Zoom sur le dispositif national de la Sécurité civile qui déploie chaque année d’importants moyens pour protéger les populations et les massifs forestiers.

En 2016, 16 100 hectares de forêts ont brûlé en France métropolitaine. Une hausse par rapport à 2015, conséquente aux conditions climatiques critiques.
Deux sapeurs-pompiers sont décédés dans des opérations de lutte et plusieurs ont été gravement blessés.

Aujourd'hui, la lutte contre les feux de forêts débute par la mobilisation préventive des moyens d'intervention et sur une évaluation quotidienne et précise du risque. L'efficacité du dispositif de lutte dépend, en grande partie, de la détection précoce des incendies et de l'engagement rapide des moyens d'intervention sur les feux.

La mobilisation préventive des moyens est donc d'une extrême importance pour réduire le plus possible les délais d'action : hommes et matériels sont placés à titre préventif au plus près des zones sensibles pour réduire les délais d'intervention. L'objectif étant fixé à une intervention dans les 10 minutes après la détection d'un feu.

Au sein du ministère de l'Intérieur, c'est la Direction générale de la Sécurité civile et de la Gestion de crises (DGSCGC) qui est chargée de mettre en place des plans de lutte efficaces contre les feux de forêts, en étant au plus près des problématiques variées du territoire :

• exploitation des données météorologiques et analyse permanente du risque incendie
• efforts de prévention pour réduire la vulnérabilité des espaces forestiers
• mieux identifier les situations d'urgence (et connaître l'origine des départs de feu pour mieux lutter contre)

Pour mettre en application ces plans, la DGSCGC s'appuie sur des moyens matériels et humains importants, renforcés lors des périodes à risque, entre juin et septembre. En effet, pendant l'été, les conditions climatiques particulières (chaleur, sécheresse), la forte fréquentation des massifs et la multiplication des activités en plein air accentuent les risques de départ de feu et la mise en danger d'une plus grande population. Six niveaux de dimensionnement du risque sont ainsi mis en place pour repositionner les engins et les équipages à proximité ou dans les massifs forestiers.

Certaines zones du territoire français font l’objet d’une attention toute particulière :

• L’arc méditerranéen est la zone la plus touchée par les feux de forêts, un tel niveau de danger n’avait pas été observé depuis 2004. Une sécheresse intense couplée à des vents violents ont provoqué la destruction de 12 140 hectares de végétation.
• Dans le massif des Landes de Gascogne, encore fragilisé par les conséquences de la tempête Klaus en 2009, des moyens aériens supplémentaires seront prépositionnés en cas de risques opérationnels sévères. En effet, les arbres tombés à terre pénalisent encore la pénétration des équipes d’intervention au sein des parcelles forestières.
• En Corse, 80% de la surface de l’île est recouverte de maquis et de forêts. Plusieurs facteurs comme le relief ou les conditions climatiques favorisent la propagation des feux. Un dispositif de 460 sapeurs-sauveteurs est mis en place, complété par des moyens matériels importants : 4 bombardiers d’eau, 2 hélicoptères et 44 véhicules terrestres.

En mars 2017, la base d’avions de la Sécurité civile a été transférée à Nîmes (Gard) qui abritait déjà le groupement d’hélicoptères dédié aux missions de secours. Cette base opérationnelle unique en France s'inscrit dans un projet plus ambitieux, celui de créer un centre d'excellence à vocation européenne sur l'emploi des moyens aériens de protection civile.

Moyens terrestres :

• 3 unités d'instruction et d'intervention de la Sécurité civile (650 hommes déployés sur le terrain)
• 700 sapeurs-pompiers formés à la lutte contre les feux de forêts mobilisables à titre prévisionnel
• 2 détachements d'intervention retardant (largage aérien ou à partir du sol) : 27 personnels et 4 camions citernes par détachement

Flotte aérienne polyvalente :

• • 23 aéronefs bombardiers d'eau d'une capacité titane de 121 700 litres (12 Canadair, 9 Tracker et 2 Dash)
  • 3 avions de reconnaissance : guet aérien armé
  • 11 hélicoptères de secours et de commandement

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