Répondant tout d'abord à l'urgence humanitaire des premiers jours, l'action de ce ministère s'est inscrite dans la durée avec des actions de relèvement immédiat des capacités haïtiennes de sécurité publique puis de soutien au développement d'une police démocratique et professionnelle.
Dès le lendemain du séisme qui a durement frappé le peuple haïtien le 12 janvier 2010, puis dans la durée dans la droite ligne des annonces du président de la République, la France a mobilisé des moyens exceptionnels du ministère de l'Intérieur au profit de ce pays dévasté : répondant tout d'abord à l'urgence humanitaire des premiers jours, l'action de ce ministère s'est inscrite dans la durée avec des actions de relèvement immédiat des capacités haïtiennes de sécurité publique puis de soutien au développement d'une police démocratique et professionnelle.
Dans l’urgence, deux escadrons de gendarmerie mobile ont été mobilisés dés le début de la crise afin d’assurer dans les premiers jours la sécurité et donc le libre déploiement du dispositif humanitaire dans un contexte chaotique, puis de renforcer l’action internationale au profit de la sécurité générale des Haïtiens et des internationaux en intégrant la mission des Nations Unies pour Haïti (MINUSTAH). Notre contribution à la MINUSTAH s'est ainsi élevée en moyenne à 175 personnels en 2010, en réponse au séisme, puis a été réajustée progressivement : 55 personnels en moyenne en 2011, avec l’objectif d’une trentaine de personnels au printemps 2012, notre expertise se concentrant sur la formation des cadres et policiers haïtiens.
22 policiers et gendarmes français sont décorés de la médaille des Nations Unies, le 30 août dernier à Port-au-Prince, lors d’une cérémonie au Quartier Général de la MINUSTAH.
Dés 2010, grâce notamment à un budget de 1 M€ consenti par la Mission interministérielle pour la reconstruction d’Haïti (MIRH), la mobilisation des acteurs du Ministère a permis de contribuer de façon significative à la reconstitution de capacités indispensables à court terme de la Police Nationale Haïtienne (PNH), incluant en particulier :
Un programme de formation ambitieux a été mis en place à cette fin, couvrant non seulement les actions précédentes mais aussi la remise sur pied des bases d’un dispositif de police judiciaire, dont le bilan est éloquent : 16 sessions ont permis de délivrer un total de 7600 jours de formation au profit de 760 personnels de la PNH.
Cette action s'est poursuivie en 2011, tirant au mieux partie d’un financement de 0,6 M€ de la MIRH et de la présence d’experts français au sein de l’équipe de formateurs de la MINUSTAH à l’école de police de Port-au-Prince. Il s’est agi d’une part de consolider les acquis de 2010, d’autre part de développer des capacités complémentaires des services de police haïtiens face aux menaces prioritaires des bandes armées et du crime organisé, qui constituent dans ce pays des entraves importantes au développement économique et social. Ces actions ont porté notamment sur :
Les actions de formations ont été développées de façon plus ciblée, visant les multiples besoins formulés par la PNH : maintien de l’ordre et intervention, police technique et investigations mais aussi négociation et libération des otages, protection des hautes personnalités, lutte contre la fraude documentaire... 36 sessions on permis de délivrer un total de 7800 jours de formation au profit de 820 personnels de la PNH.
Le ministère de l’Intérieur est en capacité, grâce à un financement complémentaire de 0,2 M€ dégagé en fin d’année par la MIRH, d’assurer jusqu’au printemps 2012 la continuité des actions entreprises en 2011 au profit de la police haïtienne. Parmi les actions d’ores-et-déjà prévues au premier trimestre 2012, on peut citer la finalisation d'un réseau de télécommunications de commandement et de la police judiciaire reliant la capitale et l’ensemble des départements
Pour le futur, le ministère de l’Intérieur se propose, tout en consolidant les acquis des deux premières années, de travailler dans deux directions principales au profit de la PNH :
Ces actions seront conduites, comme jusqu’à présent, en collaboration avec la MINUSTAH, et en relation plus étroite avec le PNUD et les grands bailleurs internationaux, notamment le Canada, pays francophone très impliqué lui aussi dans l’appui à la justice et à la police haïtiennes.