Dés qu'Haïti a été frappé par le séisme du 12 janvier 2010, la France s'est mobilisée pour répondre à l'urgence puis s'est attachée, conformément aux annonces du président de la République, à inscrire son action dans le temps, au côté des autres acteurs internationaux, afin d'aider le pays à se redresser et à développer sa résilience face aux risque élevé de catastrophes naturelles de ce pays.
Dans l’urgence, et du fait de la proximité de nos départements d’Outre-mer, la France a été comme lors des précédentes catastrophes parmi les tous premiers pays à se porter au secours de la population haïtienne. Ce sont ainsi près de 500 personnels de la sécurité civile, dont la moitié de sauveteurs, qui ont été déployés progressivement dans les premiers jours qui ont suivi le séisme pour porter secours aux populations.
Au cours de l’année 2010, et conformément aux annonces du président de la République, le ministère de l’Intérieur a porté notamment son effort sur la reconstitution rapide de capacités haïtiennes minimums de secours aux populations, notamment avant le retour de la période cyclonique. Cette action a pu être conduite efficacement grâce à l’accompagnement financier à hauteur de 0,6 M€ de la Mission interministérielle pour la reconstruction d’Haïti. Cette première année, notre action s’est concentrée sur les 200 pompiers rattachés à la Police nationale haïtienne (PNH), mais elle a également commencé à s’étendre aux dispositifs locaux, peu structurés, de volontaires de la croix rouge et de la sécurité civile. Les efforts ont porté en particulier sur :
L’effort porté sur la formation a permis d’organiser 24 sessions à Port-au-Prince comme dans les principales villes de province pour un total de 2800 jours de formation.
Cette action s'est poursuivie en 2011, tirant au mieux partie d’un financement de 0,3 M€ de la MIRH, afin de consolider les acquis et de développer des capacités complémentaires face aux menaces et risques identifiés comme prioritaires. Elle a visé, en complémentarité avec les autres acteurs internationaux, en particulier l’Union européenne, à consolider le professionnalisme des différents acteurs, quel que soit leur corps d’appartenance, en organisant notamment des actions de formation interservices au niveau des collectivités territoriales. Au nombre des actions nouvelles, on peut citer :
Ces nouvelles formations et la poursuite des précédents projets ont permis d’effectuer une douzaine de sessions de formation supplémentaires, principalement dans les provinces, pour un total de l’ordre de 1200 jours de formation.
Ces actions pourront se poursuivre jusqu’au printemps 2012 grâce à un financement complémentaire de 0,1 M€ de la MIRH.
Notre action bilatérale s’inscrit naturellement dans le cadre plus large de l'action de la communauté internationale, qui s’est développée en 2011 en matière de sécurité civile. Ainsi, la France est partie prenante, par la mise à disposition d'experts, au projet européen de soutien au développement de la protection civile haïtienne. Ce projet, qui doit s'achever au premier semestre, s'est concentré sur la mise à disposition de petits matériels collectifs d'intervention au profit des communes et la formation au secourisme de 2.000 volontaires, qui complètent ainsi nos formations bilatérales plus techniques et approfondies et nos dons d'équipements individuels.
Pour le futur, le ministère de l’Intérieur se propose, tout en consolidant les acquis des deux premières années, de travailler en 2012 à l’accompagnement de la création d’un dispositif de type « service civique », dans le cadre de la Seconde force de sécurité voulue par les autorités haïtiennes. Fortement inspiré de notre «Service militaire adapté » (SMA), elle pourrait ainsi conjuguer trois volets : formation civique des jeunes, mobilisation pour le secours aux populations voire la reforestation et la protection des forêts, et formation professionnelle. Un tel dispositif, mobilisateur, permettrait de développer à faible coût la capacité de réponse du pays aux catastrophes et de renforcer sensiblement la résilience de la population face à ces dernières, diminuant ainsi de façon très sensible sa dépendance de l’aide internationale d’urgence.
Ces actions seront, comme les précédentes, conduites en étroite coopération avec les autres acteurs de la communauté internationale.