Cérémonie de baptême de la 62ème promotion "Roger Wybot"

Crédits photo : ENSP
27 juin 2012

Lundi 25 juin 2012, Manuel Valls, ministre de l'intérieur, a assisté à la sortie de la 62ème promotion de commissaires de police, à l'Ecole nationale supérieure de police (ENSP).


Un engagement à double dimension, à l'image de Roger Wybot

Revenant sur le choix du nom de la 62ème promotion, Roger Wybot, du nom de résistant de Roger-Paul Warin, le ministre de l'intérieur a indiqué que le parcours du premier patron de la direction de la surveillance du territoire (DST) illustre parfaitement les "qualités de conception et de direction" nécessaires à la carrière d'un commissaire de police.

La direction, qui implique la définition d'objectifs de travail et d'action fondés sur la mise en place d'indicateurs, et la conception, entendue comme la capacité à faire le lien entre un mode en perpétuel bouleversement, une délinquance polymorphe sans cesse en mutation et des directives opérationnelles.

"Une police exemplaire, c'est une police mieux respectée "

Rappelant que la protection de l'ordre public et la garantie de la sécurité de la population sont des missions essentielles devant être exercées dans le strict respect des libertés publiques et de la déontologie, Manuel Valls a affirmé son engagement à veiller à la qualité et à la professionnalisation des rapports humains en intervention.

Le ministre a notamment demandé "que les policiers s'astreignent à une certaine distanciation professionnelle", en proscrivant par exemple le tutoiement.

Il a insisté sur le devoir d'exemplarité des commissaires de police, vis-à-vis d'eux-mêmes et dans leur rôle de direction, soulignant qu'"une police exemplaire, c'est une police mieux respectée. Et une police mieux respectée, c'est une police consolidée dans ses prérogatives".

Les commissaires de police relèvent à la fois de l'ordre administratif et de l'ordre judiciaire. Du fait de cette compétence singulière, Manuel Valls a relevé leur nécessaire contribution à la qualité des relations entre la police et la justice. Ces relations seront notamment renforcées par la mise en place de conférences intérieur-justice déconcentrées autour de thématiques concrètes, partout en France, à un niveau régional adapté.

Afin de répondre à "une exigence de sécurité pour tous les Français", le ministre a annoncé les propositions suivantes :
- L'association du Parlement au mode de désignation du nouveau Président de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) ;
- La réalisation d'un audit des pratiques statistiques actuelles et la construction d'un nouveau format de pilotage institutionnel et opérationnel, plus exhaustif et plus transparent.

Le commissaire de police, "un observateur attentif" du contexte local

Les commissaires de police vont être prochainement sollicités sur le chantier des zones de sécurité prioritaires, dont les premières seront créées dès le mois de septembre. Destinées à mettre en place une action de sécurité renforcée sur des territoires bien ciblés, et caractérisées par une délinquance enracinée et de fortes attentes de la population, ces zones s'appuieront notamment sur une coordination renforcée de l'ensemble des forces de sécurité compétentes sur le territoire concerné.

Faisant également mention de l'importance de la communication dans l'exercice de leurs missions, Manuel Valls a demandé aux commissaires de police d'expliquer l'action de la police à nos concitoyens, aux acteurs locaux ou aux élus, notamment aux maires.

Une formation d'excellence, dont l'exemple mérite d'être suivi

Enfin, le ministre a salué les efforts entrepris par l'ENSP pour réformer et perfectionner son parcours de formation, tout en soulignant que la 62ème promotion figure parmi les premières à avoir bénéficié du nouveau cadre pédagogique de l'"approche par compétences".

Affirmant que la rénovation en profondeur de la formation des policiers constitue une de ses priorités, Manuel Valls a indiqué que le renouvellement de l'actuel schéma directeur de la formation, qui expire en fin d'année, sera réalisé.

En ce sens, sera réalisée une évaluation systématique des programmes de formation de la Direction générale de la police nationale (DGPN), tout en valorisant la part réservée aux cas pratiques et aux retours d'expérience.

Par ailleurs, le ministre a demandé au directeur général de la police nationale l'organisation des Assises de la formation, avec la participation de l'ensemble des directions actives, d'experts reconnus en pédagogie ou en formation professionnelle issus d'autres secteurs, le Défenseur des droits et un représentant de l'autorité judiciaire.