Moteur de l’activité touristique, le patrimoine paysager et architectural du département doit faire face à des transformations rapides. Des actions de vigilance et de protection sont encouragées.
Les paysages et les sites de l’Ariège sont reconnus pour leur beauté et leur authenticité. Qu’ils soient prestigieux, insolites, majestueux ou intimistes, les sites de ce département constituent un patrimoine remarquable avec des paysages de montagne, des sites historiques, des curiosités naturelles, des sites liés au patrimoine religieux... Mais ces sites ont connu de nombreuses transformations et évolutions, liées tant aux changements intervenus dans les pratiques agricoles et pastorales, qu’à la croissance des villes et villages. « Une transformation assez évidente des paysages concerne l’exubérance des boisements ayant pris le dessus dans les zones délaissées par les cultures et les pâturages ou l’utilisation de matériaux modernes dans la construction », avance Pierre Le Himas de la direction régionale de l’environnement et de l’aménagement et du logement (DREAL) Midi-Pyrénées.
Cette évolution est liée à la perte et à l’oubli du savoir-faire d’entretien des patrimoines naturels et architecturaux. Les techniques locales manquent aujourd’hui pour réhabiliter les granges d’estives. D’une façon plus générale, une urbanisation peu maîtrisée conjuguée à l’utilisation de matériaux et produits standardisés ou inadaptés au vocabulaire architectural et au patrimoine local, conduisent à une banalisation des sites et à une perte de substance de l’identité des lieux. Ce bilan réalisé dernièrement par la DREAL fait donc apparaître la nécessité de prendre en compte l’évolution des territoires et de leurs modes de gestion avec un triple objectif : actualiser et enrichir la connaissance des sites paysagers, renforcer et mettre en œuvre un programme de protection, et améliorer la gestion et valorisation des 67 sites classés ou inscrits (1) .
La maîtrise de l’urbanisation autour des sites, leur mise en valeur et l’accueil du public sont des priorités. Leur préservation impose des modes de gestion et d’entretien adaptés. Les sites ariégeois se juxtaposant souvent à un ou plusieurs monuments historiques, la mise en place d’un dispositif de contractualisation de la gestion, qui précise les recommandations en termes de constructions et de maintien de trames végétales, est recommandée. « Finalement, avec son ensemble de sites classés et inscrits, un tourisme « Vert » et culturel en pleine expansion, l’Ariège dispose d’une carte à jouer afin d’utiliser la valeur de ce patrimoine paysager et bâti comme un socle de développement local », résume Ronan Boillot, secrétaire général de la préfecture de l’Ariège.
Joël Beck
1 : L’inscription ou le classement est une protection destinée à préserver les sites dont la conservation ou la préservation présente, au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général. La DREAL anime au plan départemental sous l’autorité du préfet de département la politique des sites et paysages, en liaison avec les architectes des bâtiments de France.