Samedi 7 août 2010, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales s'est rendu à Perpignan pour rencontrer les acteurs de la sécurité et s'assurer que tout est mis en œuvre pour garantir la tranquillité des Perpignanais.
Le ministre a été clair :
ici à Perpignan, comme partout en France, il n'y a aucun avenir pour les délinquants. Les Français doivent le savoir : s'il existe des problèmes, l'autorité de l'État et la puissance publique finissent toujours par gagner.
Evoquant le "dialogue de qualité" établi avec les élus locaux, symbolisé notamment par la réunion du 5 juillet dernier qui a été organisée, à sa demande, par le préfet Jean-François Delage, Brice Hortefeux a salué le "plan de bataille" mis au point par l'État et les collectivités pour lutter contre la violence à Perpignan.
Cette "véritable offensive" repose, tout d'abord, sur une politique de prévention ciblée selon les menaces. Cela passe par la signature, le 3 février dernier, d'un contrat local de sécurité. Cela passe aussi par des actions en direction des commerçants menées par la police nationale et la police municipale en partenariat avec la chambre de commerce et d'industrie. Cela passe également par une attention toute particulière portée aux personnes vulnérables, et spécialement aux personnes âgées qui bénéficient, comme partout en France, du "plan tranquillité seniors" lancé par Brice Hortefeux au début du mois de juillet.
La lutte contre la délinquance repose, ensuite, sur le développement de la vidéoprotection. Très récemment encore, elle a fait la preuve de son efficacité en permettant d'interpeller les auteurs de l'agression qui, le 1er juillet dernier, avait coûté la vie à un homme de 88 ans courageusement venu au secours de son épouse de 82 ans détroussée par quatre voyous. Sur les 104 caméras prévues à Perpignan, 84 sont d'ores et déjà opérationnelles et d'autres le seront dans les prochaines semaines. Il y en aura 100 fin 2010 et 150 d'ici 2012.
Ce "plan de bataille" repose, enfin, sur un meilleur emploi des forces de l'ordre. Depuis 2005, 37 hommes et femmes sont venus renforcer les effectifs de la direction départementale de la sécurité publique des Pyrénées-Orientales. Mais pour vaincre la délinquance, il ne suffit pas d'avoir de nombreux policiers dans les commissariats. Il faut multiplier leur présence aux points et aux heures les plus sensibles. Il faut être présent lorsque c'est nécessaire. C'est exactement ce qui a été fait à Perpignan, a souligné Brice Hortefeux, à partir d'une cartographie actualisée des faits par quartier et un aménagement des horaires de service, en particulier jusqu'à 23 heures du mardi au vendredi et le samedi en début de soirée. En outre, grâce à une réunion hebdomadaire des polices nationale et municipale placée sous l'égide de la directrice de cabinet du préfet, l'action des forces de sécurité est mieux organisée, mieux coordonnée et voit donc son efficacité opérationnelle renforcée.
Brice Hortefeux est revenu sur les opérations "coup de poing" menées dans Perpignan depuis le 30 juillet. Sous l'impulsion du préfet Delage, près d'une trentaine auront lieu tout au long du mois d'août. Evoquant ces interventions des forces de l'ordre sur les points sensibles,de jour comme de nuit, le ministre a indiqué qu'outre les contrôles classiques d'alcoolémie et de dépistage de stupéfiants, les policiers et les gendarmes peuvent procéder à la fouille des véhicules. Il s'est félicité de leur efficacité démultipliée grâce aux réquisitions délivrées par le procureur.
Après avoir participé à l'une de ces opérations aux côtés de 35 policiers dans le centre-ville de Perpignan, Brice Hortefeux a déclaré : "nous ne laisserons pas un jour de répit aux délinquants car il n'y a pas de trêve estivale dans la lutte contre les voyous"et ce d'autant plus que les efforts entrepris portent leurs fruits.
En effet, sur les six premiers mois de l'année 2010, certains indicateurs, qui étaient en progression sensible en 2009, se sont inversés dans la circonscription de sécurité publique de Perpignan. Comme par exemple, les atteintes aux biens qui régressent de -5,44% ou encore les vols à la roulotte qui affichent une baisse de -34% et les cambriolages une diminution de -6 %. Si la tendance à l'augmentation des violences aux personnes n'a, elle, pas encore été inversée, tout au moins "la courbe infernale de la hausse" a-t-elle été cassée, puisque ces violences ont crû de +2,04% au premier semestre, contre +23,43% sur la même période en 2009. Brice Hortefeux a averti les auteurs de ces exactions inadmissibles qu'ils ne passeraient pas à travers les mailles du filet, en rappelant qu'en la matière, le taux d'arrestation et de déferrement à la justice est de 61% à Perpignan.
Soucieux de soutenir et d'amplifier ces premiers résultats, le ministre a décidé d'accorder de nouveaux moyens de sécurisation. Il a ainsi précisé que 11 adjoints de sécurité vont venir conforter les effectifs de la direction départementale de la sécurité publique des Pyrénées-Orientales. Etant donné les contraintes budgétaires actuelles, "ces nouveaux moyens opérationnels constituent, pour l'État, des efforts financiers importants" a insisté le ministre, soulignant qu' "ils sont le signe de l'attention que nous portons à la sécurité des Perpignanais".
Brice Hortefeux a ensuite annoncé la création d'une unité territoriale de quartier (UTeQ) de 12 personnes à la rentrée. Pour le ministre, cette unité est l'outil le plus adapté pour sécuriser le centre-ville de Perpignan. Les UTeQ, "ce ne sont pas des agents d'ambiance", a précisé le ministre. Ses membres "sont là pour lutter contre la délinquance, identifier et interpeller les auteurs de délits, chercher du renseignement et renforcer les liens avec la population".
Brice Hortefeux a insisté sur un point : "la création d'une UTeQ ne doit rien au hasard". Elle doit être la résultante d'un partenariat étroit entre l'État et la municipalité, avec à la clé la mobilisation des élus locaux, l'existence d'une police municipale qui coopère bien avec les forces de sécurité nationales, la mise en œuvre des outils fournis par la loi de mars 2007 en matière de prévention de la délinquance ou encore des actions spécifiques menées en direction des publics les plus exposés à la délinquance. C'est sur la base de ces critères que le ministre établira, d'ici la fin de l'année, 26 UTeQ supplémentaires à travers toute la France.
Les violences qui empoisonnaient les honnêtes gens notamment dans le centre-ville étaient intolérables. Nous ne les tolérons pas a martelé Brice Hortefeux avant de rappeler avec force : Il n'y aura aucune excuse communautaire à ces violences. La République est une et indivisible. Sur notre sol, il n'existe aucun territoire dont certains pourraient se sentir propriétaires. Puis de conclure : tous, État, collectivités territoriales, forces de l'ordre, justice, nous nous battons avec détermination pour rendre Perpignan aux honnêtes gens.