La Sécurité civile se prépare aux feux de forêt dans les Pyrénées-Orientales

© MIOMCTI/Sécurité Civile/J.Bertrand
14 mars 2012

À Enveitg, plus personne ne s'étonne de voir le ciel bleu du mois de mars taché par un panache de fumée brun et âcre.


Sur ces terres montagneuses plantées à la frontière espagnole, 80 sapeurs-sauveteurs de la Sécurité civile ont pris leurs quartiers d'hiver depuis deux semaines. L'heure n'est pas à la détente mais plutôt à la préparation de la période estivale, synonyme de feux de forêt pour ces personnels militaires originaires de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).

En partenariat avec la Chambre d'agriculture, le détachement de la Sécurité civile organise des écobuages sur des parcelles  boisées, envahies par les genets et les ronces. "On ne brûle pas par hasard. La chambre d'agriculture nous octroie un terrain de plusieurs dizaines d'hectares chaque jour en fonction du temps", précise le capitaine Gilliard.

Chaque matin après le lever du soleil, la caravane rouge de la Sécurité civile emprunte les routes sinueuses des Pyrénées-Orientales et prend possession d'une parcelle préparée la veille. "Avant d’allumer, nous formons un layon, une bande de terre qui fera office de pare feu". Une fois en place, le détachement se divise en plusieurs groupes. D'un côté les brûleurs allument des bandes de végétation en effectuant des virgules. À proximité, un sapeur effectue des relevés métrologiques réguliers. "Toutes les demi-heures, nous vérifions le taux d'humidité dans l'air. Un temps trop sec aggrave les risques et l'inverse empêche d'effectuer un bon brûlage. Nous sommes aussi très attentifs au vent".

Dans la fumée, d’autres équipes suivent l'avancée du feu, une lance à la main, prêtes à refroidir les cendres et les dernières fumeroles. Au-delà de leurs vertus écologiques et pastorales, les brûlages dirigés sont un excellent entraînement pour les sapeurs-sauveteurs. "Ces deux semaines au contact des flammes permettent de se familiariser avec le feu et d'apprendre à se connaître", souligne le caporal-chef Emmanuelle Alzon. Avec ses sept campagnes corses au compteur, cette jeune femme fait figure de vétéran, mais elle fait toujours profil bas face au feu.

"Avec l'adrénaline, on peut se sentir fort, mais il faut toujours apprendre à canaliser son énergie, écouter son corps et les conseils des anciens. Face au feu, nous ne sommes pas invincibles".