Aube : Le GRIAC, force de frappe anti-cambriolage

Le GRIAC, force de frappe anti-cambriolage © MI/Dicom/F.Canton
23 juillet 2014

Créé dans la foulée de la mise en place du plan national de lutte contre les cambriolages, le groupe de recherches et d’investigations anti-cambriolage (GRIAC) de la DDSP de l’Aube a considérablement gêné l’activité des auteurs de vols avec effraction dans l’agglomération troyenne.


Le directeur départemental de la sécurité publique de l’Aube n’a pas fait les choses à moitié, en créant un groupe de recherches et d’investigations anti-cambriolage (GRIAC) au sein de la sureté départementale. Rémi Conesa a en effet donné à cette nouvelle structure des moyens à la hauteur des objectifs fixés par le plan national de lutte contre les cambriolages et les vols à main armée.

« L’ancienne cellule anti-cambriolage ne comptait que deux policiers, souligne Jean-Noël Lévèque, ancien adjoint au chef d’unité de recherche judiciaire et désormais chef du GRIAC. Or ces effectifs étaient largement insuffisants pour traiter efficacement l’ensemble des affaires de vols avec effraction de la circonscription troyenne. Quand j’ai été nommé à la tête de cette nouvelle unité, le directeur m’a adjoint quatre policiers : deux procéduriers comme je le souhaitais, plus un policier de la BAC et un de l’UPP. Avec quatre OPJ et un APJ, nous avons désormais les moyens de faire un véritable travail de fond ».

Dès sa mise en place, en novembre 2013, le groupe s’est attelé à l’examen des dossiers en cours. « Il nous a fallu un bon mois et demi pour traiter les 700 dossiers en suspens : les reprendre un par un, les analyser, faire des recoupements et voir ce qu’on pouvait en tirer ». L’investissement fut payant puisque le groupe éclusa la grande majorité de ces dossiers. « Certains étaient très lourds comme celui concernant cinq individus dont trois mineurs qui avaient commis pas moins de 64 vols avec effraction en 2013. Nous avons cependant bouclé cette affaire moins de trois mois après notre installation ».

Mais le GRIAC ne s’est pas contenté de traiter les seuls dossiers en suspens. « Nous avons été immédiatement opérationnels, afin d’intervenir dès qu’un vol avec effraction était commis dans la circonscription, précise Jean-Noël Lévèque. En la matière, il n’y a pas de secret : pour obtenir des résultats, il faut être disponible et réactif. C’est pourquoi nous avons mis en place une astreinte afin d’être joignables 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, et demandé aux unités sur le terrain de nous avertir dès qu’un vol est commis. Nous nous rendons alors immédiatement sur place afin de procéder aux constatations et à l’enquête de voisinage ».

Pour renforcer son efficacité, le groupe peut également s’appuyer sur l’analyse de l’ADN et des empreintes, avec le concours du service local de la police technique, et n’hésite pas à exploiter la téléphonie. Les policiers vont même jusqu’à mettre en place des dispositifs de surveillance pour prendre en « flag » des individus ou des réseaux. « Nous avons ainsi réussi à neutraliser des individus qui volaient du gasoil dans la zone industrielle ».

Pour Jean-Noël Lévèque, l’efficacité de la lutte contre les vols avec effraction repose également sur une parfaite communication, et notamment sur l’échange d’informations avec les unités de la DDSP sur le terrain, et avec les gendarmes. « Les renseignements que peuvent nous fournir la BAC et l’UPP, par exemple, sont primordiaux. Dès la création du groupe, nous avons mis l’accent sur cet aspect ».

Le GRIAC affiche de très bons résultats. « Les vols avec effraction ont diminué dans l’agglomération et le taux d'élucidation s’est bien amélioré. En plus, les individus majeurs que nous avons fait tomber ont tous pris du ferme. Il faut dire, qu’en bons procéduriers, nous faisons en sorte de présenter au parquet des dossiers bien carrés et ficelés ».

Frank Canton