’une dignité extraordinaire.»
« Notre priorité absolue est de préserver les familles et de prendre en compte leur détresse », explique Véronique Caron, sous-préfète de Barcelonnette. Elle préside les nombreux points de situation au poste de commandement opérationnel interservices, où la question de la prise en charge de chaque famille est détaillée. « Nous organisons l’hébergement, l’arrivée et le retour des familles sur le lieu de recueillement au Vernet et à la chapelle ardente. Nous mettons à leur disposition des minibus et une escorte policière à moto pour les protéger de la presse. Nous avons une parfaite coordination avec nos homologues allemands, espagnols, et les autres représentations consulaires avec qui nous travaillons en fonction des nationalités qui arrivent. »
« Je vous demande empathie, intelligence et souplesse », annonce à ses troupes le colonel Emmanuel Clavaud, directeur départemental du SDIS des Alpes-de-Haute-Provence. « Vous allez être soumis à une grosse
pression. Pour que tout se déroule de la meilleure façon, il faut se reposer sur les procédures, les règles, la chaîne de commandement. »
Les sapeurs-pompiers sont chargés de guider les familles et proches vers les lieux de cérémonie, traiter les détresses psychologiques et toute urgence médicale. « Les actions de soutien et d’assistance sont assurées
par la grande communauté des acteurs du secours, explique le colonel Clavaud. Nous combinons toutes ces compétences pour pouvoir être en mesure d’offrir une réponse la plus adaptée en fonction des attentes des familles qui seront très fatiguées et éprouvées. C’est toute la France qui est mobilisée pour répondre dignement et être à la hauteur de ce qu’exige cette situation. Nous vivons un évènement hors-norme, il y a une énorme pression émotionnelle sur les épaules de tout le personnel en charge de cette opération. Le soutien psychologique est là aussi pour eux. » Le colonel souligne notamment la motivation des sapeurs-pompiers volontaires : « Le département des Alpes-de-Haute-Provence est massivement constitué de SPV. Ils sont au rendez-vous. Le volontariat est une ressource inestimable. »
Un détachement de l’Unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile de Brignoles (UIISC7) est sur place dans le cadre d’une mission d’assistance et d’appui logistique auprès du SDIS 04 et des renforts nationaux. « Nous nous occupons du montage des tentes qui permettent l’accueil des victimes dans le cadre du soutien psychologique, explique le capitaine Michel. Nous avons aussi une expertise technique dans le domaine des transmissions, qui a été mise à disposition des autorités. »
L’association « Service des traducteurs d’urgence » a répondu à l’appel de la préfecture. Christoph Woik, son président, témoigne : « Nous assistons les équipes sur le plan linguistique, notamment pour l’accompagnement des familles. 20 interprètes allemands, espagnols, anglais, et autre si nécessaire, sont présents 24 heures /24 auprès des psychologues, médecins ou secouristes de la cellule médico-psychologique. »
Reportage : Floriane Boillot