En déplacement en Seine-Saint-Denis, lundi 9 août 2010, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales a participé à une opération de sécurisation à Sevran, puis il s'est rendu au centre d'information et de commandement de Bobigny, avant d'y tenir une conférence de presse.
A cette occasion, Brice Hortefeux a voulu apporter son soutien au "formidable travail" qu’effectuent, sous l’égide du préfet Lambert, les policiers de Seine-Saint-Denis. C’est pourquoi, comme il l’avait fait avec leurs homologues de la BAC de Grenoble, le ministre est allé au contact des policiers de la BAC de Sevran en participant, à leurs côtés, à une opération de sécurisation des halls d’immeuble dans le quartier des Beaudottes. Ces trois derniers mois, 1 910 opérations de cette nature ont déjà été menées dans le département de la Seine-Saint-Denis conduisant à la désorganisation de petits comme de gros trafics.
Brice Hortefeux :
Je ne me préoccupe pas des conversations de salon, je ne suis pas dans le commentaire, je suis dans l'action. La délinquance a évolué, ses formes ont changé et nous devrions restés figés, sclérosés? S'il faut faire bouger les choses, nous les ferons évoluer, sans céder un pouce de terrain, nous sommes à l'offensive. En Seine-Saint-Denis, à Grenoble, à Perpignan, partout en France, nous obtenons des résultats, nous ne lâchons rien.
Faisant part de sa "détermination décuplée par les bons résultats obtenus", le ministre de l’intérieur est revenu sur le combat sans merci qu’il mène contre le hooliganisme. A cet égard, il s’est réjoui que, grâce à sa "politique de carton rouge dès le premier incident", les hooligans n’aient même pas pu approcher les stades à l’occasion de la première journée de la saison 2010/2011 du championnat de Ligue 1 de football. Citant en exemple le match PSG-Saint-Etienne qui s’est déroulé, samedi 7 août, au Parc des Princes, le ministre a indiqué qu’en application de la tolérance zéro qu’il a demandée au préfet de police de mettre en œuvre, 249 fauteurs de trouble ont été interpellés et 9 d’entre eux ont été placés en garde à vue. Décidé à ne pas en rester là, le ministre a demandé à ce que les interpellés soient également interdits de stade. Brice Hortefeux a souligné que "c'est la première fois qu'une opération de cette ampleur est engagée contre les hooligans. Grâce à notre détermination, le match a pu se jouer dans une bonne ambiance et devant 23 000 spectateurs. La reconquête des tribunes Auteuil et Boulogne par les familles est un succès !".
Le ministre de l’intérieur est ensuite revenu sur le "tragique incident" survenu dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 août à Mantes-la-Jolie, avec la noyade d’un adolescent de 15 ans qui tentait d’échapper à la police. S’associant à la douleur des parents, Brice Hortefeux a qualifié cette mort "de d’autant plus inacceptable qu’elle fauche une vie encore toute jeune", mais néanmoins bien connue des services de police. Le ministre a rappelé le déroulement du drame. Peu après minuit, un véhicule circule tous feux éteints et à vive allure dans le centre-ville de Mantes-la-Jolie. Une patrouille du commissariat de police cherche à l’intercepter. Refusant d’obtempérer, le véhicule prend la fuite. Grillant plusieurs feux et circulant à contre-sens, son conducteur perd le contrôle, traverse un terre-plein central et vient s’encastrer dans un panneau de signalisation sans, heureusement, blesser personne. Après s’être extraits de la voiture, ses trois occupants poursuivent leur fuite à pied. L’un d’eux, un mineur de 16 ans, est aussitôt interpellé. Les deux autres veulent fuir en tentant de traverser, à la nage, la Seine toute proche. Les policiers cherchent à les dissuader de se mettre à l’eau. L’un d’eux, âgé de tout juste 18 ans, prend très vite conscience du danger et remonte sur la berge avec l’aide des forces de l’ordre. En revanche, l’autre, mineur, déjà éloigné, sombre rapidement. Immédiatement alertés, les pompiers et la brigade fluviale entreprennent des recherches et retrouvent, quelques heures plus tard, son corps malheureusement sans vie.
Tout d’abord, il a estimé que les fonctionnaires de police sont intervenus dans le cadre normal de leurs missions. Pour le ministre, il était de leur devoir de contrôler un véhicule représentant un véritable danger, tant pour ses occupants que pour le reste de la population ; comme il était de leur devoir de tout faire pour dissuader les deux adolescents de traverser la Seine à la nage. Le ministre a précisé que "dans un souci de transparence et comme il est d’usage dans de telles circonstances", il a demandé à l’inspection générale de la police nationale d’engager une enquête administrative sur les circonstances de l’intervention. Renouvelant son soutien à tous les fonctionnaires de police qui, chaque jour, agissent pour la sécurité et la protection de nos concitoyens, Brice Hortefeux a rappelé que "les policiers remplissent leurs missions dans des conditions souvent difficiles et éprouvantes".
Ensuite, le ministre s’est interrogé :
que faisait un mineur de 15 ans, à plus de minuit, au volant d’une voiture qu’il conduisait sans permis ?
Si la mort d’un adolescent est choquante, ce qui est d’autant plus choquant selon Brice Hortefeux, c‘est que cette mort aurait pu être évitée si la victime et ses amis s’étaient conformés à loi et n’avaient pas cherché à échapper à un contrôle de police. En appelant à la responsabilité de tous, à commencer par celle des parents, Brice Hortefeux a souhaité que des moyens législatifs viennent "encadrer et protéger tous ces mineurs trop souvent livrés à eux-mêmes".
Enfin, le ministre de l’intérieur est revenu sur la mise en examen pour viols aggravés de Liès Hebbadj. Il a précisé qu’une enquête approfondie a été menée par la police judiciaire, sous l’autorité du parquet, et que Liès Hebbadj est désormais livré à la justice. Placé sous contrôle judiciaire, Liès Hebbadj a été mis en examen à deux reprises par un juge d’instruction :
Constatant que de très lourdes charges pèsent sur lui, Brice Hortefeux a souligné qu’il appartient maintenant à la justice de se prononcer sur sa culpabilité et, s’il est coupable, de le condamner très fermement.