Le ministère de l'Intérieur participe activement au développement institutionnel du royaume marocain, notamment en matière de décentralisation, de déconcentration et de restructuration administrative.
Des visites de délégations sont ainsi régulièrement organisées place Beauvau et dans les préfectures pour faciliter cette coopération.Dans le cadre des accords bilatéraux qui unissent depuis de nombreuses années la République française et le royaume du Maroc, la coopération entre leurs ministères de l'Intérieur bat son plein.
En 2008, Bernadette Malgorn (alors secrétaire générale du ministère de l'Intérieur) et son homologue marocain signaient un arrangement administratif définissant la nature de cette coopération. En décembre dernier, Henri-Michel Comet, secrétaire général du ministère de l'Intérieur , confirmait cette collaboration avec la signature d'un plan d'actions prévoyant la mise en oeuvre de cet arrangement administratif. À cette occasion, un préfet référent pour la coopération administrative avec le Maroc était désigné, en la personne du préfet Patrice Molle.
Ma mission est de coordonner l'action de coopération dans le domaine de la gouvernance entre les deux ministères, explique t-il. Je suis en quelque sorte un interlocuteur unique pour les Marocains et une passerelle entre les deux ministères de l'Intérieur.
Depuis 2008, des visites ont permis à des walis (le wali est à la tête de l'une des seize régions marocaines, découpées en provinces) et des gouverneurs marocains d'observer au plus près les missions du corps préfectoral français dans les territoires dont ils ont la charge. Ainsi, du 28 juin au 2 juillet derniers, Mohamed El Amine El Mrabt Targhi, Driss Ben Addou et Mustapha El Attar, respectivement gouverneurs de la province de Larache, de Tznit et de la préfecture d'arrondissement de Moulay Rachid, ont effectué une véritable plongée au coeur de notre institution.
La première journée s'est déroulée place Beauvau. Philippe Castanet, sous-directeur de l'administration territoriale, a présenté la déconcentration, le rôle et les missions du préfet de département, de région et du SGAR. Yann Jounot, préfet et haut fonctionnaire de défense adjoint, a expliqué les attributions du préfet en matière de sécurité publique et de sécurité civile, puis Gilles Clavreul, sous-directeur du corps préfectoral, a présenté le préfet en tant que haut fonctionnaire, son recrutement, sa carrière, sa mobilité et sa formation.
La délégation marocaine s'est vu expliquer les problématiques liées à la décentralisation avant d'être reçue par le secrétaire général du ministère, Henri-Michel Comet, en clôture de cette journée.
Les trois gouverneurs ont ensuite effectué le trajet vers la région Languedoc-Roussillon pour une immersion dans le travail et le rôle d'un préfet « à la française ». La délégation a ainsi visité le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l'Institut national de recherche agronomique (INRA), le groupement de gendarmerie de l'Hérault, le service d'incendie et de secours, la direction départementale des territoires et de la mer, et la direction départementale de la sécurité publique. Après avoir assisté à une réunion des préfets et au comité d'action régionale (CAR), les représentants marocains ont découvert le littoral de la région aux côtés de la sous-préfète chargée du littoral, Cécile Lenglet.
La semaine s'est achevée par une visite de la sous-préfecture de Lodève, permettant d'évoquer les missions d'un sous-préfet et les perspectives d'avenir.
Les Marocains sont très francophones et francophiles, continue le préfet référent. Ils veulent dupliquer ce qu'ils observent en France, mais ils doivent le faire en s'appuyant sur leurs spécificités. Notre objectif est de leur faire part de notre expérience, notamment des difficultés rencontrées pour leur faire gagner du temps dans la réorganisation. Il ne s'agit aucunement de s'ériger en modèle mais de renforcer nos liens.
Les Marocains sont très francophones et francophiles, continue le préfet référent. Ils veulent dupliquer ce qu'ils observent en France, mais ils doivent le faire en s'appuyant sur leurs spécificités. Notre objectif est de leur faire part de notre expérience, notamment des difficultés rencontrées pour leur faire gagner du temps dans la réorganisation. Il ne s'agit aucunement de s'ériger en modèle mais de renforcer nos liens.