Jeudi 18 novembre 2010, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, était l'invité de Jean-Michel Aphatie sur RTL.
Interrogé sur la remise en liberté, la semaine dernière, d'une personne arrêtée en possession d'armes et de drogues, par un juge des libertés et de la détention du tribunal de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, Brice Hortefeux a tenu à rappeler que "la sécurité est une seule chaîne mais avec plusieurs maillons" allant de l'identification du délinquant, son interpellation, son déferrement à sa condamnation et l'exécution de sa peine. A cet égard, le ministre de l'intérieur a souligné combien "la sécurité ce n'est pas simplement interpeller les délinquants, c'est pouvoir les mettre hors d'état de nuire".
Brice Hortefeux a ainsi trouvé "surprenante" la décision du juge des libertés et de la détention de Bobigny, d'autant qu'il a été trouvé, chez ce trafiquant de drogue présumé, 5000 euros en espèces, trois kilos de cannabis et de cocaïne, ainsi qu'un fusil d'assaut kalachnikov, un pistolet et des munitions. Selon le ministre de l'intérieur, le magistrat aurait "certainement dû, sauf ou sous réserve d'appréciation et d'éléments nouveaux", placer cet individu en "détention provisoire" au lieu de le remettre en liberté. Brice Hortefeux a qualifié la décision du juge de "mauvais signal pour la société" et de "totalement incompréhensible pour les policiers", dont l'émotion est, selon lui, "totalement légitime".
Le ministre a annoncé avoir écrit au Garde des sceaux, Michel Mercier, pour lui faire part de sa "très vive protestation" et en même temps que de sa "totale confiance" eu égard à ses "grandes qualités". À l'instar des policiers, gendarmes et magistrats qui doivent œuvrer ensemble, Brice Hortefeux entend "travailler main dans la main" avec le ministre de la justice.
Concernant le rattachement de l'immigration au ministère de l'intérieur à l'occasion du remaniement du 14 novembre dernier, Brice Hortefeux a indiqué qu'en 2007, le président de la République avait voulu bâtir une "politique d'immigration humaine, cohérente, équilibrée et juste". Pour y parvenir, il a fallu fédérer au sein d'une même administration des services issus de différents ministères : ainsi, les affaires étrangères pour les visas, les affaires sociales pour les naturalisations et l'intérieur pour la police aux frontières.
Maintenant que cette structure administrative existe, a expliqué le ministre, le président de la République et le Premier ministre ont souhaité la regrouper sous l'autorité du ministre de l'intérieur, comme c'est le cas au Royaume-Uni, en Allemagne, en Pologne ou encore au Portugal.
Pour Brice Hortefeux, avoir la charge du ministère de l'immigration, sujet "extrêmement difficile et extrêmement sensible parce qu'il touche à l'être humain" constitue une "responsabilité passionnante". Et de rappeler que lorsqu'il en fut le ministre à titre exclusif, de 2007 à 2009, il mit en place une "politique équilibrée" reposant sur un dialogue et des accords avec les pays sources, ainsi que sur une politique européenne, qui se traduisit par l'adoption à l'unanimité, toutes sensibilités politiques confondues, d'un pacte européen sur l'immigration et d'asile en octobre 2008 lors de la présidence française de l’Union européenne.