La surveillance des mers : une problématique internationale

La surveillance des mers : une problématique internationale
1 juillet 2011

Début avril, les représentants d'une vingtaine de pays se sont réunis à La Rochelle pour partager leurs savoir-faire dans les différents domaines de la politique maritime.


L'occasion pour la gendarmerie de présenter ses moyens aériens et nautiques, ainsi que sa plus-value en termes de force de proximité à compétence générale de police en mer.

Dans le cadre du Forum des garde-côtes de l'Atlantique Nord, dont la France assure la présidence tournante depuis le 1er octobre, La Rochelle (Charente-Maritime) a accueilli, du 4 au 7 avril, la troisième réunion internationale des experts. Ce rendez-vous a permis aux délégations, en provenance de vingt pays, dont les États-Unis, le Canada, la Russie et de nombreux pays de l'Union européenne, de comparer leurs moyens et méthodes d'actions, mais aussi d'aborder les problématiques actuelles dans les domaines de la sûreté maritime, de la lutte contre les stupéfiants, de l'immigration illégale, de la recherche et du sauvetage de personnes, mais aussi du contrôle des pêches, de la protection de l'environnement et de l'évolution technologique. Une délégation de la gendarmerie conduite par le colonel Dominique G., de la direction générale de la Gendarmerie nationale, a participé à ces travaux.

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L'objectif de ces groupes de travail est de mettre à profit les expériences de chacun afin d'être encore plus efficace. C'est aussi l'occasion de créer des réseaux professionnels, d'apprendre à travailler ensemble et d'ouvrir la porte à la coopération. En effet, aujourd'hui, on ne peut pas penser surveillance des mers en ne voyant que sa propre côte. Il y a un certain nombre de sujets majeurs qui ne peuvent pas être traités par un seul pays. C'est le cas de la lutte contre les trafics ou des grands navires à passagers, thème de ce forum, souligne Jean-François Le Tallec, secrétaire général de la Mer. Certains paquebots peuvent en effet embarquer jusqu'à 6 000 passagers et 2 000 membres d'équipage. En cas de détresse, un pays pourrait difficilement y faire face seul et fournir rapidement la totalité des moyens de sauvetage nécessaires. Une opération internationale serait incontournable. 

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Un exercice de grande ampleur sur ce thème sera d'ailleurs organisé à Brest fin septembre.

Les délégations ont également pu découvrir, au cours d'ateliers, de démonstrations et de visites, les moyens humains et matériels de différentes administrations françaises. L'occasion pour la gendarmerie de présenter ses moyens aériens, avec la présence de l'E.C. 135 de la section aérienne de Mérignac (Gironde) et son dispositif de vidéotransmission, ainsi que ses moyens nautiques avec une visite guidée des embarcations de la compagnie de gendarmerie maritime de Lorient et de la brigade nautique côtière de La Rochelle.

Chaque pays possède une organisation et une législation adaptées à ses traditions et à ses besoins. Ce forum est l'occasion de les appréhender. Le modèle français, par exemple, a évolué après le discours sur la politique maritime de la France prononcé par le président de la République, au Havre, le 16 juillet 2009. Quelques mois plus tard, le Comité Interministériel de la mer (CImer) adoptait une « stratégie nationale pour la mer et les océans », fixant la politique de la France en matière de mise en valeur des outre-mer, de développement économique, de protection de l'environnement ou encore de politique étrangère. Ce CImer du 8 décembre 2009 donnait également naissance à la Fonction garde-côtes, dont le comité directeur, présidé par le secrétaire général de la Mer, est directement placé sous l'autorité du Premier ministre. Ce comité directeur réunit les responsables des différents services agissant en mer, à savoir la Marine nationale, les affaires maritimes, la Gendarmerie et la Police nationales, les douanes et la sécurité civile. Structure fédératrice par excellence, la Fonction garde-côtes a pour mission de moderniser et d'optimiser les moyens de l'action de l'État en mer, afin de permettre la mise en oeuvre de la politique maritime de la France et de répondre aux priorités fixées par le gouvernement. Il s'agit dans un premier temps d'analyser les missions, de déterminer un format global de la fonction et d'identifier les grands axes d'optimisation (mutualisations, coopérations, synergies ou recherche de subsidiarité) des capacités concourant à l'action de l'État en mer. Toutefois

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le but n'est pas d'arriver à un seul corps, précise le secrétaire général de la Mer. Nous souhaitons au contraire conserver la motivation et les compétences de chacune des administrations, tout en les rendant capables de mieux travailler ensemble, voire de se remplacer sur certaines missions ; c'est l'ouverture du métier ! L'esprit de la Fonction garde-côtes, c'est de s'appuyer sur ces différentes plus-values, liées à la nature de leurs missions et à leurs savoir-faire. La gendarmerie nautique et la gendarmerie maritime, par exemple, sont une véritable force de proximité à compétence générale de police en mer.

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Première réalisation concrète, le centre opérationnel de la Fonction garde-côtes a été inauguré en septembre 2010. Deux officiers de gendarmerie, représentant la DGGN et la gendarmerie maritime, y sont actuellement affectés.