Un logiciel qui a fourni ses preuves !

Un logiciel qui a fourni ses preuves ! © MI/SG/Dicom/J.Groisard
24 septembre 2015

Utilisé depuis plus de dix ans, l’outil d’analyse criminelle et comportementale Salvac est dédié à la lutte contre les crimes à caractère violent ou sexuel présentant un caractère sériel. La base contient les éléments d’enquête fournis par les services saisis.


Saisir des éléments d’une enquête policière dans un programme informatique afin de les comparer à d’autres affaires pour déterminer l’identité du criminel, Lilly Rush dans la série américaine policière « Cold Case » en aurait rêvé. 

Mais ce programme d’analyse informatique existe ! Il s’agit du logiciel Salvac (système d’analyse des liens de la violence associée aux crimes), importé du Canada. Derrière cet acronyme se cache un outil devenu indispensable aux services d’enquête. C’est grâce à ce système automatisé de traitement de données judiciaires que le « chauffeur-livreur et routard du viol » Arnaud Hopfner, 37 ans, a été confondu en 2013 en complément de minutieux recoupements et de l’analyse de nombreux crimes sexuels.

Salvac est à la disposition des 7 analystes du groupe éponyme spécialement formés à l’analyse criminelle et comportementale dirigé par le commandant de police Philippe Gomez. Chaque année, cet outil permet de réaliser de nombreux rapprochements entre des faits élucidés ou non qui remontent parfois à plusieurs années. Ainsi, Salvac a produit depuis sa création en 2003 jusqu’au 1er janvier de cette année, 281 rapports de rapprochement aboutissant à 37 rapprochements positifs qui concernent près de 220 victimes.

Ce logiciel s’appuie sur une base de données opérationnelles, commune à la police et à la gendarmerie nationales, ne contenant que des informations relatives aux crimes de violence constatés par les forces de l’ordre et ne présentant, d’emblée, aucun mobile apparent. Par l’expression « crime de violence », il faut comprendre les homicides, viols et agressions sexuelles et leurs tentatives, dont sont exclus les règlements de compte entre voyous et les meurtres intra-familiaux. Il intègre également les disparitions de personnes dont l’origine criminelle est supposée, ainsi que les découvertes de cadavres non identifiés.

La base Salvac contient à l’heure actuelle près de 13 000 affaires, résolues ou non

Le rôle de l’équipe Salvac est d’intégrer dans la base, puis d’analyser, les éléments de procédures communiqués par les enquêteurs sur des affaires dont ils sont saisis. Ces éléments de procédure, transmis par les enquêteurs de leur propre initiative ou sur demande de Salvac, contiennent un certain nombre d’éléments très précis quant aux manières d’opérer, aux habitudes de la victime, aux propos tenus par l’auteur ou à son comportement. L’exploitation de ces données permet des analyses pertinentes pouvant déboucher sur de potentiels rapprochements entre des affaires parfois distancées dans le temps et/ou l’espace et que rien ne semblait lier à priori.

Ainsi, dernièrement un agresseur a été identifié notamment par son mode opératoire. Il agressait les mineurs dans les toilettes des fast-foods !

Joël Beck