Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a inauguré la section zonale de recherche et d'appui (SZRA) de Metz le 12 février 2016. L’objectif des SZRA est avant tout la recherche du renseignement, notamment contre les filières djihadistes. La SZRA est un modèle éprouvé qui est expérimenté depuis 2014 à Lille, Lyon, Marseille et depuis 2015 à Rennes et à Bordeaux.
Ces services sont en première ligne dans la lutte contre le terrorisme et contre le phénomène d’endoctrinement qui l’alimente, travaillant ainsi en lien direct avec les policiers et les gendarmes du renseignement territorial.
Tous jouent en effet un rôle fondamental dans le suivi des individus signalés et la surveillance des lieux de radicalisation. Leur action s’inscrit dans le dispositif global mis en place progressivement et renforcé depuis l’adoption du Plan de lutte contre la radicalisation et les filières djihadistes en avril 2014.
Les Services zonaux du renseignement territorial constituent l'un des volets du Service central du renseignement territorial (SCRT). Créé le 09 mai 2014, le Service central du renseignement territorial (SCRT) est rattaché à la direction centrale de la sécurité publique (DCSP). Le SCRT est composé majoritairement de policiers, mais il comporte également des gendarmes. A terme, ce seront plus de 2560 fonctionnaires qui composeront ce service à l'issue des campagnes de recrutement de 2016 et 2017.
Le Service central du renseignement territorial se décline en 6 Services zonaux du renseignement territorial (SZRT), 15 Services régionaux du renseignement territorial (SRRT), 78 Services départementaux du renseignement territorial (SDRT), des Services du renseignement territorial (SRT) dans certains arrondissements, et 75 Antennes du renseignement territorial (ART) dans certaines compagnies et brigades de Gendarmerie.
Le SCRT reprend en grande partie les missions des anciens renseignements généraux (RG). Elles restaient assurées par la sous-direction de l'information générale (SDIG), sauf celles reprises par la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Le SCRT comporte 7 divisions au niveau central :
A l'occasion de cette inauguration, le ministre de l'Intérieur a rappelé que "lutter contre le terrorisme, c'est lutter en amont contre les dérives fanatiques, contre le phénomène de radicalisation qui précède le passage à l'acte meurtrier". Il a insisté sur le fait que la menace est aujourd'hui plus élevée que jamais en France et qu'elle pèse sur l'ensemble du territoire, non seulement sur la région parisienne. C'est la raison pour laquelle chaque Français doit pouvoir bénéficier du même niveau de sécurité, où qu'il vive sur le territoire national.
La création des sections zonales de recherche et d'appui illustre le cap fixé par le Gouvernement : donner aux forces de l'ordre les moyens humains, matériels et juridiques de travailler efficacement.
En juin 2015, après le drame survenu à Saint-Quentin-Fallavier, perpétré par un individu qui avait été connu des services de sécurité pour radicalisation puis qui s'était fait oublier, le ministre de l'Intérieur a décidé la création d'un Etat-major opérationnel de prévention du terrorisme (EMOPT) dans chaque zone de défense. Cette instance contrôle le suivi effectif des individus signalés pour radicalisation. Pour ce faire, il regroupe des représentants de l’ensemble des forces et des services concernés dans une logique de transversalité, de décloisonnement et de partage de l’information.
L’EMOPT s’appuie sur le Fichier de Traitement des Signalements, de la Prévention de la Radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), qu’utilisent également les Services zonaux de Recherches et d’Appui. A partir de ce fichier national, le travail de l’Etat-major opérationnel de prévention du terrorisme permet par exemple d’opérer des retraits d’agréments – pour des personnes travaillant sur des sites sensibles, par exemple des aéroports tels que celui de Roissy où plusieurs dizaines d’individus se sont vus retirer leurs badges d’accès – et contribue à la mise en place d’une fine cartographie des risques.
L’EMPOT prend aussi le relais pour le suivi de personnes signalées via la plateforme téléphonique nationale de signalements. Cette plateforme permet à une équipe de professionnels formés, de recueillir les signalements des familles confrontées au phénomène de la radicalisation et de les orienter. Chaque signalement est communiqué au préfet concerné en fonction du lieu de résidence de la personne signalée afin que les services de sécurité puissent la prendre en charge dans le cadre de la « cellule de suivi et de prévention de la radicalisation », pilotée par le préfet et le procureur de la République.
C’est l’ensemble de ce dispositif qui a notamment permis de cibler, de manière efficace, les mesures qui ont été prises depuis le 13 novembre dernier dans le cadre de l’état d’urgence.
Lire le discours prononcé par le ministre.